“L’alternative était d’augmenter les impôts des résidents.” Ainsi le maire de Florence, Dario Nardella, a justifié les hausses de la taxe de séjour lancées il y a un jour par son conseil, liées au classement des établissements d’hébergement : les nuitées dans un hôtel 5 étoiles (qui était fermé depuis 11 ans) vont de 5 à 8 euros, subissant la plus forte hausse, +60% ; celle dans les hôtels 4 étoiles passe de 4,90 à 7 euros (+43 %) ; les hôtels trois étoiles passent de 4,5 à 6 euros la nuit (+34 %) ; les deux étoiles passent de 4 à 4,5 euros ; hôtels une étoile de 3 à 3,5 euros. Majorations également pour les établissements non hôteliers (de 4 à 5,5 euros la nuit) et pour les résidences d’époque (de 4,90 à 7 euros).
“Ainsi Florence devient la ville touristique la plus chère d’Italie”, ont protesté les hôteliers de Confindustria, Federalberghi et Confesercenti, demandant des modulations différentes en haute et basse saison. Mais la seule exemption que la Municipalité semble disposée à accorder concerne les visiteurs d’affaires : lorsqu’ils atteignent sept nuits par an (même non consécutives et même dans des structures différentes), ils ne paieront plus la taxe de séjour, grâce à un changement du règlement municipal qui sera approuvé par le Conseil fin mars. Les augmentations prendront effet à partir du 1er avril, et c’était l’autre raison du clash avec les hôteliers qui se plaignent d’avoir déjà vendu les chambres aux prix en vigueur jusqu’à présent, et auraient souhaité plus de temps pour s’adapter.
Le risque, expliquent-ils, est de pousser les touristes, notamment ceux qui arrivent en groupe, à rester en dehors de Florence, où la taxe de séjour est moins élevée. Le conseiller au budget, Giovanni Bettarini, jette de l’eau sur le feu : « Florence est la ville où les prix des hôtels ont le plus augmenté l’été dernier, +38,5 % par rapport à 2021, je ne pense pas que les hôteliers auront des problèmes pour appliquer les hausses du taxe touristique”. Des augmentations qui aideront la Municipalité à “boucler” le budget 2023, grâce à la perspective de récolter 15 millions d’euros de plus (et 20 millions de plus en 2024). Une fois pleinement opérationnelles, les recettes florentines prévues par la taxe de séjour, avec le retour du tourisme aux niveaux d’avant Covid de plus de 10 millions de nuitées par an, dépasseront les 77 millions d’euros.
