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- Le processus du laboratoire lillois HCS Pharma permet d’étudier les molécules de cellules humaines malades, comme des tumeurs, en recréant artificiellement ces organes afin de les tester et de trouver des médicaments adaptés aux maladies.
- En avril 2023, le brevet d’application que possède l’entreprise est élargi vers l’Asie et les États-Unis, des territoires avancés dans les recherches et les innovations médicales.
- La société vient d’être sélectionnée dans le plan France Relance pour travailler sur plusieurs projets sur le cancer du foie, du pancréas et du poumon.
Une technologie unique au monde. HCS Pharma est une entreprise lilloise de biotechnologie axée sur le développement de la recherche « in vitro ». Ce processus permet d’étudier les molécules de cellules humaines malades, comme les tumeurs, en recréant artificiellement ces organes afin de pouvoir réaliser des tests sans risque et de trouver des médicaments adaptés aux maladies.
La difficulté est d’imiter le plus précisément possible l’organe humain, à partir de cellules souches. La société possède aussi des microscopes automatisés, qui lui permettent de réaliser des images cellulaires en couleur. Un moyen efficace pour contrôler les moindres changements dans l’étude des organes reconstitués.
Régénérer les organes malades
Dans son laboratoire lillois, une vingtaine de chercheurs, aux côtés de collègues universitaires, étudient les maladies métaboliques (liées au foie) et les maladies dégénératives (comme Parkinson ou Alzheimer). Ils travaillent notamment sur plusieurs projets centrés sur l’oncologie, plus précisément sur les cancers du foie, du pancréas et du poumon.
En avril 2022, HCS Pharma a déposé un brevet d’application en Europe concernant la fabrication de mini-foies à partir de cellules de patients. Un an plus tard, le brevet est élargi vers l’Asie et les États-Unis, des territoires avancés dans les recherches et les innovations médicales. L’objectif est de découvrir des thérapies efficaces contre certaines maladies du foie.
Bientôt de la viande animale in vitro ?
Chercheuse pendant une dizaine d’années dans l’industrie pharmaceutique, Nathalie Maubon décide de monter sa propre société, en 2014, accompagnée d’une autre start-up, qui possédait déjà cette technologie de création d’organes humains à partir de cellules souches. Trois ans plus tard, elle devient indépendante, persuadée que la régénération des organes malades et leur transplantation in vitro sont l’avenir de la médecine.
« Nous sommes les seuls à posséder cette technologie unique depuis la faillite de la start-up », affirme Nathalie Maubon. La biologiste espère révolutionner l’industrie pharmaceutique. Sa société vient d’être sélectionnée par le plan France Relance, aux côtés notamment de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et du centre hospitalier de Lille.
Un autre projet tient à cœur la PDG. La technologie, utilisée aujourd’hui pour des organes humains, pourrait être adaptée un jour à la recréation de cellules animales, c’est-à-dire, de la viande animale créée in vitro. Mais ce projet ne verra pas le jour avant plusieurs années.
A la recherche de 10 millions
Soutenue par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et par la BPI France, l’entreprise reçoit certains prêts et subventions. Pour l’instant, la vente de premiers produits et les levées de fonds ne lui permettent pas de maintenir le cap. HCS Pharma est donc à la recherche de 10 millions supplémentaires. « La France, n’étant pas encore prête à financer et à développer des technologies de rupture, la société doit donc voir plus large, à l’international », ajoute Nathalie Maubon.
Alexia Lacoume
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