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“Kiss the Sky” remporte l’Elvis d’or à Angoulême, le prix de la BD rock de l’année

“Kiss the Sky” remporte l’Elvis d’or à Angoulême, le prix de la BD rock de l’année

A l’occasion du 50e festival de la bande dessinée d’Angoulême, le 2e prix Elvis d’or décerne ses lauriers (et 1000 euros) à Mezzo et à son scénariste Jean-Michel Dupont pour Embrasse le ciel – Jimi Hendrix 1942-1970 paru en octobre dernier aux éditions Glénat.

Formidable biographie au noir et blanc profond et intense, le premier volet de cette trilogie est consacré aux jeunes années du guitar hero et a déjà fait l’objet de plusieurs articles dans les pages et le site de Rolling Stone.

Cette année, le jury était composé de Philippe Manœuvre, Laetitia Coryn (comédienne, autrice et dessinatrice), Hervé Desinge (ancien éditeur de l’Écho des Savanes), Frédéric Felder (éditeur et scénariste), Imara (illustratrice), François Julien (chef du service culture VSD), Kent (chanteur, écrivain et illustrateur), Loraine Adam (journaliste Rolling Stone) et d’un trio de choc de dessinateurs que l’on ne présente plus : Tanino Liberatore, Frank Margerin et Philippe Vuillemin !

Les autres albums en lice étaient : Vortex métallique du Hellfest. Scénario : Claude Comète, Jorge Bernstein et Fabrice Hodecent – Dessin: Pixel Vengeur, Les Sauvages Animaux. Scénario : Stephen Desberg – Dessin : Johan De Moor, Malcolm McLaren – L’art du désastre. Scénario: Emmanuel Leduc et Marie Eynard – Dessin : Lionel Chouin, Stupide mâle blanc par Éric Salch, Véga. Scénario: Serge Lehman – Dessin : Yann Legendre et Vernon Subutex (Vol. 1 et 2) Adaption du livre de Virginie Despentes par Luz.

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A cette occasion, voici notre interview du dessinateur Mezzo :

Après Love in Vain, sur Robert Johnson, Hendrix…

Ils ont révolutionné un pan de la musique populaire et changé l’abord de leur instrument. Avant Hendrix, c’est le charbon, après lui, le nucléaire… Tous deux ont vécu des vies hors norme et pleines d’écueils, riches en cicatrices qu’ils ont transformées en création.

Le point qui vous a le plus touché ?

Par quel mécanisme une telle enfance a pu aboutir à un tel destin ? Du Dickens. Une leçon pour tout le monde, où il est permis aux oubliés de se projeter. Outre son talent et sa persévérance, il était timide et charismatique. Un cocktail très attachant. Un agneau dans la vie et un fauve sur scène, comme disait Lemmy, de Motörhead. J’avais 10 ans quand il est décédé et j’ai vu des gens en larmes autour de moi.

Ce que vous avez notamment appris ?

Comme tout le monde, je connaissais l’icône, la véritable fabrique à sons qu’il était, mais pas grand-chose d’autre. Mes aînés l’écoutaient en boucle ; il s’est érigé en “logo” symbolisant l’espoir des années 1960. J’ai notamment lu la bio de Charles R. Cross, L’Expérience des Limites. Malgré un parcours chaotique, il a gardé une extrême humilité et une empathie naturelle. Ce n’est pas si courant chez les rockstars. La marque des très grands.

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Comment avez-vous abordé ce portrait ?

Nous avons réuni une documentation colossale pour coller à l’époque et respecter le design des objets : par exemple, ne surtout pas se planter de guitare en fonction du moment, les fans ne le pardonneraient jamais ! Tout en se permettant un certain lyrisme. Les multiples détails de second plan, les saynètes de bars et de concerts qui sont nombreuses, évidemment, facilitent inconsciemment l’immersion du lecteur et donnent une impression de vie et de vérité. C’est éprouvant et chronophage.

Présentez-nous Jean-Michel Dupont, votre scénariste…

Je l’ai rencontré, il y a plus de quarante ans. J’avais 18 ans et j’essayais à cette époque de me faire une place dans la musique. Lui était, entre autres, critique rock et guitariste. On a sympathisé, en partageant quelques substances… Ah, ah ! Comme je dessinais aux heures creuses et que je galérais niveau thunes, il m’a proposé d’illustrer certains de ses articles. Mes premières publications. Depuis, on ne s’est pas lâchés, lui, moi et mon crayon. Quarante ans d’amitié, c’est pour moi la meilleure assurance pour un tandem idéal. On sait gérer les tensions éventuelles. Ses connaissances et sa maîtrise du sujet sont précieuses, c’était le partenaire idéal pour ce projet musical.

Dessiner Hendrix, un défi ?

Je ne suis pas un spécialiste du portrait. Je n’avais fait jusqu’ici que de la fiction. Pour R. Johnson, c’était plus facile puisqu’on ne disposait que de deux photographies avérées. Mon dessin faisait loi. Mais pour Hendrix, son image est virale, tout le monde le perçoit en trois dimensions. Et, écorcher l’icône tutoie le blasphème ! C’est un risque à prendre.

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Musique et dessin, même combat ?

C’est pour moi très complémentaire. Le canevas de ma vie : une maille musique, une maille dessin. Même si c’est ce dernier qui me fait vivre. Le dessin est un plaisir solitaire, j’en ai besoin. La musique, c’est de l’extrême sociabilité. Le plus fort du rapport amical quand ça sonne. Et si vous êtes bien avec vos amis, la solitude n’est pas un problème.

Votre panthéon musical ?

Les Stones, les Who et les Beatles jouent ensemble dans mon panthéon. Mon état d’esprit du moment impose la bande-son. Mais j’ai tendance à me complaire dans les catalogues Chess ou Stax, l’âge d’or du blues et de la soul, et le Garage 1960. En ce moment, ça va de Little Barrie à Jack White, en passant par Spoon ou Detroit Cobras… Ah bon ? C’est déjà dépassé ?

Lorraine Adam

Retrouvez cette interview dans notre numéro 146, disponible sur notre boutique en ligne.

2023-01-28 19:02:22
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