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Enquête sur les agressions sexuelles du 7 octobre en Israël

Enquête sur les agressions sexuelles du 7 octobre en Israël

David Katz, chef de l’unité de police criminelle Lahav 443, a déclaré qu’ils travaillaient sur plusieurs affaires d’agressions sexuelles et recueillaient des preuves médico-légales auprès des survivants, des images de vidéosurveillance et des informations fournies lors d’interrogatoires de combattants palestiniens arrêtés après le massacre. Le commissaire en chef d’Israël, Yaakov Shabtai, a estimé que “cette enquête (…) est la plus importante de notre histoire”.

Selon des experts en droit interrogés par l’AFP, les attaques du 7 octobre pourraient constituer des crimes de guerre, incluant le viol, tels que définis dans le statut de Rome de 1998 qui a institué la Cour pénale internationale (CPI).

La police a présenté à la presse internationale quelques documents servant de base à cette enquête, qui prendra “plusieurs mois”, d’après M. Katz.

Des photos prises sur le site de la rave-party de Reim (sud), visée par une des attaques, montrent le corps d’une femme partiellement dénudé, allongée au sol et présentant des traces de brûlure. Une autre photo montre une femme nue, jambes écartées, sa culotte baissée.

La police a également montré l’audition filmée d’une survivante du massacre de la rave party. La jeune femme, “S.”, a rapporté avoir vu une femme être violée par plusieurs hommes: “ils la tenaient par les cheveux. Un homme lui a tiré dans la tête alors qu’il la violait”, a-t-elle raconté.

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ADN, photos

“La grande majorité des victimes des viols et autres agressions sexuelles du 7 octobre, dont des mutilations génitales, ont été assassinées et ne pourront jamais témoigner”, a affirmé Cochav Elkayam Levy, présidente de la commission parlementaire sur les crimes commis contre les femmes le 7 octobre.

Dean Elsdunne, porte-parole de la police israélienne, a assuré que des examens médico-légaux ont été pratiqués dans “la zone de combat” même, sur “des corps récupérés” et ensuite emmenés à la base militaire de Shura, dans le centre d’Israël.

“Nous savons (…) d’après les corps que nous avons vus sur le terrain, qu’il y a eu des viols et des agressions sexuelles”, a-t-il déclaré aux journalistes. “Nous avons rassemblé des indices visuels, des preuves ADN, nous avons pris des photos détaillées des corps”, lorsqu’ils sont arrivés à Shura, même si tous n’ont pas pu faire l’objet d’une autopsie et de recherche des causes de la mort.

Sur les 1 200 corps recensés, “des centaines” étaient dans un état très dégradé, selon la police. Dès la première semaine, des témoignages des secouristes de Zaka, parmi les tout premiers sur les lieux, mentionnaient des viols.

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Au centre d’identification des corps de Shura, le docteur Alon Oz, chargé des dépouilles des “centaines de soldats” qui figurent aussi parmi les victimes du 7 octobre, a déclaré à l’AFP avoir vu “des femmes brûlées avec les mains et les pieds entravés”. “J’ai vu des (impacts de) tirs sur les parties intimes (…) une tête manquante et des membres manquants”, a-t-il dit.

“Pelvis brisés”

Une autre intervenante, chargée de la toilette mortuaire et ayant demandé à être identifiée uniquement comme Sherry, a indiqué à l’AFP que certaines soldates avaient des “sous-vêtements plein de sang”. “D’autres personnes dans l’équipe ont constaté des bassins, des jambes et des pelvis brisés”, a-t-elle ajouté.

Lorsque les combattants du Hamas ont fait exploser le poste-frontière d’Erez entre Israël et la bande de Gaza, ils sont rapidement arrivés dans une base militaire israélienne dédiée à la surveillance de la frontière, une fonction uniquement assurée par des soldates.

Plusieurs femmes y ont été enlevées, selon des témoignages de survivantes. L’une d’elle est rapidement apparue dans une vidéo diffusée par le Hamas, tirée par les cheveux de l’arrière d’un véhicule dans Gaza, des blessures au niveau des chevilles et le pantalon maculé de rouge à l’arrière.

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À ce stade, l’enquêteur David Katz dit ne pas pouvoir établir que le Hamas avait donné des instructions pour violer des femmes mais, assure-t-il, “rien n’a été commis au hasard”.

Les parents d’otages, dont au moins 80 sur 240 sont des femmes et des filles selon un décompte de l’AFP, tremblent à l’idée que des violences sexuelles puissent être commises sur leur proche pendant leur détention.

Les images devenues virales de l’Israélo-Allemande Shany Louk, 22 ans, apparue le haut du corps dénudé et malmenée par des hommes à l’arrière d’un pick-up à Gaza, ont créé un climat d’angoisse. La mort de la jeune femme, qui participait à la rave-party, a été confirmée par les autorités israéliennes en octobre.

Dans les hôpitaux susceptibles d’accueillir des otages libérées, un protocole a déjà été mis en place. Il a été conçu par des associations féministes et d’aide aux victimes, qui ont sensibilisé tout le personnel à une prise en charge attentive.

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