Inflation : l’Argentine avec des prix similaires à ceux de l’Espagne mais avec des salaires presque 9 fois inférieurs

La chaîne d’information espagnole CNN, qui a présenté ces dernières heures un reportage audiovisuel révélateur, a réalisé une “fondu enchaîné” comparatif en termes économiquescroisant les données concernant le coût de la vie, les prix et les salaires, un parallèle entre l’Argentine et l’Espagne. Ce qui est choquant, c’est le résultat de la recherche : les deux pays appliquent des prix similaires pour les différents produits qui composent le panier alimentaire de base.

Plus précisément, le rapport particulier montre la parité des prix du produits du panier alimentaire de base, que l’on retrouve dans les rayons des supermarchés argentins et espagnols. Mais en même temps, il a montré la réalité la plus dure de la réalité économique locale, en révélant la brutale disparité salariale : le pouvoir d’achat des salaires argentins est 9 fois inférieur à celui des salaires espagnols.

Il s’agit d’un travail détaillé réalisé dans une vidéo d’un peu moins de 4 minutes et demie, avec la participation des journalistes Iván Pérez Sarmenti et Pau Mosquera. De manière brute et concrète, il reflète l’impact de la niveaux d’inflation élevés en Argentineoù le relevé des prix est constant et peut même avoir lieu le même jour.

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Avec des prix à l’espagnole…

Le travail réalisé par l’équipe de CNN met en concurrence différents produits : un paquet de nouilles en Argentine coûte 1 130 dollars (ce qui équivaut à 0,87 euros) alors qu’en Espagne, cela coûte 0,83 euros. Un paquet de riz à Buenos Aires coûte 2 995 dollars (2,31 euros) tandis qu’à Barcelone, cela coûte 1,30 euros. Un pot de confiture coûte 3 575 dollars dans un supermarché de Buenos Aires (2,76 euros), contre 1,65 euro en Espagne. Dans tous les cas, en prenant le prix de la monnaie sur le marché des changes parallèle.

Par conséquent, dans le cas hypothétique de ne pas connaître le rapport, si l’on prenait la liste des produits achetés et leurs prix, on pourrait facilement tomber dans la confusion et croire qu’il s’agit tous de prix de Madrid ou de Barcelone. Cependant, certaines valeurs correspondent à une entreprise à Buenos Aires. La comparaison parle clairement de parité de prix avec ces villes européennesconcernant le coût des produits qui composent le panier alimentaire de millions d’Argentins.

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Mais avec des salaires en Argentine : 9 fois inférieurs

Selon le rapport, les prix de détail sont similaires, mais les salaires en Argentine équivalent en moyenne à un neuvième des salaires espagnols. En ce sens, selon les dernières données officielles publiées par le Institut National de la Statistique et des Recensements (INDEC), correspondant au troisième trimestre de 2023, le salaire moyen de la population ayant un revenu en Argentine a atteint 193 281 dollars.

Ce salaire équivaut à 149 euros, en prenant le prix de l’euro parallèle sur le marché parallèle (la deuxième semaine de janvier, il était d’environ 1 292 dollars par euro). Et cela équivaut à 205 euros si l’on prend le taux de change officiel, qui, au moment du rapport, atteignait 941 dollars pour chaque dollar vendu.

En prenant les dernières données officielles concernant les salaires en Espagne, les chiffres indiquent que le revenu moyen est presque 10 fois supérieur au salaire d’un travailleur argentin. Selon les informations fournies par le Enquête sur la population active (EPA) de 2022, publié par l’Institut national de la statistique (INE), le salaire moyen était de 2 128,4 euros bruts par mois, ce qui équivaut à près de 2,8 millions de dollars, selon la cotation parallèle en euros.

Dans le cas du salaire moyen de la ville de Buenos Aires, le salaire moyen est un peu plus élevé que le salaire national. Il atteint 262 142 pesos (équivalent à 278 euros au taux de change officiel et 197 euros au taux de change parallèle), selon les dernières données officielles du troisième trimestre 2023. Ce dernier, indique le rapport, est le prix auquel le L’Argentin peut accéder à la monnaie européenne. Avec une différence de plus de 900%, c’est-à-dire qu’un Argentin gagne 9 fois moins qu’un Espagnol, mais paie le même prix au supermarché qu’un Européen.

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L’inflation la plus élevée et le salaire le plus bas de la région

Selon des données officielles récemment publiées, L’Argentine a clôturé l’année dernière avec le taux d’inflation cumulé annuel le plus élevé au monde., atteignant 211,4%, suivi du Venezuela (193%), du Liban (192,26%) et de la Turquie (64,8%). Pour le mois de janvier, le coût de la vie a augmenté de 20,6 % (le plus élevé au monde et le plus élevé depuis 30 ans) par rapport à décembre et a atteint 254,2 % sur un an.

Selon le salaire minimum issu des barèmes par convention de travail, dans le cas de l’Espagne, il atteignait début 2024 1 323 euros bruts par mois (salaire minimum interprofessionnel), ce qui équivaut à 1 709 316 dollars selon le taux de change de l’euro en vigueur. le marché parallèle. En Argentine, le plancher du salaire minimum vital et mobile (SMVM) n’est que de 156 000 dollars par mois (environ 120 euros). C’est ce que révèle la dernière mise à jour établie fin septembre par le ministre du Travail, Raquel “Kelly” Olmos, sous le gouvernement d’Alberto Fernández.

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Comment s’explique le paradoxe ?

La forte réglementation des changes, qui limite le libre achat des dollars, génère un écart entre le dollar officiel et le dollar financier, et provoque une distorsion des prix locaux, à laquelle s’ajoute la disparité des actifs, donne lieu au paradoxe de la rapport : parité des prix entre Buenos Aires et certains pays européens, selon Juan Manuel Telechea, économiste et directeur de l’Institut du travail et de l’économie de la Fondation allemande Abdala.

“Cependant, Aujourd’hui, l’Argentine a, en dollars, le salaire minimum le plus bas de la région, environ 250 USD mesurés au taux de change officiel. Si nous utilisions le taux de change financier, il serait encore plus bas”, a ajouté l’expert. Il a également indiqué que “l’Argentine a déjà connu plus de 10 ans de stagnation et un très mauvais niveau d’activité économique, ce qui se traduit par des salaires qui n’atteignent pas même pas d’avoir un pouvoir d’achat décent.

JL