Nouvelles Du Monde

Des dizaines de milliers d’Israéliens arrivent à pied à Jérusalem sur l’autoroute avant le vote clé sur la réforme judiciaire | International

Des dizaines de milliers d’Israéliens arrivent à pied à Jérusalem sur l’autoroute avant le vote clé sur la réforme judiciaire |  International

2023-07-22 23:05:58

A la veille du Parlement israélien, installé à Jérusalem, pour entamer le débat sur une importante loi de réforme judiciaire, une foule est arrivée à pied ce samedi dans la ville le long de l’autoroute de Tel-Aviv. L’objectif : montrer que le mouvement de contestation contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu fait face à un vote clé bien vivant, même après 30 semaines consécutives de manifestations. La marche s’est terminée par une manifestation massive devant le Parlement et d’autres dans différentes parties du pays, rassemblant quelque 200 000 personnes. De son côté, l’organisation des militaires réservistes opposés à la réforme, Frères d’armes, a annoncé que quelque 10 000 d’entre eux seraient absents des entraînements si le texte controversé allait de l’avant.

La marche a commencé jeudi dernier à Tel-Aviv, à une soixantaine de kilomètres, avec des centaines de personnes, comme une initiative plus symbolique que massive, mais elle a ajouté des milliers de personnes en cours de route. Dans sa dernière section, il est devenu une marée d’environ 35 000 qui a traversé, sous le soleil et avec des drapeaux nationaux, le pont Santiago Calatrava qui mène à Jérusalem. Les participants se sont ensuite rassemblés devant le Parlement. Une partie a campé dans un parc voisin, en attendant le vote, prévu pour lundi et qui a déplacé le centre de la manifestation de Tel-Aviv vers Jérusalem. La Histadrut, la centrale syndicale que tout le monde attend pour sa capacité à appeler à la grève générale, comme elle l’a fait en mars dernier, va tenir une réunion d’urgence.

Lire aussi  L'ASEAN doit marcher sur la corde raide

Le texte, qui arrivera dimanche à la Knesset – le Parlement national – est l’un des plus importants du paquet qui compose la réforme judiciaire présentée en janvier par le ministre de la Justice, Yariv Levin, et a divisé Israël socialement et politiquement. La proposition consiste à priver la Cour suprême du pouvoir d’annuler les décisions du gouvernement, des ministres ou des élus publics -tels que les maires- qu’elle juge manifestement déraisonnables.

L’exécutif – une coalition de conservateurs, d’ultra-nationalistes et d’ultra-orthodoxes – considère que le tribunal s’est injustement approprié cet outil et lui accorde un pouvoir excessif qu’il utilise à des fins politiques. Ses défenseurs y voient au contraire un contrepoids juridique nécessaire dans un pays sans Constitution et dénoncent une tentative de lever les entraves au pouvoir exécutif similaires à celles que connaissent la Turquie, la Pologne ou la Hongrie.

La marche vers Jérusalem, à hauteur de la ville de Mevasseret Sion, ce samedi. MENAHEM KAHANA (AFP)

La Knesset a approuvé le document en première lecture la semaine dernière. Puis, sa commission Constitution, loi et justice a donné son feu vert au texte final après 19 heures de débat et une tentative avortée d’y mettre fin par de l’obstruction politique : l’opposition a présenté près de 28 000 amendements, qui ont fini par être votés à l’aube à 20 heures.

Rejoignez EL PAÍS pour suivre toute l’actualité et lire sans limites.

s’abonner

Dans l’une des manifestations, dans la ville de Modiin, le chef de l’opposition – l’ancien Premier ministre Yair Lapid (Yesh Atid) – a assuré que le gouvernement devait choisir dans les prochains jours entre “se détruire” ou “détruire l’armée, l’économie et les relations avec les États-Unis”. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a récemment assuré qu’il n’avait jamais vu Netanyahu aussi “déterminé” à faire passer la règle.

Lire aussi  Résumé de Milwaukee contre Denver et 3 points à retenir des Bucks battant les Nuggets

La dynamique des accidents de train a une fois de plus mobilisé les critiques de la réforme judiciaire. Ces dernières semaines, ils ont repris des actions telles que le blocage du principal aéroport du pays (Tel-Aviv), des autoroutes et des gares, parallèlement aux manifestations massives du samedi, qui n’ont cessé de rassembler des dizaines de milliers de personnes, notamment à Tel-Aviv.

pressions

Le panorama est similaire à celui de mars, lorsque Netanyahu a été contraint de paralyser temporairement la réforme en raison d’une combinaison de pressions : manifestations massives, éloignement public de son ministre de la Défense, Yoav Galant ; les critiques du président des États-Unis, Joe Biden ; les fuites de la crise vers l’économie et les forces armées… Le gouvernement et l’opposition entament alors un dialogue, parrainé par le président Isaac Herzog, qui ne génère guère d’avancées, dans la méfiance et les reproches mutuels. Le mois dernier, une session parlementaire controversée a couronné les négociations. Le président a souligné mardi, avant de rencontrer Biden à la Maison Blanche, que la crise des réformes démontre qu’Israël a une démocratie “solide et résiliente”, malgré “des situations douloureuses, des débats houleux et des moments difficiles”.

Comme en mars, les réservistes de l’armée – sacro-sainte institution du pays – font monter le pouls, qui a atteint son zénith ce samedi, avec l’annonce que quelque 10.000 réservistes de différents corps et unités refuseront de revêtir leur uniforme si les députés transforment la proposition en loi. La veille, plus de 1 100 membres de l’armée de l’air l’ont dit aux chefs d’état-major, Herzi Halevi, et de l’aviation militaire, Tomer Bar.L’annonce a plus d’impact que d’autres similaires car il s’agit d’un organe prestigieux, clé de la supériorité militaire du pays et indispensable à une éventuelle attaque surprise contre les installations nucléaires iraniennes, dont Israël menace depuis des années.

Lire aussi  « Madame Web », c'est la promesse d'un film de super-héros qui ne vient jamais. Et c’est là que réside une partie de son charme.

Aussi comme alors, le ministre de la Défense est partagé entre son appartenance à l’exécutif (Netanyahu l’a maintenu en poste après avoir annoncé son limogeage) et sa plus grande connaissance de ce qui se passe dans l’armée. Pour cette raison, vendredi, il y a eu une fuite dans les médias locaux selon laquelle il avait demandé le report du vote. Son bureau a confirmé que Galant « prend des mesures pour parvenir à un large consensus et assurer la sécurité de l’État d’Israël, laissant les Forces de défense hors du discours politique ». Netanyahu a prononcé jeudi un discours à la nation dans lequel il n’a fait aucune annonce, mais a averti que « dans une démocratie, l’armée est subordonnée au gouvernement, elle ne le subordonne pas » et a qualifié d’« illégitime » la « tentative des éléments militaires » de « dicter les politiques gouvernementales par la menace ».

Suivez toutes les informations internationales sur Facebook y Twitterle fr notre newsletter hebdomadaire.

Abonnez-vous pour continuer à lire

Lire sans limites




#Des #dizaines #milliers #dIsraéliens #arrivent #pied #Jérusalem #sur #lautoroute #avant #vote #clé #sur #réforme #judiciaire #International
1690063546

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT