Deux traitements existants réduisent considérablement la mortalité due à la maladie à virus Ebola, a annoncé vendredi l’Organisation mondiale de la santé. Celle-ci recommande leur administration à toutes les personnes qui souffrent de cette fièvre hémorragique.
C’est la première fois que l’OMS fait des recommandations de traitement pour Ebola. Dans ses lignes directrices publiées vendredi, l’organisation fait une “forte recommandation de traitement par mAb114 ou REGN-EB3” chez les patients atteints de la maladie à virus Ebola (EVD).
Il fait la même recommandation pour « les nouveau-nés dont la maladie à virus Ebola n’a pas été confirmée, âgés de 7 jours ou moins, nés de mères atteintes de la MVE confirmée ».
mAb114 est un anticorps monoclonal commercialisé sous la marque Ebanga et REGN-EB3 est un cocktail de trois anticorps monoclonaux. Ces deux traitements ont été approuvés fin 2020 par l’Agence américaine du médicament (FDA) et sont déjà utilisés pour traiter les patients atteints d’Ebola.
“Les patients doivent recevoir les anticorps monoclonaux neutralisants recommandés dès que possible après la confirmation du diagnostic en laboratoire”, a déclaré l’OMS dans un communiqué.
230 à 400 vies sauvées sur 1000
Des études ont montré que les deux traitements réduisent considérablement la mortalité liée à Ebola, a déclaré Janet Diaz, chef de l’équipe clinique de l’OMS, lors d’un point de presse à Genève. Ces traitements peuvent sauver entre 230 et 400 vies sur 1 000 personnes infectées.
“L’OMS est prête à aider les pays, les fabricants et les partenaires à améliorer l’accès à ces traitements et à soutenir les efforts nationaux et mondiaux pour les rendre plus abordables”, a déclaré l’organisation.
Dans ses recommandations, l’OMS recommande en revanche de ne pas administrer le traitement ZMapp (à base d’anticorps monoclonaux) et l’antiviral remdesivir.
Maladie souvent mortelle
Le virus Ebola provoque une maladie souvent mortelle. L’épidémie qui a sévi entre 2013 et 2016 en Afrique de l’Ouest a été la plus importante depuis la découverte du virus en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, puis Zaïre), tuant plus de 11 300 personnes.
Plus d’une douzaine d’épidémies ont touché la RDC, dont la plus meurtrière a fait 2 280 morts en 2020. Le virus porte le nom d’une rivière du nord de la RDC, près de laquelle la première épidémie s’est déclarée.
En plus des traitements, des vaccins ont été développés ces dernières années et sont utilisés pour interrompre les chaînes de transmission.
/ATS
