Un Thionvillois comparait devant le tribunal de Metz pour avoir harcelé et menacé sa compagne alors qu’il était en détention à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu. Il lui est également reproché des violences conjugales datant de 2018.
Ronan BARDET –
Aujourd’hui à 16:30
« Elle a le droit de ne pas vous répondre », rétorque Sébastien Ceribac, président du tribunal, au prévenu. Ce dernier, un trentenaire né à Thionville, comparait devant le tribunal correctionnel de Metz, vendredi 17 février, pour harcèlement et menaces de mort réitérées à l’encontre de sa concubine. Il lui est également reproché de lui avoir asséné plusieurs coups le 23 décembre 2018, à Courcelles-Chaussy.
Un hématome sur la joue
Posséder un smartphone est illégal en prison. Mais cela n’a pas empêché le mis en cause, incarcéré à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu depuis plusieurs mois, de rester en contact avec sa compagne par téléphone. Problème : sur les 2 300 messages échangés en quinze jours, l’écrasante majorité émane du prévenu, énervé d’avoir été bloqué quelques jours avant la Saint-Valentin. Parmi eux, il y a de violentes insultes ainsi que des menaces de mort à l’encontre de sa copine et de sa famille.
Elle porte plainte, et révèle aux forces de l’ordre qu’elle aurait subi « quatre épisodes de violences » lorsqu’ils étaient en couple. Durant l’un d’eux, le seul pour lequel le prévenu est mis en cause, une amie de la victime était présente. Cette dernière raconte qu’il aurait projeté sa compagne contre un mur et lui aurait donné plusieurs coups de poing au visage. Une photo, sur laquelle elle a un hématome sur la joue, et le témoignage de la mère, qui aurait vu sa fille blessée, semblent confirmer ces propos.
Un doute sur la date
À la barre, le prévenu, qui compte 14 mentions à son casier, dont une pour violences conjugales à l’encontre d’une ex, reconnaît l’ensemble des faits qui lui sont reprochés et s’excuse. Mais il nie l’avoir frappée.
Pour la partie civile, Me Elliot Hellenbrand rappelle que sa cliente « se sent en danger imminent, car Monsieur sort de prison dans quarante-cinq jours ». Il réclame 2 000 € de préjudice moral. Un discours appuyé par le ministère public qui requiert douze mois d’emprisonnement assorti d’un mandat de dépôt et de l’interdiction de contacter la victime, de se rendre à son domicile et à son travail durant trois ans.
En défense, Me Olivier Hurault demande la relaxe pour les faits de violences, car « la photo n’a pu être datée et aucun des deux témoins n’a pu les situer avec certitude dans le temps ». Des propos entendus par le tribunal qui relaxe le prévenu sur ce volet et le condamne pour le reste à dix mois de prison, aux interdictions requises, à un an d’inéligibilité et à payer 800 € de préjudice moral.