Un membre du gouvernement serbe appelle pour la première fois à des sanctions contre la Russie
Le ministre serbe de l’Economie, Rade Basta, a plaidé ce lundi pour que son pays rejoigne les sanctions occidentales imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, devenant le premier membre de l’exécutif à se prononcer en faveur de ces mesures punitives. “Notre pays paie déjà un prix élevé pour ne pas introduire de sanctions contre la Russie, et cela devient insupportable”, a déclaré Basta, cité par l’agence de presse FoNet.
Le ministre a rappelé que la Serbie subissait une forte pression (occidentale) pour qu’elle adhère aux sanctions sévères, et a exhorté tous les membres du gouvernement de coalition à s’exprimer sur la question. Basta est le seul membre du cabinet du parti d’extrême droite Serbie unie.
Déclarant que Belgrade avait choisi de ne pas adhérer à ces mesures en attendant que la guerre soit de courte durée, il a souligné que “la situation se complique chaque jour”.
La Serbie, avec quelque 6,7 millions d’habitants, est candidate à l’adhésion à l’Union européenne (UE), d’où provient également la grande majorité des investissements étrangers croissants dans le pays des Balkans.
Jusqu’à présent, Belgrade a refusé de se joindre aux sanctions imposées à la Russie, son allié traditionnel, bien qu’il ait condamné l’agression de Moscou contre l’Ukraine et exprimé son soutien à l’intégrité territoriale de cette nation attaquée. Moscou, qui, comme Belgrade, ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo, est un ardent défenseur des intérêts serbes dans les enceintes internationales.
Le président serbe Aleksandar Vucic a récemment déclaré qu’il ne pouvait pas “jurer” que son pays sanctionnerait un jour la Russie, mais a en même temps rappelé que la position de son pays contre une telle mesure était jusqu’à présent ferme. (Eph)