- D’anciens otages en RDC ont retrouvé leurs familles.
- Certaines des filles ont été utilisées comme esclaves sexuelles.
- Une opération militaire congolo-ougandaise leur a permis de s’échapper.
Cinquante-sept anciennes otages d’un groupe rebelle dans l’est de la République démocratique du Congo, dont certaines jeunes femmes utilisées comme esclaves sexuelles, ont retrouvé leur famille samedi, ont constaté des correspondants de l’AFP.
Ils ont été libérés le week-end dernier après qu’une opération militaire congolaise-ougandaise à grande échelle leur a permis d’échapper aux Forces démocratiques alliées (ADF), l’un des dizaines de groupes armés dans la région instable.
Les armées ougandaise et congolaise mènent une offensive contre les ADF dans les provinces orientales du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis plus d’un an.
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Les anciens otages, pour la plupart des femmes, ont été réunis avec leurs familles lors d’une cérémonie dans le territoire de Beni au Nord-Kivu.
“Kavira” – pas son vrai nom – à peine 15 ans, a déclaré que les ADF avaient enlevé 25 personnes dans son village de Kikingi, à environ 70 km de Beni, en août 2021.
“Certains ont été tués, d’autres sont toujours là”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
Elle a ajouté:
J’ai été violée tous les jours par un homme qu’ils m’ont choisi comme mari. C’était ça ou la mort.
Euphrasie, 15 ans, dont la véritable identité est également protégée, a été kidnappée dans un hôpital de la ville voisine de Lume. Les rebelles l’ont ligotée et emmenée.
“Au bout de trois semaines, ils m’ont donné le commandant pour mari, un Tanzanien du nom de Tsalamana”, raconte-t-elle en revoyant sa famille.
Un Jeff Manyama reconnaissant et ému, dont la fille de 22 ans a également été saisie lors de la descente de l’hôpital, a déclaré à l’AFP qu’il “vivait dans le désespoir, la mère tuée, l’enfant enlevé”.
Un autre père, Fredy Kuko, a également exprimé sa gratitude après que sa fille ait été saisie dans un champ en juin 2020 à l’âge de 12 ans.
“Nous n’avions aucun espoir de la revoir”, a-t-il déclaré.
Les ADF, présentées par le groupe État islamique comme sa filiale centrafricaine, sont accusées d’avoir massacré des civils dans l’est du Congo et d’avoir mené des attaques dans l’Ouganda voisin.
L’est de la RD Congo, riche en minerais, a été le théâtre de combats entre les troupes gouvernementales, une foule de milices et même des soldats des pays voisins pendant trois décennies.
