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Deux ententes de principe avec le gouvernement québécois pour les enseignants et les travailleurs du secteur public

Deux ententes de principe avec le gouvernement québécois pour les enseignants et les travailleurs du secteur public

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a annoncé jeudi soir que la proposition globale de règlement convenue avec Québec mercredi “constituait une entente de principe”, ce qui met fin à sa grève générale illimitée déclenchée le 23 novembre dernier. Par ailleurs, le Front commun s’est aussi entendu avec le gouvernement ce même jour sur une proposition d’entente de principe.

Au retour des Fêtes, les 66 500 membres de la FAE seront convoqués aux assemblées générales de leur syndicat respectif afin de se prononcer sur l’entente de principe. “Ce sont aux enseignantes et enseignants de répondre au gouvernement de François Legault et de dire s’ils estiment avoir été entendus”, a affirmé la présidente de la Fédération, Mélanie Hubert, dans un communiqué.

Les délégués des neuf syndicats affiliés à la FAE, qui étaient réunis jeudi en Conseil fédératif de négociation à Laval, soulignent toutefois que l’entente de principe qu’ils recommandent “contient des particularités qui répondent aux priorités de négociation identifiées par les membres”. Elle porte notamment sur des éléments liés à la rémunération et à l’organisation du travail, comme l’aménagement de la tâche et les conditions d’emploi.

L’annonce de jeudi soir constitue une “très grande joie” pour Annie Quintin, orthopédagogue à l’école primaire Le Plateau, à Montréal. “Aussitôt que je l’ai su, je me suis mise à pleurer. Je suis allée voir ma fille de 8 ans, qui s’ennuie de l’école. On était vraiment excitées. On a fait une petite vidéo avec les deux tuques de la FAE pour sauter dans les airs et danser”, raconte-t-elle au Devoir.

Elle estime que la FAE a “vraiment tenu son bout” dans ces négociations. “On est quand même confiants d’avoir une entente satisfaisante. On n’aurait pas lâché, surtout pas à cette date-ci, parce qu’il nous restait du temps avant la rentrée le 8 janvier.”

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Fannie Rivet, une enseignante montréalaise, dit pour sa part être “prudemment optimiste”. “On a hâte de voir les termes de cette entente de principe. On a peur d’être déçus et que ce ne soit pas à la hauteur de nos attentes”, affirme la femme de 32 ans qui travaille au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île.

Celle qui entamera sa cinquième année d’enseignement en janvier prochain a tout de même “poussé un soupir de soulagement” jeudi. “Enfin, on peut se sentir vraiment en vacances pour la deuxième partie du temps des Fêtes, parce qu’on voit un peu la lumière au bout du tunnel.”

Entente pour le Front commun

De son côté, le Front commun s’est entendu le même jour avec Québec sur une proposition d’entente de principe qui établira les conditions salariales des 420 000 employés du secteur public représentés par le regroupement syndical. Ce dernier est composé de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

Les détails de l’accord intervenu à la table centrale ne sont pas connus, mais ce développement constitue un élément majeur qui vient paver la voie à un règlement avec la majorité des employés du secteur public pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

Tout comme les autres ententes issues des tables des différents secteurs annoncées au cours des derniers jours, celle qui est intervenue à la table centrale jeudi doit encore être approuvée par des délégués et des syndiqués, qui auront le dernier mot lors d’assemblées générales à venir.

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Inflation et rattrapage

Dans un communiqué, le Front commun a annoncé être parvenu à conclure une proposition à la table centrale, après 11 jours de grève à l’automne. Le regroupement syndical a rappelé que son intention avait toujours été de protéger les syndiqués contre l’inflation et d’obtenir “un certain” rattrapage salarial.

“C’est ce qui nous a guidés tout au long de ce blitz de négociation pour parvenir à une proposition d’entente”, ont déclaré dans le communiqué les porte-parole du Front commun, soit François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Les organisations syndicales convoqueront leurs délégations au cours des prochains jours pour leur présenter le contenu des propositions d’ententes intervenues à la table centrale et à chacune des tables sectorielles afin de déterminer si elles constituent une entente de principe globale.

Les membres seront ensuite appelés à se prononcer en assemblée générale pour l’entériner.

“La présente ronde de négociation sera officiellement réglée lorsque les conditions de travail et de pratique ainsi que les conditions salariales seront jugées satisfaisantes”, ont déclaré les porte-parole dans le communiqué.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a confirmé la proposition d’entente intervenue avec le Front commun au sujet de la rémunération, des régimes de retraite et d’assurance, des disparités régionales et des droits parentaux.

L’accord établit les conditions de travail pour la période allant de 2023 à 2028.

“Cette importante proposition d’entente, d’une durée de cinq ans, tient compte de l’amélioration des conditions de travail des employés de l’État et de l’organisation du travail par le biais d’une plus grande souplesse dans les conventions collectives”, a indiqué le cabinet de Mmoi LeBel dans un communiqué.

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Les détails de la proposition demeureront confidentiels jusqu’à ce que les membres des organisations syndicales du Front commun se soient prononcés sur son contenu, a-t-on précisé du côté de la ministre.

Plus de souplesse

Le Front commun avait rejeté il y a trois semaines la proposition de hausse salariale de 12,7 % sur cinq ans déposée par le gouvernement. Le premier ministre François Legault s’était alors déjà montré ouvert à la bonifier.

Dans ses négociations, le gouvernement réclamait plus de flexibilité aux syndiqués. Pour le réseau de la santé, il souhaitait plus de souplesse afin de faciliter la préparation des horaires et compte offrir des primes pour les quarts moins faciles à pourvoir, comme ceux de nuit, ou les postes en région.

Dans l’éducation, le gouvernement voulait régler les affectations des enseignants avant l’été plutôt qu’en août, la façon de faire actuelle causant des “psychodrames”.

La semaine dernière, les dirigeants du Front commun avaient rappelé être prêts à exercer un mandat de grève générale illimitée à partir de janvier si les discussions ne progressaient pas de façon satisfaisante avec le gouvernement. Du même souffle, ils avaient déclaré qu’il pourrait ne falloir que quelques jours encore avant de conclure une entente.

Du côté des 80 000 infirmières et autres professionnels représentés par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, les négociations se poursuivaient toujours, jeudi.

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