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Du Tobagi à la Bible : la littérature affronte son temps

Du Tobagi à la Bible : la littérature affronte son temps

2023-09-26 14:03:38

Il ne s’agit plus de représenter fidèlement la réalité, mais de respecter ses courants intrinsèques pour l’interpréter honnêtement, avec des mots inconditionnels. Les intellectuels d’aujourd’hui négligent et affrontent la dichotomie imposée par l’impulsivité des lecteurs eux-mêmes, sans distinctions ni substrats culturels: la lauréate du Prix Campiello a été Benedetta Tobagi, accueillie dimanche dernier à la vingt-quatrième édition de Pordenonelegge pour sa première sortie triomphale, tandis que l’un des titres les plus demandés dans les librairies de la capitale littéraire frioulane était encore « Le monde à l’envers » de Roberto Vannacci.

Deux titres qui stigmatisent, aux antipodes, la désorientation du présent : si le volume autoproduit par le général est assimilable à un long et convulsif avis, séparé d’une analyse lucide et organique du contexte social auquel il se réfère, comme bien que truffé de fautes de frappe et de maladresses, de Tobagi, la visée morale et presque testamentaire de “La Resistenza delle donne” (Einaudi) n’est pas négligeable. Au fond, à côté de la gueule de bois verbeuse de Vannacci, l’essai thérapeutique de ce dernier se réduit à un « vœu pieux », pour le dire à la manière anglo-saxonne.

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À la merci de la non-fiction

Si certains critiques jugent pénalisants les jurys de récompenses « populaires », plus sensibles aux arguments éthiques et politiques qu’à la stature littéraire d’une œuvre, Tobagi émancipe le rôle des « relais » partisans, souvent fondamentaux dans les missions à haut risque lors des la seconde guerre mondiale. Parallèlement à l’auteur, il y a aussi les recherches de dix ans d’Alessandro Carlini, qui a publié “Nom de code : Renata” (Utet) et était déjà conscient du climat de “moralisme et de puritanisme exaspéré” dans lequel ces femmes avaient grandi. devoir surmonter les préjugés et l’oppression qui en résulte d’une société qui les reléguait au rang d’« épouses, mères et sœurs ». Le centenaire Del Din, comme les autres protagonistes de notre Libération, a pris une arme tout sauf tangible pour « tuer l’ange du foyer » qui a persécuté Virginia Woolf, ainsi que l’ennemi nazi-fasciste, mais sans jamais l’abandonner. sa propre légèreté, le besoin de transformer l’incertitude du voyage en vertige aventureux et la peur en un sentiment d’exaltation.

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Désenchantement prématuré

Dans la Bibliothèque de Poésie du Palazzo Gregoris, pendant le festival, le désenchantement des plus jeunes a émergé du “Seizième Quaderno di Poesia Contemporanea italien”, récemment publié par Marcos y Marcos et suivi pas à pas par Franco Buffoni. Le thème du désenchantement, récurrent tant dans la dimension auctoriale que critique, s’il interprète d’une part une analyse approfondie de la contemporanéité, de l’autre manifeste le risque que le manque d’étonnement devant la réalité crée une déconnexion entre ce qui est écrit et ce qui est écrit. est perceptible à partir de l’écriture elle-même. Bref, l’auteur comme le critique, sous certaines latitudes, interprètent la mise à distance de l’émerveillement comme un renoncement à la subjectivité qui continue pourtant de se manifester, encore plus prépondérante et affirmée que lorsqu’elle n’est pas remise en question. Du langage aux concepts, nous explorons une réalité hyperréalisée qui, en disant tout sur elle-même, s’abandonne pour converger vers la seule voix qui puisse s’entendre : celle de l’écrivain, de plus en plus seul. En témoignent les patronymes de “bonolis” et de “clerici”, à la fois minuscules et terribles, encapsulés dans “Ghost Track” de Marilina Ciaco comme symptômes de l’éphémère qui souligne parodiquement la dérive de chaque spectacle (et de chaque sens surexposé).

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Mort par consommation

La perte dramatique de tout sens qu’Annie Ernaux marque fatalement dans « Regarde les lumières, mon amour » (L’orma, 2022) parmi les allées dépersonnalisées d’un centre commercial, tient à une condition d’existence marchandisée et dénuée d’autocritique. . Un manque de conscience qui se traduit par des malentendus enchaînés, des courts-circuits et des erreurs flagrantes, qui conduit à tenter de s’effacer, à s’immoler par le feu à l’intérieur d’une église, et à finir par exterminer dans la prière vingt-cinq personnes inconscientes. C’est l’héritage de Hell, protagoniste de la Michael Bible américaine dans “La dernière belle chose sur la face de la Terre” (Adelphi), qui a rencontré une foule de lecteurs italiens dans l’auditorium de l’Institut Vendramini.



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