Nouvelles Du Monde

Frans de Waal, l’éthologue qui chuchotait aux chimpanzés, est décédé – Corriere.it

Frans de Waal, l’éthologue qui chuchotait aux chimpanzés, est décédé – Corriere.it

2024-03-17 23:15:12

De Telmo Pievani

Le scientifique d’origine néerlandaise avait 75 ans. Il étudiait à l’Université Emory d’Atlanta depuis plus de trente ans.

C’était le chimpanzé qui murmurait à l’oreille. Il les connaissait par leur nom, il les étudiait, il les aimait pour tout ce qu’ils pouvaient nous dire sur la nature humaine et en même temps pour leur unicité. Frans de Waal, le grand éthologue d’origine néerlandaise et pendant plus de trente ans à l’Université Emory d’Atlanta, est décédé le 14 mars. La famille a annoncé la nouvelle hier, samedi 16 mars. Un cancer de l’estomac l’a emporté à l’âge de 75 ans.

Si la vie sociale de nos plus proches parents africains nous est aujourd’hui moins énigmatique, c’est bien grâce à lui. Après ses recherches doctorales suragression chez les macaques à l’Université d’Utrecht (où il reviendra comme enseignant en 2013) et les milliers d’heures d’observation sur la vie des chimpanzés au zoo d’Arnhem, il s’installe aux Etats-Unis au début des années 1980, créant un foyer pour des générations d’éthologues à Atlanta. En 1982, il acquiert une renommée internationale avec un livre sur les compétences politiques des les chimpanzés et leur intelligence « machiavélique ». Ses descriptions de la vie des bonobos, les chimpanzés les plus petits (et les plus paisibles) qui vivent dans le bassin du fleuve Congo, deviendront mémorables.

Lire aussi  Jeremy Renner fait "tout ce qu'il faut" pour guérir

Frans de Waal a étudié toute sa vie les émotions et les capacités cognitives et relationnelles des primates : comment ils font la paix et la guerre ; comment ils gèrent les conflits ; comment ils expriment leur inconfort, leur honte, leur culpabilité; comment ils sourient et trompent ; comment ils ne peuvent pas tolérer l’injustice ; comment les matriarches maintiennent le groupe ensemble ; comment ils acceptent ou contestent l’autorité ; comment les jeunes savent innover et comment naissent et se transmettent les cultures animales. Partant de la peur de la mort et de l’imagination, déjà présentes chez les animaux, il étudie les origines du sens religieux. Il était surtout intéressé l’empathie comme une brique de coopération et le sens moral humain. Il n’était pas naïf, il savait que l’on peut faire preuve d’empathie même avec les pires intentions et que l’on hérite de l’évolution d’un mélange d’altruisme et de violence, mais il contestait l’idée selon laquelle la moralité serait un vernis superficiel récemment étendu sur une nature humaine fondamentalement mauvaise.

Lire aussi  David di Donatello : « Io Capitano » de Matteo Garrone triomphe

Membre primé des grandes académies scientifiques internationales, fidèle aux données expérimentales et méfiant à l’égard des spéculations théoriques, polémiste aigu, il manie avec soin l’inévitable anthropomorphisme de ceux qui étudient d’autres animaux pour rechercher des similitudes et des différences avec les humains. Après tout, c’est précisément parce que nous sommes aussi des primates et des parents de toutes les autres espèces, dans le grand arbre darwinien de la vie, que nous sommes capables de comprendre les émotions de nos cousins ​​chimpanzés. Il y a en eux des étincelles d’humanité que nous devrions reconnaître et respecter, plutôt que supprimer.

Pour lui rendre hommage, nous lisons ses nombreux et passionnants livres, à commencer par chef d’oeuvre de 2019 :

Le dernier câlin. Ce que les émotions des animaux disent de nous
(Raffaello Cortina, 2020). Et puis d’autres classiques, parmi lesquels Le singe et l’art du sushi (Garzanti, 2002) et, pour Raffaello Cortina, Le bonobo et l’athée (2013), Sommes-nous assez intelligents pour comprendre l’intelligence des animaux ? (2016)e Différent (2022), où il aborde avec lucidité les questions de genre du point de vue du primatologue. De Waal était convaincu qu’en étudiant le bagage émotionnel que nous partageons avec nos compagnons de voyage sur Terre, nous pouvons les acquérir. des leçons précieuses pour bâtir une société solidaire. Nous en avons besoin, à une époque où Un homme sage il semble qu’il n’ait pas encore appris à gérer les émotions les plus destructrices.

Lire aussi  Festival du film : quel film remporte l'Ours d'or ?

17 mars 2024 (modifié le 17 mars 2024 | 21h09)



#Frans #Waal #léthologue #qui #chuchotait #aux #chimpanzés #est #décédé #Corriere.it
1710716591

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT