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Déchus et controversés : les deux coups d’État au Mali et leurs conséquences

Déchus et controversés : les deux coups d’État au Mali et leurs conséquences

Il y a trois ans, le régime du président Ibrahima Boubacar Keita, également connu sous le nom d’IBK, a été renversé. Après de nombreuses manifestations intenses, le peuple pensait avoir atteint son objectif en renvoyant un président démocratiquement élu. Le président IBK et son premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés et emmenés au camp militaire de Kati. Les Maliens ont découvert de nouveaux dirigeants qui leur promettaient de reconquérir la ville de Kidal (qui est maintenant reléguée au second plan) et de gérer les finances publiques de manière vertueuse. Le mouvement M5 de l’Imam Mohmoud Dicko, qui avait grandement contribué à l’affaiblissement du régime IBK, a scellé une alliance avec le camp de Kati. Quant à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), elle n’a pas immédiatement exigé le retour du président déchu, mais plutôt sa libération. Une transition a été négociée avec un gouvernement dirigé par des civils. Cependant, neuf mois plus tard, le 24 mai 2021, Bamako a connu un deuxième coup d’État mené par les mêmes militaires ayant renversé le président IBK. Le motif avancé était un remaniement ministériel qui aurait omis de reconduire certaines personnes clés de Kati. Sous prétexte de “trahison” et d’autres chants révolutionnaires, ce deuxième coup d’État a marqué une rupture entre Bamako et la communauté internationale. Ce n’est qu’après une forte pression que le chef de la junte, Assimi Goïta, a accepté le principe d’un retour à l’ordre constitutionnel en mars 2024. Entre-temps, l’officier supérieur a fait adopter une nouvelle constitution par référendum le 21 juillet 2023 et a obtenu la certitude – sauf avis contraire de la communauté internationale – de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. En attendant, la reconquête de Kidal semble être repoussée à une date indéterminée, l’accord d’Alger de 2015 servant de ligne de démarcation entre le Nord et le Sud. En sous-traitant la sécurité du pays aux milices de Wagner, accusées d’exactions dans le centre du pays, le gouvernement malien n’a pas encore réussi à convaincre dans sa lutte contre les groupes armés.

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