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Il était le biographe du paysage soul allemand

Il était le biographe du paysage soul allemand

2023-07-28 22:20:18

Par Sébastien Bauer

L’écrivain Martin Walser était l’un des auteurs les plus importants mais aussi les plus controversés de la littérature allemande. Il est décédé à Überlingen sur le lac de Constance à l’âge de 96 ans. Sa voix va nous manquer.

Le travail quotidien et discipliné au bureau le maintient en bonne santé, se réjouit Martin Walser. “Je vis en écrivant”, a-t-il souligné lors de la dernière conversation avec BZ. “Tant que j’écris, je me sens vivant comme nulle part ailleurs.”

Aujourd’hui, l’une des plus grandes voix de l’histoire littéraire allemande s’est tue après 96 ans. Et c’est un silence dans le volume des cloches de l’église. Né à Wasserburg en 1927 en tant que fils d’un aubergiste bavarois, Walser est l’un des biographes les plus importants de la société ouest-allemande presque depuis la naissance de l’Allemagne démocratique des ruines de la guerre. En tant qu’arpenteur de leur paysage d’âme.

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Même son premier roman “Ehen in Philippsburg” (1957) est devenu un classique. Des jalons comme “A Fleeing Horse” (1978) ou “A Leaping Fountain” (1998) ont suivi.

Des livres chaque année jusqu’à la fin. Tapé à la machine à écrire ou dicté par l’ordinateur. “Mon ordinateur le fait fabuleusement”, a-t-il admis un jour au BZ

Et ce sont ces conversations avec Walser – le plus souvent au téléphone, puisqu’il sortait rarement de chez lui sur le lac de Constance – qui, puisqu’ils sont désormais absents, manquent particulièrement. Avec un esprit alerte ininterrompu, il a analysé des phénomènes contemporains tels que l’ère Merkel et le mouvement MeToo.

Les textes sont devenus plus courts. Mais la perspicacité walserienne est devenue presque encore plus évidente dans les formes réduites de “Spätdienst” (2018) ou “Girls’ Life” (2019).

Dans cette carrière éloquente et opiniâtre, il y avait aussi des nuances sombres. Lorsqu’il répond à une critique négative de Marcel Reich-Ranicki avec le roman “Mort d’un critique” (2002), cela déclenche un scandale.

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Mais Walser a également fait face à ce débat. Il ne se cachait pas. A écrit, parlé, argumenté d’une manière que seule une minorité, même parmi ses confrères, pouvait utiliser dans ce langage clair.

La langue doit être belle, Walser en est devenu de plus en plus convaincu en vieillissant. “Le non-beau doit être considéré comme un raté”, a-t-il déclaré au BZ dans cette dernière interview, qui portait sur ses mémoires en vers qu’il venait de publier.

Martin Walser, qui était peut-être le candidat allemand le plus prometteur pour le prix Nobel de littérature, ne recevra plus ce prix. Mais même une telle œuvre du siècle demeure.

On aimerait appeler l’écrivain au lac de Constance et lui demander ce qu’il pense de cette perte tragique. Mais ce n’est plus possible. Martin Walser a déjà disparu.



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