Élection au Brésil : ce qu’il faut savoir
L’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva, 76 ans, est un dirigeant syndical charismatique qui est sorti de l’extrême pauvreté pour servir deux mandats en tant que président, mais est venu pour caractériser pour de nombreux Brésiliens la corruption qui a entaché son parti et conduit à son emprisonnement.
Le président Jair Bolsonaro, 67 ans, est arrivé au pouvoir en dénonçant ce qu’il a appelé la pourriture politique du parti de Lula, mais a polarisé le pays avec sa rhétorique belliqueuse, son leadership chaotique lors de l’épidémie dévastatrice de coronavirus au Brésil et ses fréquentes attaques contre les institutions civiques du Brésil.
Les électeurs, les analystes et les candidats eux-mêmes ont encadré le l’élection comme un choix existentiel, moins sur la politique que sur le caractère même de la nation. Le Brésil veut-il être dirigé par un homme qui a rejeté une maladie qui a tué plus de 685 000 personnes, présidé à l’accélération de la déforestation de la forêt amazonienne et exprimé son admiration pour l’ancienne dictature militaire ? Ou préfère-t-il un homme qui a été reconnu coupable de corruption et emprisonné pour cela ?
Bolsonaro contre Lula : un référendum sur la jeune démocratie brésilienne
Lula, dont les condamnations ont été annulées par la Cour suprême du Brésil l’année dernière au motif que le juge de première instance avait un parti pris contre lui, a conduit Bolsonaro par une large marge tout au long de la campagne. Il est à portée de main d’une victoire pure et simple au premier tour, ce qui représenterait à la fois une répudiation extraordinaire du président en exercice et aussi la propre résurrection politique de Lula.
Ce qui se passe ensuite n’est pas clair. Pendant des années, Bolsonaro a semé des inquiétudes concernant la fraude électorale, alléguant à plusieurs reprises mais sans fournir de preuves que des pouvoirs invisibles qui lui sont opposés manipuleront le vote. Son camp a menacé de contester l’élection s’il perdait.