Des chercheurs travaillent sur un autotest urinaire pour détecter le cancer à domicile

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Selon les statistiques de la Fondation Arc, aujourd’hui 3,8 millions de Français vivent avec un diagnostic de cancer et 157 000 en meurent chaque année. Ce ratio a connu une nette amélioration grâce aux campagnes de prévention, à l’évolution des traitements et aux progrès en matière de dépistage. On le sait, plus un cancer est identifié tôt, plus le risque de mortalité baisse.

Cependant, les examens nécessaires au diagnostic restent lourds entre les séances d’imagerie et les prélèvements sanguins. Cette logistique pourrait bientôt s’alléger grâce aux travaux d’une équipe du MIT à Boston aux États-Unis. Dans une étude récemment publiée dans la revue Nanotechnologie de la nature, elle relate des avancées cruciales dans la mise au point d’un autotest inédit, capable de déceler le développement d’un cancer par une simple analyse d’urine. À l’image d’un test covid, le résultat s’affiche en quelques minutes sur une bandelette.

Des particules témoins de la présence d’une tumeur

Ce nouvel outil repose sur deux innovations. La première a consisté à créer des nanoparticules portant un marquage ADN. Une fois introduites dans l’organisme, elles voyagent et réagissent lorsqu’elles rencontrent des enzymes produites par les tumeurs cancéreuses. Ces enzymes, altèrent les protéines de l’ADN de la nanoparticule d’une manière caractéristique. Lorsqu’elles sont expulsées par les urines, les particules peuvent alors passer l’épreuve de la bandelette.

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Ce système a été testé sur des souris et les résultats sont encourageants. Tout d’abord, les chercheurs ont réussi à développer plusieurs méthodes de prise de ces nanoparticules. Elles peuvent être injectées mais aussi prises par voie orale ou par simple application dans une crème.

En mieux, au-delà de livrer un résultat positif ou négatif, cet autotest pourrait également dévoiler la région du corps touchée par le cancer. Chaque tumeur altérant à sa manière le séquençage ADN de la particule. Il serait même possible de savoir si la tumeur comporte des métastases.

Démocratiser le diagnostic du cancer

Avec un tel outil, l’équipe du MIT pense pouvoir multiplier les applications de son test. Il pourrait à la fois servir à une détection précoce de la maladie et à un suivi pour voir si le cancer poursuit son développement ou non. « Les patients pourraient atteindre la capacité d’autosurveillance la progression de la maladie pour permettre une détection précoce et l’accès à un traitement efficace » résument les auteurs de l’étude.

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Ils envisagent même d’aller encore plus loin en codant leurs particules pour qu’elles réagissent à d’autres maladies infectieuses. La prochaine étape pour cet outil en développement depuis 2018 sera de passer des souris aux humains. Si cet autotest venait à être mis sur le marché, il pourrait à la fois alléger les services de santé et démocratiser le diagnostic du cancer, en particulier dans les régions les moins pourvues en médecins et en centres médicaux.

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