Il est question d’une « main aux fesses », osée sous les ors de l’Assemblée nationale. Dans un court message posté sur son fil Twitter, Julia Castanier accuse Jean Lassalle d’avoir commis ce geste à son encontre, voilà huit ans. Elle était alors l’assistante de Pierre Gosnat (PCF), encore député-maire d’Ivry-sur-Seine. Lui, venait siéger en tant que député des Pyrénées-Atlantiques. « Je ne me souviens pas de quoi que ce soit », a-t-il déclaré à La République des Pyrénées.
En quelques caractères, publiés samedi, Julia Castanier est pourtant catégorique : « J’avais 25 ans et j’étais attachée parlementaire », indique-t-elle, avant de préciser qu’elle se rendait vers l’Hémicycle. Son allégation est ponctuée du tristement célèbre « #BalanceTonPorc ». Le hashtag qui enflamme les réseaux sociaux depuis l’appel aux témoignages lancé par la journaliste Sandra Muller, vendredi dernier. Autant de tweets et de statuts Facebook voués à dénoncer le harcèlement des femmes.
Julia Castanier le 14 octobre 2017
Alors que beaucoup choisissent de rester vagues, l’Ivryenne de 33 ans — aujourd’hui directrice de la communication du Parti communiste français — n’a pas opté pour la dénonciation anonyme. « Je veux juste que mon témoignage serve toutes les femmes qui subissent chaque jour les effets du sexisme », confie-t-elle au Parisien, estimant toutefois que la démarche est « déjà suffisamment dure » pour se livrer à tout autre commentaire.
L’assertion de Julia Castanier défraie pourtant la chronique. Et Jean Lassalle s’en défend depuis samedi : « Ce n’est pas dans mon genre de pratique », assure celui qui avait 54 ans en 2009, alors conseiller général et maire d’une petite commune des Pyrénées-Atlantiques.
« On a pu me reprocher d’être un peu macho dans ma façon de parler de certaines situations, reconnaît le candidat tonitruant à la président de la République en avril. Mais on ne m’a jamais reproché des comportements de ce type ». « Je suis quelqu’un de truculent, de tactile, mais je sais faire la différence entre une main sur un bras, que je reconnais poser aussi bien sur les hommes que sur les femmes, et une main au cul. Je m’en souviendrais !», a t-il déclaré à Sud-Ouest. En dépit de ces réponses, et des messages de haine qui fleurissent sur la toile à son encontre, Julia Castanier n’enlève rien à ses déclarations.
«Pierre [Gosnat] m’a permis en tant que jeune femme d’évoluer dans le monde politique avec sérénité, explique au Parisien la militante communiste, toujours membre de la direction de la section d’Ivry. C’est parce que je travaillais avec un député aussi respectueux des femmes et de leurs droits que je ne fais pas de généralité. »
