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Déserteur russe dans le Caucase du Sud : fausse sécurité

Déserteur russe dans le Caucase du Sud : fausse sécurité

2023-12-23 12:15:00

Dmitri Setrakov a fui vers l’Arménie pour échapper au service militaire russe. Le soldat y a été arrêté et extradé vers la Russie.

Affiche publicitaire pour l’armée russe à un arrêt de bus à Moscou Photo : Yuri Kochetkov/epa

MÖNCHENGLADBACH taz | Après deux tentatives d’évasion, Dimitrij Setrakov, 39 ans, semble avoir réussi à échapper à l’armée et donc au front. Il combattait pour l’armée russe dans l’est de l’Ukraine contre l’Ukraine depuis fin 2022. En avril 2023, le soldat a été soigné pour une blessure à Tokmak, une ville occupée par la Russie dans la région de Zaporizhia. Il profite d’un moment opportun pour s’enfuir et rentrer en Russie. Il s’y est d’abord caché.

Mais en septembre, il se rend à l’armée. Cela a été suivi d’un emprisonnement dans la prison militaire de Rostov-sur-le-Don. Ici aussi, il a profité d’un rendez-vous chez le médecin pour s’évader. Grâce au réseau russe « Idite lesom » (en allemand : « Va dans la forêt » ou « Descends ! »), qui aide les hommes russes à éviter le service militaire, il a finalement réussi à s’enfuir en Arménie.

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Il s’y sentait en sécurité. Après tout, l’Arménie n’a jamais extradé d’objecteurs de conscience russes vers la Russie. Il devrait être le premier. Le 8 décembre, selon le portail arménien epress.am, des membres de la police militaire russe l’ont arrêté directement à Gyumri.

La seule base militaire russe dans le Caucase du Sud est située dans la deuxième plus grande ville d’Arménie. Environ 3 000 soldats russes y sont stationnés. Près de deux semaines plus tard, Dmitry Setrakow a été transféré à Rostov-sur-le-Don, en Russie.

Événement inouï

Pour l’Assemblée des citoyens arméniens d’Helsinki-Vanadzor (HCA), une organisation qui promeut le dialogue et les droits de l’homme, l’extradition de Setrakow est un événement scandaleux. « En Arménie, la liberté d’une personne ne peut être restreinte que par les forces de l’ordre de la République d’Arménie. La police militaire de la Fédération de Russie n’a aucune autorité pour le faire, car de telles actions violeraient la souveraineté et le système juridique de la République d’Arménie », a déclaré l’organisation dans un communiqué.

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Le HCA condamne « l’enlèvement et les actions illégales contre une personne sous la protection juridique de la République d’Arménie par la police militaire russe sur le territoire de la République d’Arménie ». L’organisation appelle le gouvernement de la République d’Arménie, le Le Bureau du Procureur général et les autres forces de l’ordre prendront toutes les mesures nécessaires pour ramener Dmitri Setrakov en Arménie. Parallèlement, le HCA demande l’ouverture de poursuites pénales contre la police militaire russe.

Pendant ce temps, le bureau du procureur général arménien continue de se laver les mains de l’innocence. Lusine Martirosyan, porte-parole du bureau du procureur général, a déclaré mercredi qu’aucune demande d’extradition n’avait été reçue et ne pouvait donc être accordée.

À ce propos, on ne sait pas s’il y a eu une chasse à l’homme contre Dmitri Setrakow. L’accusation portée par Artur Sakunz du HCA, qui parlait de « l’enlèvement d’un citoyen russe sur le territoire arménien », sera examinée par les autorités compétentes. L’ouverture d’une procédure pénale devrait alors être envisagée.

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Aucune base légale

Selon les informations du portail Jam-news.net, spécialisé dans le Caucase du Sud, la police militaire stationnée en Arménie n’est autorisée à arrêter que les soldats russes appartenant à l’armée russe stationnée en Arménie. Cela signifie qu’il n’existe aucune base légale pour l’arrestation de Setrakov par la police militaire russe.

Selon jam-news.net, lorsque les premiers officiers de la police militaire russe sont apparus à la base militaire russe en Arménie il y a cinq ans, la partie russe a assuré qu’ils étaient uniquement responsables de la discipline interne de l’armée de la base. Pour Dmitri Setrakov, toutes ces réflexions et actions arrivent trop tard. S’il est reconnu coupable de retrait non autorisé des forces de l’ordre, il risque jusqu’à dix ans de prison en Russie.



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