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Grégory Lorenzi : Le directeur sportif qui maintient Brest en tête de la Ligue 1 malgré les obstacles

Grégory Lorenzi : Le directeur sportif qui maintient Brest en tête de la Ligue 1 malgré les obstacles

On peut être le directeur sportif du leader de la Ligue 1, se déplacer chez son dauphin niçois dimanche et passer près d’une heure au téléphone à expliquer sa méthode et à évoquer ses années en Belgique. Malgré les projecteurs, qui perturbent la quiétude brestoise, liée à la première place des Bretons, les dirigeants restent accessibles et les pieds sur terre. Plutôt que de parler des exploits des siens, Grégory Lorenzi s’enquiert directement des nouvelles de notre plat pays. “J’ai eu justement hier au téléphone Patrick Stélandre, l’ancien délégué de l’Excel. J’ai gardé de nombreuses attaches avec la Belgique. Steve Dugardin est resté mon ami”, confie celui qui a passé l’année 2004-2005 du côté du Canonnier.

Preuve de son attachement et de sa connaissance pointue du foot, le Corse qui a joué à Mons lors de la cuvée 2013-2014 suit encore les Dragons. “Ça fait toujours mal de voir ses anciens clubs disparaître mais je vois que Mons est en train de repartir. C’est plaisant. J’espère aussi qu’un jour, Mouscron retrouvera le niveau qu’il a connu. Désolé pour les Montois mais mon passage dans la cité des Hurlus restera comme l’un des moments forts de mon parcours. J’en parle toujours avec beaucoup d’émotion car ça a lancé ma carrière. On était une vraie bande de copains.”

Il était pourtant parti à l’aventure à l’époque. La Pro League n’était pas un championnat avec une aussi belle réputation que maintenant. À 21 ans, le Bastiais troquait les installations prestigieuses de Nantes pour le Futurosport, bien aidé dans son choix par un… magazine. “Je ne vous cache pas que dans mon entourage, on me conseillait d’opter pour la Ligue 2 française. Puis quand j’ai reçu la proposition de Mouscron, j’ai ouvert France Football. J’ai consulté la page où l’on retrouvait le classement du championnat belge et je me suis dit que j’y allais quand j’ai vu que Mouscron était quatrième, que le coach Georges Leekens était l’ancien sélectionneur des Diables rouges et qu’il y avait dans l’équipe un joueur comme Mbo Mpenza.”

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Les souvenirs seront nombreux en dépit de son délicat baptême belge à Sclessin. “On gagne 2-3 puis je concède un penalty pour une main qui était vraiment involontaire. On m’avait rassuré en disant que c’était normal que l’arbitre siffle parce que c’était le Standard et que Mouscron dérangeait.”

Deux décennies plus tard, l’ancien défenseur central passé également par Bastia et Brest s’est reconverti en directeur sportif réputé dans l’Hexagone. Cet été, il a dû vendre Franck Honorat, son meilleur élément, pour renflouer les caisses. Sa direction l’a informé qu’il n’y avait pas d’enveloppes pour recruter. Avec tous ses obstacles, comment a-t-il pu faire des pensionnaires du stade Francis Le Blé le leader du championnat de France après six journées malgré un calendrier infernal où ils ont rencontré Lens, Marseille, Rennes, Reims et Lyon ? “C’est la première année où je n’ai pas reçu de moyens pour recruter. Sans argent, ça n’a pas été simple. C’était frustrant mais il fallait l’accepter. De nature, je ne me précipite pas. Je n’ai jamais réalisé un mercato dans l’urgence. Il faut rester calme.”

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La patience du directeur sportif de 39 ans a été mise à rude épreuve mais elle a fini par payer en misant sur des prêts pour se renforcer et en gardant une continuité par rapport à la bonne deuxième partie de saison de l’année passée. “À son arrivée, Eric Roy, notre entraîneur, a su s’adapter par rapport à la configuration du club. Il a redonné confiance à une équipe qui en avait perdu grandement. On a aussi une cellule de recrutement qui bosse bien. Il faut profiter de cette première place mais le maintien reste notre objectif principal.”

Si Brest réalise des débuts tonitruants, il le doit aussi aux performances de Marco Bizot, l’ancien gardien de Genk. Par le passé, de nombreux éléments ont transité par le Finistère en provenance de la Belgique. “Chaque année, on se déplace pour assister à des matchs de Pro League. C’est un pays dans lequel on peut voir trois matchs sur la journée. Après, c’est difficile pour nous d’attirer des jeunes qui évoluent à Bruges ou à Anderlecht. Pour ceux qui jouent dans des clubs moyens, on doit sentir si leur profil et leurs qualités physiques colleront à la Ligue 1.”

C’est là où se situe toute la difficulté pour Grégory Lorenzi et sa cellule de recrutement. “Quand on recrute Jere Uronen à Genk, on l’a vu jouer là-bas. Les Limbourgeois dominaient le championnat. Défensivement, il était donc moins mis en exposition. Chez nous, il a eu du mal à s’adapter à l’intensité de la Ligue 1. On est une équipe qui a moins le ballon que Genk donc ça change pas mal de choses. C’est pareil pour Youssouph Badji. Quand vous êtes à Bruges, vous avez plus de chances de vous mettre en évidence car c’est plus facile de se créer des occasions. Quand Youssouph est venu à Brest, il était encore un peu trop tendre.”

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Noah Fadiga, lui, a été une réussite mais ses problèmes cardiaques l’ont contraint à revenir en Belgique. “J’ai été très déçu qu’il n’ait pas reçu l’autorisation de la commission médicale de la Fédération française de football…”, admet Lorenzi. Noah, on l’a suivi dès qu’il était chez les jeunes à Bruges. On a continué à le scruter lorsqu’il était aux Pays-Bas. Nous étions persuadés qu’il possède les aptitudes physiques pour devenir un bon défenseur de Ligue 1. Sa première année a été encourageante et puis il y a eu ce problème de santé. Je suis très heureux qu’il ait pu rejouer à Gand.”

Dans un milieu où règnent les coups bas, Grégory Lorenzi brille par son humanisme. De quoi montrer que l’on peut avoir des résultats avec une certaine éthique. Reste à voir jusqu’où Brest parviendra à prolonger ce bel été. L’objectif initial du maintien est déjà bien accompli. Et avec une telle dynamique, les objectifs pourraient être revus à la hausse. Avec des joueurs issus du championnat belge l’hiver prochain ?
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