Nouvelles Du Monde

ENTRETIEN. Castres Olympique : “Benji commandait tout”, “je disais à droite, il allait à gauche !” Kockott-Urdapilleta, leurs meilleurs souvenirs

ENTRETIEN. Castres Olympique : “Benji commandait tout”, “je disais à droite, il allait à gauche !” Kockott-Urdapilleta, leurs meilleurs souvenirs

l’essentiel
Avant de quitter le Castres Olympique, Rory Kockott et Benjamin Urdapilleta sont revenus sur leurs huit années de relation. Des premiers pas au titre de 2018, ils se sont livrés entre de nombreux éclats de rire.

Vous avez passé huit saisons ensemble au CO, dont sept sur le terrain. Comment résumer cette relation ?

Benjamin Urdapilleta : Lourde !
Rory Kockot : Ne dis pas ça ! Là, il dit des choses qu’il ne pense pas au fond de lui.
BU : Si c’est la vérité, mais ça va manquer. Quand tu es chez toi, tranquille avec les enfants à regarder la télé un dimanche, et que tu entends : (Kockott se tourne et tape contre une vitre) panpan. Tu bondis car tu as peur. Et tu vois Rory se marrer derrière les carreaux ! Je ne sais pas si je retrouverai un ami comme ça en Argentine.
R K : Si on lui fait ça là-bas, il appellera la police.
BU : (Il éclate de rire) Ah oui, ça voudra dire que c’est dangereux !
R K : Notre lien s’est surtout renforcé lors des deux ou trois dernières saisons, car on a vécu des moments difficiles. Le rugby reste une histoire d’hommes. Il faut savoir avoir un lien au-delà du normal. On est tous différents. On n’aime pas les choses… (il réfléchit pour trouver le mot adéquat).
BU : Ah… le philosophe (sourire).
R K : Comment on dit quand on voit les choses tout le temps, tous les jours ?

Lire aussi  DER Touristik s'attend à un été record sur le marché allemand

Une habitude ou une routine ?

R K : Mais encore ?
BU : Tu vas voir qu’il utilisera le même mot…
R K : Ah oui ! Ça devient habituel. Pareil. En dessous du normal.
BU : Oui c’est bon on a compris (rires).
R K : Moi je ne suis pas comme ça, je préfère qu’on soit différent.

A lire aussi :
VIDEO. Castres Olympique : “Arrête de parler et concentre-toi !” Quand l’ouvreur Benjamin Urdapilleta nous donne un cours de but

Et vous l’êtes non ?

BU : Je suis plus sentimental. Lui aussi, même s’il le cache. En Argentine, on est démonstratif. Pendant toutes ces années, on a appris à se connaître, on est plus que des coéquipiers, on est de vrais amis. J’ai eu la chance de connaître Rory grâce au rugby. J’en suis ravi et j’espère qu’on continuera à se voir après. Qu’il viendra en Argentine et moi en Afrique du Sud. Attention, je ne veux pas aller en forêt ou à la chasse !
R K : C’est un homme de la ville…

Lire aussi  Un homme du Texas exécuté pour avoir étranglé la mort de sa mère en 2003

A lire aussi :
Castres-Perpignan en Top 14 : Merci Messieurs ! Le public du CO dit au revoir à ses joueurs

Benjamin, vous le surnommez le philosophe. Ses élans philosophiques sont si courants que cela ?

BU : Chaque réponse…
R K : Je n’aime pas les choses que tout le monde dit !
BU : Il n’y a pas que moi qui l’appelle comme ça. Quand on faisait les réunions de leaders, on attendait impatiemment que Rory prennent la parole (rires). Avant de parler, il faisait : hahaha (il mime une posture où il étend ses bras et s’adosse au fauteuil en étouffant un rire). Je ne sais pas pourquoi !

Pourquoi alors Rory ?

R K : Je déteste l’uniformité de dire les choses c’est tout. On ne peut pas faire de grandes choses en étant uniforme. S’il y a une manière de faire, en fait, il y en a 20. Au bout de ces 20, tu verras qu’il y en a 40. Je pense qu’on est des fois trop étroit dans nos visions.

Vous rappelez-vous de la première impression que vous avez eue de chacun ?

BU : Non non!
R K : Quand tu le regardes, tu penses à quoi ? (Urdapilleta éclate de rire). Moi pas au rugby… Chacun a ses forces et faiblesses.
BU : À mon arrivée à Castres, je savais qui il était, puisqu’il était connu, mais sans plus. D’autres joueurs me disaient que ça serait difficile comme on a deux gros caractères. Au final, ça s’est super bien passé, même si ça n’a pas été facile au début.

Lire aussi  Le dynamique Deon Fourie met fin à la sécheresse des talonneurs pour répondre à l’appel de Bok pour le choc contre la Roumanie

A lire aussi :
“Je n’ai pas de mots…” : l’émotion d’Urdapilleta après l’hommage du restaurant les Ateliers à Castres

C’est-à-dire ?

R K : On a équilibré notre balance. Même si selon moi, c’est un grand homme qui l’a permis. Je me souviens d’un mardi matin…
BU : (Il le coupe) Ah oui incroyable !
R K : On allait commencer une grosse journée de travail. Tu dors bien la nuit, tu te réveilles, te prépares puis… Convoqué 7h30 à un petit-déjeuner à l’hôtel Causséa avec Christophe Urios et Benjamin Urdapilleta. Je me demande alors ce qu’on va bien faire tous les trois à 7h30. Christophe nous dit que ça ne peut pas continuer ainsi. Il a mis en avant ce qu’il attendait de nous, parlé d’un autre demi de mêlée. Entre parenthèses, si ça ne fonctionne pas Rory, on prendra quelqu’un d’autre. Benji aussi… bouge ton cul. À partir de là, on a fait le nécessaire pour créer des fondations fortes.

Complicité indéniable entre les deux joueurs qui ont formé la charnière du CO pendant sept saisons.
DDM – EMILIE CAYRÉ

Quelle est la principale qualité de l’un et l’autre selon vous ?

BU : C’est un leader, toujours là dans les moments importants. Si je devais faire une équipe, j’aimerais avoir 14 ou 15 Rory, même si je reconnais que ça serait compliqué (rires). J’adorais trop jouer avec lui, j’étais serein. Le seul truc que je n’aimais pas trop, c’est que je devais souvent aller le chercher parce qu’il discutait soit avec les arbitres, les supporters, alors qu’il fallait faire les annonces à l’équipe ! Ensuite, humainement, il est généreux et je sais qu’on peut compter sur lui. Par contre, je trouve qu’il ne pleure pas assez (sourire).
R K : Benjamin est quelqu’un de très sincère. Et on ne dirait pas car il rigole tout le temps. C’est l’étincelle éternelle d’une équipe. Beaucoup de gens disent que sans lui, l’an prochain, ça sera plus triste à Castres. À mes yeux, c’est bien ce côté humain qui est le plus important. Et sur le terrain, c’est un compétiteur. Le sportif n’est que l’image de l’homme.
BU : Ah oui, Rory fait de très bons barbecues. C’est un bon « accueilleur » (il hésite). On dit comme ça ?
R K : On dit cuistot Benji… Faut apprendre le français.
BU : Mais non ! Je veux dire que tu sais recevoir ! Tu vois, il essaye toujours de t’apprendre des choses que tu sais. Par exemple, je vais taper pour le coup d’envoi. Il me dit : « Attention, le vent souffle. » Eh, c’est bon Rory, je sais que ça souffle ! L’autre jour, on jouait au golf. On s’affrontait et lui faisait équipe avec un mec qui joue beaucoup. Et Rory lui expliquait tout !
R K : Non, je l’aidais.
BU : En fait, il t’expliquera toujours, même une chose qu’il n’a jamais faite (rires).

A lire aussi :
Castres-Perpignan en Top 14 : Pour la dernière danse d’Urdapilleta, Combezou et Kockott, le CO veut l’emporter face à l’USAP ce dimanche

Avec vos deux caractères, il y a eu quelques étincelles. Vous souvenez-vous d’une engueulade en particulier ?

R K : Déjà, aucune ne sert à rien. Ça permet de construire une relation.
BU : On s’est énervé des fois mais c’est normal dans une équipe.
R K : J’ai un souvenir qui n’est pas une engueulade. On recevait Toulouse (en avril 2018, 28-23). On a une pénalité à 58 mètres. Je veux aller en touche pour marquer un essai. Benji me lance : « Non Rory tente la ! » Lui croyait en moi. Pas moi.
BU : Et qu’est-ce que tu as fait hein ?
R K : On s’en fout ! L’important c’est le process dans ce cas-là.
BU : Je lui avais dit que c’était important pour l’équipe. J’étais plus confiant, c’est sûr. Mais il l’a passée.

Quel est votre meilleur souvenir ?

R K : Il y en a plein dont on ne peut pas parler…

Limitons-nous au terrain alors.

R K : En 2018, pour beaucoup, Castres n’était pas une équipe qui pouvait aller si loin (championne de France). Mais l’encadrement de Christophe (Urios), et cette vraie culture qu’il y avait nous ont mis dans une position favorable à la croissance. Je vais retenir la demie remportée contre le Racing (19-14). Ça a été le match le plus difficile que j’ai jamais joué. On est allé au-delà de ce qui était attendu.
BU : Bien sûr que je vais parler du titre de 2018. Dès mon arrivée en France, je rêvais du Brennus. Alors le décrocher a été ma plus grande joie rugbystique. Et faire ça à côté de Rory aussi, qui a été important dans cette quête du titre, ça va rester.

A lire aussi :
Top 14 : « J’avais envie de ressentir l’amour du public », Benjamin Urdapilleta revient sur son dernier match avec le Castres Olympique

Sinon, on veut savoir. Qui de vous deux commandait sur le terrain ?

R K : Benji commandait tout. Et moi, quand je voulais !
BU : Normalement c’est le 10. Avec la personnalité de Rory, impossible qu’il laisse tout.
R K : Dans certaines situations, je savais ce qu’il allait annoncer. Or, des fois, je souhaitais autre chose. Alors je changeais.
BU : En fait je lui disais à droite et il allait à gauche. Au début, ça m’énervait. Après, je le savais et le laissais faire.
R K : Si j’avais été nul, j’aurais pris moins de responsabilités !

2023-06-05 09:01:00
1685949417


#ENTRETIEN #Castres #Olympique #Benji #commandait #tout #disais #droite #allait #gauche #KockottUrdapilleta #leurs #meilleurs #souvenirs

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Un F16 s’est écrasé à Halkidiki, le pilote est sain et sauf

F-16 ©Eurokinissi ” )+(“arrêter\”> “).length); //déboguer contenttts2=document.querySelector(“.entry-content.single-post-content”).innerHTML.substring( 0, document.querySelector(“.entry-content.single-post-content “).innerHTML.indexOf( “” )); contenttts2=contenttts2.substring(contenttts2.indexOf( “fa-stop\”> ” )+(“arrêter\”> “).length);

ADVERTISEMENT