Émeutes à l’hôtel de ville de Belgrade

MPlusieurs milliers de partisans de l’opposition serbe ont manifesté dimanche soir à Belgrade contre des allégations de fraude lors des élections locales d’il y a une semaine. C’était la septième manifestation consécutive. Cette fois, les participants au rassemblement ont marché jusqu’à l’hôtel de ville de Belgrade, où ils ont tenté d’entrer de force. Ils ont jeté des pierres, des bâtons et des œufs sur le bâtiment et ont brisé des vitres, a constaté l’agence de presse AFP sur place. Les forces de police ont utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants, ont rapporté les médias locaux. Au total, 30 policiers ont été blessés et plus de 30 manifestants ont été arrêtés.

Le président Aleksandar Vucic a évoqué sur la chaîne progouvernementale Pink TV une tentative de « prise de contrôle par la force des institutions de l’État ». Il s’agissait d’une attaque planifiée : « Tout était préparé à l’avance », a-t-il déclaré. Il existe des « preuves solides » de cela. Le président avait auparavant parlé de « scènes dramatiques ». Mais « aucune révolution n’est en cours ».

Le parti populiste de droite SNS de Vucic a clairement remporté les élections législatives de dimanche dernier. Des élections locales ont également eu lieu ce jour-là. Dans la capitale, le succès du SNS a été limité. Selon l’opposition, cela aussi n’est dû qu’à une fraude massive.

Les observateurs électoraux et les médias ont signalé de nombreuses irrégularités. Entre autres choses, des bus auraient amené des personnes de la partie serbe de Bosnie-Herzégovine à la Belgrade Arena, où ils auraient pu voter sans avoir le droit de voter.

Une mission d’observation internationale a signalé un certain nombre d'”irrégularités” après le scrutin, notamment des cas de violence, d’achat de voix et de remplissage des urnes avec des bulletins frauduleux. Citant ce rapport, le ministère des Affaires étrangères de Berlin a déclaré que ces violations étaient « inacceptables pour un pays ayant le statut de candidat à l’UE ».

Le résultat des élections a déclenché des journées de manifestations devant le bâtiment de la Commission électorale serbe. Plusieurs représentants de l’alliance d’opposition serbe contre la violence ont entamé une grève de la faim pour exiger l’annulation des résultats des élections.