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Gull-Eric (22 ans) aurait pu opter pour la Norvège. Il est content de ne pas avoir à le faire

Gull-Eric (22 ans) aurait pu opter pour la Norvège.  Il est content de ne pas avoir à le faire

– On ne peut pas souvent battre la Norvège. J’apprécie.

Eric Perrot a été le seul de langue norvégienne à terminer la journée d’ouverture des Championnats du monde avec l’or autour du cou. Parce que quand TV 2 lui parle lors de la conférence de presse après le triomphe, le joueur de 22 ans fait comme Eric Oftedal Perroquet.

Né dans une famille de biathlon, issue des deux nations, ce sport ne faisait aucun doute. Ni du pays qu’il était censé représenter, même si sa mère, Tone Marit Oftedal, est championne du monde junior sous les couleurs norvégiennes.

IMPRESSIONNÉ : Eric Perrot sur la première étape de France.  Photo : Petter Arvidson / BILDBYRÅN

IMPRESSIONNÉ : Eric Perrot sur la première étape de France. Photo : Petter Arvidson / BILDBYRÅN

– En tant que biathlète, je suis uniquement français. Je suis à moitié norvégienne, mais en tant que biathlète, je suis entièrement française. La France m’a tout appris et m’a donné toutes les opportunités dont j’ai aujourd’hui.

Et il n’aurait guère eu ces opportunités en Norvège.

La Norvège surclassée

Dans le relais mixte qui a ouvert le championnat, Perrot a réalisé une brillante première étape. Il était le plus rapide de tous sur la piste et tirait à une vitesse fulgurante. Il était le meilleur au monde.

– J’ai été mis en échec par lui, dit Tarjei Bø, le lendemain en avouant qu’il avait été un peu déshabillé sur le stand de tir par le talent norvégien-français.

DÉSHABILLÉ : Tarjei Bø sur le disque 1, Eric Perrot sur le disque 3. Photo : Heiko Junge

DÉSHABILLÉ : Tarjei Bø sur le disque 1, Eric Perrot sur le disque 3. Photo : Heiko Junge

Mais pour la Norvège, le joueur de 22 ans n’avait jamais été pertinent pour une telle étape. Et ne pas aller du tout au championnat.

– Chez les hommes, la Norvège est la meilleure du monde. D’une certaine manière, j’ai envie d’en faire partie, mais si j’étais norvégien, je n’aurais pas les opportunités que j’ai en France. Je suis donc heureux d’être français car j’ai alors des opportunités que mes pairs norvégiens n’ont pas.

– C’est vrai ce qu’il dit. Aucun athlète étranger n’a fait partie de l’équipe nationale norvégienne, déclare Johannes Dale-Skjevdal à TV 2.

– C’est complètement fou de dire les choses ainsi, mais c’est en fait vrai. C’est complètement irréel comme c’est le cas actuellement. Presque un peu ridicule. Cela a ses avantages et ses inconvénients. Nous sommes si bons que nous nous entraidons, mais ensuite c’est pire d’aller là où on veut aller.

ATTEINT PAR L'AIGUILLE : Johannes Dale-Skjevdal a atteint le sommet en Norvège.  Photo : Heiko Junge / NTB

ATTEINT PAR L’AIGUILLE : Johannes Dale-Skjevdal a atteint le sommet en Norvège. Photo : Heiko Junge / NTB

Doit faire bouger les talents

Le manager de l’équipe nationale, Per Arne Botnan, voit également le défi pour les jeunes talents norvégiens de se voir confier les défis qui leur permettent de se développer. Il pense que 12 à 15 coureurs masculins norvégiens, en plus des six participants aux Championnats du monde, auraient l’opportunité de se rendre dans d’autres pays.

– Nous avons beaucoup de gens qui veulent devenir et qui deviendront bons. Ensuite, nous devons toujours voir si nous devons adapter le système, afin de ne tuer personne non plus, explique Botnan.

Il souligne que Vetle Sjåstad Christiansen a dû s’absenter un week-end de Coupe du monde pour faire de la place à Johan-Olav Smørdal Botn, qui a impressionné lors de la Coupe IBU, le niveau en dessous de la Coupe du monde.

– Nous devons également savoir gérer et donner l’opportunité à davantage de personnes et leur permettre de s’essayer. Nous avons reçu à la fois des éloges et des éloges pour cela. C’est un nouveau quotidien pour le meilleur, qu’il faut ouvrir à plus de gens et ensuite il faut céder même si on a de très bons résultats.

DÉFI : Le manager de l’équipe nationale Per Arne Botnan a une décision difficile devant lui.  Photo : Heiko Junge / NTB

DÉFI : Le manager de l’équipe nationale Per Arne Botnan a une décision difficile devant lui. Photo : Heiko Junge / NTB

– J’aurais dû l’avoir en Norvège

Perrot vit en Norvège depuis un an et skie pour Figgjo IL. Il a de nombreux amis norvégiens et bien sûr une famille norvégienne.

– Je dois dire que battre la Norvège a un très bon goût. Cela motive un peu plus, dit-il en souriant, et ajoute en norvégien avec un accent français classique :

– Je pense que les Norvégiens savent très bien féliciter lorsqu’ils ne sont pas sur la première place du podium. C’est cool de leur part. Il y a une énorme rivalité entre la France et la Norvège, donc je suis heureux quand nous pouvons les affronter un peu.

GAGNANT EN OR : Eric Perrot après le relais mixte.  Photo : Michael Allen / TV 2

GAGNANT EN OR : Eric Perrot après le relais mixte. Photo : Michael Allen / TV 2

– Il faut se rappeler à quel point Perrot est jeune. C’est un super talent que nous aimerions vraiment avoir en Norvège. C’est un biathlète extrêmement moderne. Offensif et rapide. Tireur rapide. Si vous lui mettez cinq kilos de muscle, il sera très difficile à battre, explique Tarjei Bø.

Il y a donc peut-être d’autres raisons de se réjouir pour la famille norvégienne de Perrot. Ils sont dans une situation gagnant-gagnant.

– Maman m’a écrit que je devais appeler. Elle était si heureuse et le reste de la famille lui a envoyé des vidéos et des encouragements. J’ai une famille de biathlon donc c’est amusant de partager. Une médaille d’or, c’est cool, mais c’est mieux quand on la partage avec quelqu’un, dit le jeune homme de 22 ans avec maturité.

– Et si j’échoue, cela rassurera tout le monde si la Norvège réussit bien.

EN VUE DE NOUVELLES MÉDAILLES : Eric Perrot à l'entraînement, au lendemain de son titre de champion du monde.  Photo : Sander Englund Smørdal / TV 2

EN VUE DE NOUVELLES MÉDAILLES : Eric Perrot à l’entraînement, au lendemain de son titre de champion du monde. Photo : Sander Englund Smørdal / TV 2

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