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Défis et réformes de l’éducation marocaine : améliorer la qualité des apprentissages et la formation des enseignants

Défis et réformes de l’éducation marocaine : améliorer la qualité des apprentissages et la formation des enseignants

Éducation
Améliorer la qualité des apprentissages est un défi majeur pour le système éducatif marocain. Parmi les lycéens, il y a une prédominance des élèves « peu performants », avec un nombre important d’élèves en difficulté en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences.


Le Maroc est l’un des pays les moins performants en termes de qualité des acquis scolaires, selon de nombreuses évaluations qualitatives et quantitatives. C’est ce que révèle un nouveau Policy Paper intitulé « TARL Maroc : des débuts prometteurs pour un soutien scolaire innovant », rédigé par Aomar Ibourk, Senior Fellow au Policy Center for the New South et professeur d’économie à l’Université Cadi Ayyad, Karim El Aynaoui, président exécutif du Policy Center for the New South, et Tayeb Ghazi, économiste Senior au Policy Center for the New South.

Les dernières éditions des tests internationaux TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) ont évalué le score du Maroc à 383 en mathématiques au primaire et 388 au collège ; tandis que le score en sciences était de 374 pour le primaire et 394 pour le collège. Les tests internationaux PIRLS (Progress in International Reading Literacy) ont établi le score moyen des écoliers marocains de 4e année en langue à 372 en 2021. Les résultats montrent une amélioration des apprentissages des élèves marocains aux niveaux 4e et 8e en mathématiques et en sciences par rapport à 2011.

Il en va de même pour les apprentissages des écoliers de 4e année en langue, dont le score a augmenté de 62 points entre 2011 et 2021 après plusieurs années de baisse depuis 2001. Cependant, ces résultats restent nettement inférieurs au score moyen mondial de référence qui est de 500. En ce qui concerne le lycée, les performances sont faibles, comme le montrent les résultats des évaluations des lycéens marocains dans le cadre du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Le Maroc a obtenu un score de 359 en compréhension de l’écrit, 368 en mathématiques et 377 en sciences. Ces scores restent bien en dessous des seuils requis, à savoir 407 en langue, 420 en mathématiques et 410 en sciences. Les écarts de qualité moyenne des apprentissages des lycéens marocains sont d’environ 48 points en langue, 52 points en mathématiques et 33 points en sciences. De plus, les auteurs du Policy Paper mettent en évidence la prévalence des élèves dits « peu performants ».

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Les lycéens affichent une prédominance des « peu performants », avec une proportion importante d’élèves en difficulté en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences. Ces proportions atteignent près de 70 % en sciences et se situent aux alentours de trois quarts en compréhension de l’écrit (74 %) et en mathématiques (78 %).
Une identification précoce pour combler les lacunes d’apprentissage

Le ministère de l’éducation nationale a annoncé une réforme basée sur deux piliers essentiels : remédier aux lacunes d’apprentissage pour rattraper le retard et réformer globalement le système selon un plan d’action comprenant 12 engagements pour les élèves, les enseignants et les établissements. Sur le plan pratique, un projet pilote a été mis en œuvre du 6 au 30 septembre 2022, bénéficiant à 12 000 personnes dans 250 établissements scolaires. Après les évaluations diagnostiques, les élèves ont été répartis en groupes homogènes en fonction de l’importance des difficultés rencontrées, et la méthode TARL (Teaching at the Right Level) a été appliquée pendant trois semaines à 50 % des élèves présentant le plus de lacunes. À la fin des trois semaines de remédiation selon la méthode TARL, les premiers résultats ont été encourageants. Par exemple, le niveau de maîtrise de la soustraction est passé de 10 % à 61 %, et de 23 % à 54 % pour la lecture en arabe chez les élèves de 4e année du primaire.

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Ce taux est passé de 5 % à 20 % en français chez les élèves de 5e année du primaire. Par ailleurs, certaines études ont montré qu’une identification précoce, notamment au primaire, est nécessaire pour combler durablement les lacunes d’apprentissage. Une identification (et une intervention) tardive augmente les chances que ces lacunes deviennent permanentes. Les auteurs estiment qu’une évaluation diagnostique bien conçue devrait permettre de savoir ce que les élèves d’une classe savent sur un sujet (combien d’informations ou de connaissances), et s’ils sont prêts pour un sujet à venir. Ces évaluations permettraient aux enseignants de mieux planifier un cours adapté et d’identifier les domaines sur lesquels il faut consacrer plus ou moins de temps, offrant aux élèves une expérience d’apprentissage individualisée.

La faiblesse de la formation des enseignants
La qualité de la formation des enseignants est jugée faible, principalement en raison du faible pourcentage d’enseignants ayant suivi une formation adéquate. Les auteurs du Policy Paper soulignent que « la plupart des enseignants ont des diplômes généraux plutôt que des diplômes d’enseignement, et même ceux qui ont suivi une formation en éducation ont souvent reçu une formation théorique qui ne leur permet pas d’avoir les compétences pratiques nécessaires pour gérer efficacement une classe ». Pour remédier à cette situation, il est proposé dans la feuille de route de créer un institut de formation des enseignants. Cet organisme devrait superviser les contenus et la structure des programmes de formation, et délivrer des certificats d’accréditation qui devraient être pris en compte dans les parcours professionnels des enseignants.

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Pour renforcer la qualité de la formation continue, il est recommandé de permettre aux enseignants de bénéficier d’au moins une semaine de formation par an. Il est également important de veiller à ce que tous les établissements scolaires disposent des équipements de base nécessaires pour fournir une éducation de qualité aux élèves, et d’investir dans l’amélioration continue des équipements et des ressources disponibles dans les écoles. Il est également recommandé d’évaluer le statut et les conditions matérielles de tous les établissements d’enseignement afin de déterminer les besoins spécifiques de chaque école.

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