Un juge américain a ordonné jeudi à JPMorgan Chase de remettre plus de documents concernant le directeur général Jamie Dimon aux îles Vierges américaines pour le procès du territoire accusant la banque d’avoir aidé au trafic sexuel de Jeffrey Epstein.
Le juge de district américain Jed Rakoff à Manhattan a déclaré que la banque devait remettre les documents demandés de 2015 à 2019, une période après que JPMorgan eut abandonné Epstein en tant que client. Rakoff n’a pas expliqué son raisonnement dans son ordonnance d’une phrase.
JPMorgan a refusé de commenter.
Les îles Vierges américaines demandent des dommages-intérêts à JPMorgan pour avoir prétendument aidé au trafic sexuel d’Epstein en le gardant comme client et en manquant des drapeaux rouges concernant son inconduite sur Little St. James, une île privée qu’il possédait.
Epstein avait été client de JPMorgan de 2000 à 2013. Il s’est suicidé dans une cellule de la prison de Manhattan en août 2019 en attendant son procès pour trafic sexuel.
Les îles Vierges américaines ont qualifié Dimon de “source probable d’informations pertinentes et uniques” sur les raisons pour lesquelles JPMorgan a gardé Epstein et de discussions sur les recommandations d’Epstein à des clients potentiels importants et riches.
JPMorgan a répliqué en accusant les îles Vierges américaines de se lancer dans une “expédition de pêche” après avoir obtenu un “énorme trésor” d’informations dans le cadre d’un litige dans lequel le territoire a récupéré plus de 105 millions de dollars de la succession d’Epstein.
Les avocats des îles Vierges américaines n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Rakoff a prévu une conférence le 16 mars sur l’affaire.
JPMorgan fait également face à un recours collectif proposé pour ses liens avec Epstein par Jane Doe 1, une ancienne danseuse de ballet qui a déclaré qu’Epstein l’avait maltraitée et trafiquée de 2006 à 2013.
Mercredi, la banque a déposé deux poursuites accusant l’ancien chef de la banque privée Jes Staley de “conduite intentionnelle et scandaleuse” en dissimulant des informations sur Epstein, avec qui il avait été ami.
JPMorgan veut que Staley lui rembourse les dommages qu’il pourrait subir dans les autres poursuites et restitue huit ans d’indemnisation.
