Sous pression, le premier ministre britanno-colombien David Eby a finalement été contraint de demander la démission de sa ministre de l’Éducation supérieure, Selina Robinson, lundi, après qu’elle ait qualifié le Proche-Orient pré-Israël de “terre merdique”.
Les ennuis de la ministre Selina Robinson, une voix forte de la communauté juive au sein du gouvernement provincial néodémocrate, ont commencé le 30 janvier lorsqu’elle a prononcé un discours en ligne organisé par B’nai Brith Canada.
Pendant son discours, Mme Robinson a qualifié la Palestine d’avant 1948 de “terre merdique” (“crappy piece of land” en anglais) où il n’y avait rien, avant d’expliquer que, selon elle, la création d’Israël a permis le développement de cette région du Proche-Orient.
Ses propos ont été critiqués par des groupes luttant contre l’islamophobie. Malgré la défense de son chef au début, la pression est montée et il a finalement annoncé qu’elle perdrait son ministère, mais resterait députée au sein de son caucus.
“Elle s’est trompée. Elle a commis une erreur significative”, a commenté David Eby lors d’une rencontre avec les médias, lundi. Le premier ministre a également admis avoir reçu des appels et avoir rencontré des personnes qui se sont senties blessées par les propos de Mme Robinson.
“Honteux”
Des organisations juives ont vivement critiqué la décision de mettre Selina Robinson à l’écart.
“Nous sommes attristés d’avoir perdu l’une des voix les plus fortes pour combattre l’antisémitisme au sein du cabinet”, a dénoncé le président-directeur général de la Fédération juive du Grand Vancouver, Ezra Shanken.
“Il est honteux que le premier ministre David Eby ait cédé à la pression d’une minorité bruyante qui a mené une campagne pour discréditer la ministre Robinson”, a-t-il ajouté.
De son côté, le vice-président pour la région Pacifique du Centre des affaires israéliennes et juives (CIJA), Nico Slobinsky, a déploré une situation de deux poids, deux mesures.
Il a rappelé des dérapages qu’il considère comme pro-Palestiniens tenus par d’autres membres du gouvernement qui n’ont pas été sanctionnés comme Selina Robinson.
“Face à ce double standard évident et à la perte d’une représentation juive au sein de son cabinet, le premier ministre David Eby doit communiquer les mesures qu’il compte prendre pour réparer la relation et rétablir la confiance entre la communauté juive et son gouvernement”, a avancé M. Slobinsky.
