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Et si le sous-marin Casabianca devenait un musée flottant à Toulon ?

Et si le sous-marin Casabianca devenait un musée flottant à Toulon ?

Il y avait ces petits signes, troublants. Le commandant de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque, Matthieu Delafoy, qui lâche dans nos colonnes que “la cause n’est pas perdue” (1). Et puis cette phrase prononcée par un cadre de Naval Group, lors d’une réunion confidentielle en fin d’année dernière: “le Casa va revenir de Cherbourg pour être transformé en musée”.

Alors qu’on croyait l’affaire pliée, l’ex-sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Casabiancaretiré du service actif et parti en Normandie en septembre dernier, pourrait ainsi faire son retour à Toulon pour être ouvert au grand public. Quand? Où? Tous ces détails, évidemment loin d’être anodins, ne sont pas connus. Une chose est sûre: on sait depuis la semaine dernière que l’opération “musée flottant” est bel et bien lancée.

“En 2038 ou 2039…”

C’est la maire de Toulon Josée Massi qui y est allée de sa confidence. “Transformer un sous-marin en musée à Toulon, oui, c’est prévu. Le préfet maritime me l’a annoncé récemment. Ce serait le Casabianca. Il a évoqué les dates de 2038 ou 2039…”

À l’amirauté, l’information n’est pas confirmée… mais pas démentie non plus. “Il n’y a rien d’officiel”confie Pierre-Louis Josselin, porte-parole du préfet maritime de la Méditerranée. “Il y a des demandes de diverses d’associations pour que le SNA soit reconverti en musée. Cela pourrait être étudié, mais cela est du ressort d’une décision du Ministre des armées.”

“Il y aurait une symbolique forte”

Le cabinet de Sébastien Lecornu n’a pas répondu à nos sollicitations. Le député Yannick Chenevard, membre de la commission de la défense nationale, soutient toutefois que l’option a été “évoquée” à Balard, où il se rend régulièrement. Lui-même, d’ailleurs, dit tout le bien qu’il pense de cette éventualité. “Il y aurait une symbolique forteestime Yannick Chenevard. On parle quand même d’un bâtiment portant le nom d’un sous-marin qui est parvenu à s’échapper de la rade (en 1942, Ndlr) pour continuer la guerre.”

Le parlementaire met un autre argument en avant. “Toulon est le premier port militaire d’Europe. C’est difficile de concevoir qu’il n’y ait pas ici, aujourd’hui, la capacité à exposer pour les visiteurs un navire, qu’il soit de surface ou non d’ailleurs.”

Quatre sous-marins visitables en France

Ce vœu circule largement au sein de la communauté des sous-mariniers. Cherbourg (Le Redoutable), Saint-Nazaire (l’Espadon), Paris (l’Argonaute) et Lorient (la Flore) ont déjà leur bateau noir avec ticket d’entrée. Pourquoi pas Toulon? Déjà, parce qu’au pied du Faron, aucun lieu n’est aujourd’hui à même d’accueillir pareil monstre d’acier. Dans cette perspective, la poursuite du projet d’aménagement du littoral mourillonnais, dit “de Mayol à Pipady”, serait sans doute un prérequis. Sauf que celui-ci n’avance guère.

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Néanmoins, l’urgence de la chose est relative. D’après Jérôme Guérin, président de l’association 800 Tonnes/Renaissance, “suivant les options choisies, transformer un sous-marin pour recevoir du public peut prendre beaucoup de temps”. Ce vétéran de la sous-marinade, qui milite depuis des années pour cette idée, connaît l’affaire sur le bout des doigts.

En bassin à Cherbourg

Pour faire simple, il faut d’abord “dénucléariser” la bête, lancée en 1987. Et procéder par étapes: retrait du combustible, retrait du réacteur, remplacement de la tranche réacteur par une autre, construite spécifiquement pour l’occasion. Un tel process a pris entre 10 et 15 ans pour Le Redoutable. Sans même parler de définir “un cadre juridico-administratif permettant une exploitation viable vers le grand public”, comme le rappelle la préfecture maritime.

On n’en est pas là. Actuellement, le SNA se trouve au bassin à Cherbourg. La Direction générale de l’armement (DGA) assure la maîtrise d’ouvrage des opérations de démantèlement du bateau de 74mètres pour 2.600 tonnes, avec l’appui du commissariat à l’énergie atomique (CEA). Décharger le cœur du réacteur nucléaire et débarquer gazole et batterie sont les principales étapes de cette toute première phase de travaux, censée s’étaler sur un an. La découpe en trois morceaux n’est pas pour demain. Le remorquage vers Toulon de l’ex-Casabianca est encore loin.

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1. Var-matin du 9 octobre 2023

2024-01-22 10:00:00
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