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Découverte d’un nouvel antibiotique contre les bactéries résistantes : une lueur d’espoir dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

Découverte d’un nouvel antibiotique contre les bactéries résistantes : une lueur d’espoir dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

La résistance croissante d’un certain nombre de bactéries aux antibiotiques actuels représente l’une des menaces les plus graves pour la santé humaine. La découverte d’un nouvel antibiotique actif contre ces bactéries résistantes pourrait constituer une véritable révolution dans notre lutte contre ce fléau.

L’introduction des antibiotiques a révolutionné la médecine en offrant un traitement efficace contre de nombreuses maladies infectieuses autrefois mortelles, ainsi qu’en permettant des avancées majeures en chirurgie et en transplantation d’organes.

Malheureusement, les bactéries ne se sont pas laissées vaincre, car nous assistons depuis quelques décennies à l’émergence de plusieurs souches résistantes à certains ou plusieurs de ces médicaments, menaçant ainsi de réduire voire d’annuler les progrès réalisés dans le traitement des infections.

Selon les experts, cette résistance bactérienne aux antibiotiques est responsable de 5 millions de décès chaque année dans le monde et doit être considérée comme l’une des principales menaces pour la santé publique au XXIe siècle.

Les bactéries sont très présentes dans le sol, avec une densité de 10 milliards par gramme de terre et une diversité de plusieurs milliers d’espèces. Ces bactéries se font concurrence en produisant des antibiotiques pour tuer les autres espèces, selon les principes de l’évolution darwinienne.

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La plupart des antibiotiques utilisés en clinique ont d’ailleurs été découverts à partir de cultures en laboratoire de bactéries présentes en abondance dans le sol. Cependant, cette source s’est épuisée au fil du temps et très peu de nouveaux antibiotiques prometteurs ont vu le jour ces dernières décennies.

Cette approche basée sur la culture en laboratoire des bactéries ignore la vaste communauté bactérienne qui ne peut pas être cultivée dans les conditions standard du laboratoire. Ces bactéries non cultivables représentent pourtant plus de 99 % des espèces bactériennes existantes et constituent une source inexploitée de molécules bioactives de nouvelle génération pouvant combattre la croissance bactérienne.

Des avancées récentes suggèrent que l’étude de ces bactéries non cultivables pourrait considérablement enrichir notre arsenal d’antibiotiques pour le traitement des infections. Par exemple, cette approche a permis d’isoler trois molécules (teixobactine, lassomycine et amylobactine) possédant des structures biochimiques uniques qui bloquent la croissance bactérienne par des mécanismes d’action inédits, beaucoup moins susceptibles de provoquer l’émergence de bactéries résistantes.

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La pertinence de cette approche a récemment été confirmée par les résultats d’une étude portant sur une bactérie environnementale très rare (Eleftheria terrae). Les chercheurs ont réussi à obtenir des colonies de cette bactérie après une incubation très longue dans un milieu nutritif adapté. L’analyse des molécules produites par cette bactérie a révélé une nouvelle molécule aux caractéristiques uniques, nommée clovibactine.

Les essais réalisés indiquent que la clovibactine possède une activité antibactérienne contre un large éventail d’agents pathogènes à Gram positif, notamment les souches résistantes de S. aureus.

Cette action antibiotique résulte d’un nouveau mode d’action jusqu’à présent inconnu, ciblant trois molécules essentielles à la synthèse des parois qui entourent les bactéries et qui sont nécessaires à leur survie.

Le mécanisme est complexe, mais simplifions en disant que la clovibactine se lie spécifiquement à une molécule commune (pyrophosphate) aux précurseurs de la paroi cellulaire, formant des filaments à la surface qui séquestrent ces précurseurs et empêchent ainsi la formation de la paroi bactérienne. L’intérêt de ce mécanisme est que le pyrophosphate est un intermédiaire métabolique qui ne possède aucun équivalent et ne peut donc être remplacé.

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Ainsi, la bactérie ne peut pas simplement développer une mutation pour contourner l’action de la clovibactine, réduisant considérablement les chances de développement d’une résistance à cet antibiotique.

Ces résultats prometteurs suggèrent que la solution au problème de la résistance aux antibiotiques est à portée de main. Un autre exemple de l’ingéniosité humaine consistant à trouver dans la nature les remèdes aux maux qui l’affligent.
#Percée #majeure #pour #vaincre #résistance #bactérienne
2023-10-10 00:37:28

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