Jawad Malek a reçu la visite des présidents de chambres de métiers du Tarn et d’Occitanie, porteurs d’une aide de 1 500 €. Un soutien matériel et moral en attendant que se règle le dossier d’assurance.
Ils ont passé un long moment à faire le tour de la carcasse incendiée où la pluie fait remonter des odeurs de suie froide. Elle ruisselle sur les lambeaux de laine de verre qui flottent au vent. Joseph Calvi, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Occitanie et son collège tarnais Jean-Michel Camps, entourés de leurs collaborateurs, ont échangé avec Jawad Malek. “On visite souvent des entreprises en développement, mais nous sommes là dans les coups durs pour venir en aide à nos collègues. Nous aussi, on est artisans ou chefs d’entreprise. Ce qui est vous est arrivé peut nous arriver demain.”
Depuis l’incendie du 28 août, parti de la route de Montauban à 800 mètres, la situation n’a guère évolué. Jawad Malek a bien fait une demande de RSA, mais il n’a pas eu de réponse. Il n’a pas droit au chômage. Le seul début d’indemnisation est venu de son assurance. “MMA a réagi très vite, dès que l’expert est passé et lui a transmis le dossier. Elle m’a versé 5 000 €, mais j’essaie de pas y toucher beaucoup, pour pouvoir acheter de l’outillage et recommencer”. Pour l’instant, Jawad, sa femme et ses trois jeunes enfants vivent de quelques économies qu’ils avaient faites. Et serrent la ceinture.
Acquérir et reconstruire
Le dossier pourrait avancer quand l’assurance du propriétaire, la MAAF, aura bouclé sa part. Bien avant l’incendie, le propriétaire et lui avaient signé une promesse de vente. Il a pensé un temps louer un garage, mais payer 900 ou 1 000 euros de loyer, en plus des outils à racheter, est au-dessus de ses moyens. Il espère qu’avec l’indemnisation, il pourra démolir et reconstruire. “Mais pas en bois. Il faudra au moins deux mois pour le permis. Je sais que ça prendra du temps”. Joseph Calvi et Jean-Michel Camps ne sont pas venus les mains vides. Ils ont apporté le chèque de 1 500 € dans le cadre du Fonds Régional d’Urgence et d’Intervention Territoriale de la CMA Occitanie. “Ce soutien est important, car je suis passé par des semaines de dépression” reconnaît le garagiste. Localement, il a dû se contenter des trémolos de l’émotion et de la compassion.
