L’aldostéronisme primaire (AP) est fréquent chez les patients souffrant d’hypokaliémie et d’hypertension
Bien que la plupart des patients atteints d’AP soient normokaliémiques, l’hypokaliémie (qu’elle soit spontanée ou induite par un diurétique) chez un patient hypertendu devrait inciter à rechercher l’AP. Environ 30 % des patients atteints d’hypokaliémie et d’hypertension vus en soins primaires ont une AP,1 pourtant, moins de 5 % des patients souffrant d’hypertension et d’hypokaliémie récurrente ont été dépistés dans un contexte canadien.2
Les patients atteints d’AP courent un risque accru de maladie chronique s’ils ne sont pas diagnostiqués ou traités
La prévalence de l’AP chez les patients hypertendus en soins primaires est d’au moins 4 % à 6 %,1,3 et potentiellement plus élevé selon les seuils de dépistage utilisés.4 S’ils ne sont pas diagnostiqués et ne sont pas pris en charge par une thérapie médicale ou chirurgicale ciblée, les patients atteints d’AP courent un risque disproportionnellement plus élevé de maladie cardiométabolique que les témoins appariés souffrant d’hypertension essentielle. 4 Un diagnostic précoce et un traitement ciblé sont nécessaires pour prévenir les effets délétères de l’hyperaldostéronisme.3
Un consensus d’experts recommande le dépistage de l’AP dans les populations à haut risque
Les patients hypertendus sévères ou résistants, ou les patients hypertendus associés à d’autres facteurs spécifiques (hypokaliémie, nodule surrénalien ou antécédents familiaux d’AP), doivent faire l’objet d’un dépistage de l’AP avec le rapport aldostérone/rénine.4,5
La plupart des médicaments antihypertenseurs peuvent être poursuivis pendant le bilan de l’AP
L’arrêt des médicaments antihypertenseurs pendant le dépistage de l’AP peut ne pas être faisable. Hormis les antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes (spironolactone, éplérénone) et l’amiloride, la plupart des autres médicaments antihypertenseurs peuvent généralement être poursuivis. Une rénine supprimée dans le cadre d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ou d’un bloqueur des récepteurs de l’angiotensine II est hautement suspecte d’AP.4
Un rapport aldostérone/rénine élevé est évocateur d’AP
Dans les cas suspects d’AP, l’orientation vers un spécialiste de l’hypertension ou de l’endocrinologie est justifiée pour des examens plus approfondis, y compris le bilan d’une maladie unilatérale qui peut être guérie par chirurgie. Sinon, un traitement empirique avec un antagoniste des récepteurs des minéralocorticoïdes est recommandé.4
Notes de bas de page
Intérêts concurrents : Gregory Hundemer a reçu des subventions des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Fondation canadienne du rein. Il a été nommé premier titulaire de la chaire Lorna Jocelyn Wood pour la recherche sur le rein à L’Hôpital d’Ottawa. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
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