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Explosion des appels à la ligne d’écoute suite à l’attaque du Hamas : Enfants et adultes touchés par la guerre entre Israël et le Hamas

Explosion des appels à la ligne d’écoute suite à l’attaque du Hamas : Enfants et adultes touchés par la guerre entre Israël et le Hamas
La guerre entre le Hamas et Israëldossier

Depuis l’attaque du Hamas, les principales associations juives installées en France ont réactivé leur numéro d’écoute. Les demandes de suivi explosent et les enfants concernés sont nombreux.

Jamais le numéro n’aura été autant composé. Vingt et un jours après l’attaque du Hamas contre Israël, les institutions juives françaises à l’initiative de la ligne d’écoute et de soutien psychologique – parmi lesquelles le Conseil représentatif des institutions juives de France, le Fonds social juif unifié (FSJU), le Consistoire et l’Œuvre de secours aux enfants (OSE) – ont recensé pas moins de 293 appels. Un record depuis la mise en place du numéro en 2012 après l’attaque de Mohammed Merah à l’école juive Ozar Hatorah, à Toulouse, et réactivée à chaque événement traumatique. Cette ligne d’écoute (accessible 24 heures sur 24 au 01 86 96 20 00) destinée à la communauté juive dirige dans un premier temps l’appelant vers une boîte vocale, qui recueille des informations au sujet de la demande. Dans les jours qui suivent, la personne est rappelée par un psychologue ou un psychiatre, selon ses besoins.

Si ces dernières années les professionnels mobilisés bénévolement pour venir en aide aux membres de la communauté en détresse psychologique étaient “en général une vingtaine”, selon Ariel Goldmann, président du FSJU, ces derniers jours, ils sont près de 90. Il faut dire qu’entre les dramatiques nouvelles venues du Proche-Orient et la peur généralisée de représailles en France, la communauté juive vit des jours “particulièrement durs”.

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“Plus le temps passe, plus les appels sont fondés en termes psychopathologiques. C’est-à-dire qu’il y a des vrais besoins de suivi avec des troubles qui apparaissent”, note Eric Ghozlan, psychologue, directeur général adjoint de l’OSE et coordinateur de la ligne d’écoute. “Il y a par exemple la reviviscence d’anciens traumas comme le montrent certains appels de survivants de la Shoah, des troubles du sommeil comme en témoignent les appels nocturnes, mais aussi des troubles anxieux, des conduites d’évitement, des gens qui n’arrivent plus à sortir de chez eux.” Depuis le début de la guerre, 5 % des appelants ont été redirigés vers des soins en présentiel, dans les cabinets des spécialistes. Pour le reste, les consultations se poursuivent par téléphone.

Des images “terribles” sur les réseaux sociaux et dans les médias

Parmi les personnes au bout du fil, il y a en premier lieu celles qui ont été exposées de manière directe aux attaques. Des Français ou des binationaux partis en Israël pour les vacances – les attaques ayant eu lieu pendant le dernier jour des fêtes de Souccot – qui se sont retrouvés pris dans la guerre. “Nous en avons accueilli beaucoup à leur descente de l’avion quand ils ont pu rentrer en France. Le 12 octobre, on a par exemple parlé à 387 passagers en leur expliquant qu’ils avaient peut-être vécu une situation difficile et qu’on était là pour les soutenir, pour les aider, et à plus long terme, qu’ils pouvaient s’adresser à telle ou telle institution nationale comme la cellule d’urgence médico-psychologique mise en place par le Samu ou les centres régionaux de psychotraumatisme”,partage Éric Ghozlan.

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Elément inquiétant sur lesquels alarment les professionnels, beaucoup des personnes suivies sont des enfants. Déjà parce que, parmi ces vacanciers, les plus jeunes étaient nombreux. Résultat, aujourd’hui, nombre d’entre eux ont besoin d’un accompagnement spécifique. “Beaucoup sont sujets à des troubles de l’endormissement, aux réveils nocturnes, à un sentiment d’insécurité qui peut être ravivé au moindre imprévu, ont du mal à sortir de la maison, à quitter leurs parents ou à aller à l’école”, pointe Lydia Liberman Goldenberg, pédopsychiatre bénévole au sein de la cellule d’écoute.

La faute aussi aux images “terrible” auxquelles ils sont confrontés sur les réseaux sociaux et dans les médias, “que même certains adultes n’ont pas vus”, déplore Eric Ghozlan. Pour les jeunes ados, le plus souvent des collégiens, “cela se traduit par souvent un mécanisme de défense : ils crânent, jouent les durs, font comme s’ils n’avaient pas peur et se racontent qu’ils sont dans la toute-puissance parce qu’ils ne peuvent pas faire face à l’angoisse du moment”, détaille Lydia Liberman Goldenberg.

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Le seul espace de discussion disponible

Les appelants sont aussi ceux qui s’inquiètent pour leurs proches à 3 500 kilomètres de l’Hexagone. “Les décès, c’est insupportable, mais il y a un deuil. Le pire en ce moment, ce sont les disparitions. On ne sait pas si la personne est en vie, si elle est retenue en otage, et si elle va bien… L’ignorance du destin de ses proches, je crois qu’il n’y a pas pire”, poursuit la psychiatre.

Enfin, pour une poignée d’autres, ce numéro peut être vu comme le seul espace de discussion disponible, faute d’écoute dans l’entourage. “Certaines personnes me disent : On ne comprend pas, on a beau être dans un environnement professionnel où des liens d’amitié se sont tissés, aucun collègue ne nous a posé de question par rapport au 7 octobre. Pourquoi ? Ont-ils peur de parler de ça avec nous ? Sont-ils antisémites ?“” rapporte Lydia Lib
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2023-10-27 22:24:00

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