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Israël à la Cour internationale de justice pour une plainte d’« intention génocidaire » : Les déclarations du conseiller juridique du ministère des affaires étrangères d’Israël, Tal Becker à La Haye, le 12 janvier 2024.

Israël à la Cour internationale de justice pour une plainte d’« intention génocidaire » :  Les déclarations du conseiller juridique du ministère des affaires étrangères d’Israël, Tal Becker à La Haye, le 12 janvier 2024.

Israël a traversé comme un drame national au second jour d’audience de la Cour internationale de justice (CIJ) consacrée à sa guerre à Gaza. Les radios ont diffusé, vendredi 12 janvier, les plaidoiries des avocats du pays devant la plus haute cour des Nations unies. Le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud a porté plainte contre l’Etat hébreu, l’accusant de violer la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide. Rares, très rares sont les Israéliens qui jugent cette plainte légitime.

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Quelques centaines ont signé la pétition sud-africaine, souvent anonymement. Ce sont les mêmes qui tentent de protester contre la guerre dans la rue, lors de rassemblements qui suscitent des réactions hostiles de passants, et que la police interdit encore samedi à Haïfa (Nord), arguant qu’elle ne peut en assurer la sécurité. La droite condamne ces audiences. L’Etat s’en indigne. Le centre, à l’image du journaliste Nadav Eyal, y voit « une perversion » et déplore que le pays ait déjà « perdu »par le simple fait qu’elles aient lieu.

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Ce refus tient à une perception largement partagée d’une guerre de « nécessité »imposée par le Hamas, et qui demeure défensive – quelle que soit la manière dont elle est menée. Il tient à l’horreur de l’attaque du 7 octobre 2023, le pire massacre perpétré contre des juifs depuis la Shoah, qui ébranle la raison d’être de l’Etat protecteur. « S’il y a eu des actes de génocide, ils ont été perpétrés contre Israël »a affirmé dès l’ouverture de l’audience le conseiller juridique de l’Etat hébreu, Tal Becker.

Prétendant que « l’Afrique du Sud jouit de relations proches avec le Hamas, même depuis le 7 octobre [2023] », M. Becker a dénoncé une procédure qui donnerait au « Hamas la possibilité de s’en tirer avec ces meurtres ». Durant les trois heures de plaidoiries, Israël a tenté de convaincre les 17 juges de rejeter les « mesures conservatoires » réclamées par Pretoria. L’Afrique du Sud leur demande notamment d’ordonner d’urgence à Israël de « suspendre » son opération militaire, d’améliorer les conditions de vie des Gazaouis en ouvrant l’accès à l’aide humanitaire, et de permettre l’accès du territoire aux commissions d’enquête.

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« Il n’y a pas d’intention génocidaire »

C’est l’intention qui est au cœur du crime de génocide et en fait sa spécificité. Aux plaidoiries de l’Afrique du Sud, le 11 janvier, les avocats d’Israël ont répondu que l’Etat n’a pas l’intention d’exterminer les Palestiniens de Gaza, malgré les 23 000 morts, le déplacement de 2 millions de personnes, la destruction systématique de l’enclave et le siège partiel auquel Gaza demeure soumise, qui a déclenché une famine, fait craindre la propagation de maladies et menace de contraindre les Gazaouis à fuir vers le Sinaï égyptien. Le conseiller d’Israël a rejeté cette estimation des morts, fournie par le ministère de la santé de l’enclave, administrée par le Hamas, quand bien même l’armée israélienne elle-même ne la remet plus en cause.

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