De l’héritage du colonialisme à la souveraineté et au développement – OpEd – Eurasia Review

Bon nombre des problèmes actuels qui affectent la majorité du monde, y compris l’Afrique et la Russie, sont une conséquence directe de la persistance de l’ancien colonialisme et de l’imposition de nouvelles formes de colonialisme.

À l’inverse, la prospérité notoire de l’Occident peut être attribuée aux règles d’un ordre mondial prédateur généré par cet héritage colonial. Les justifications, les formes et les technologies du colonialisme ont changé au cours des siècles, mais à ce jour, leurs conséquences désastreuses n’ont pas été totalement surmontées.

Le « milliard doré » continue de nourrir sa prospérité et de financer le maintien de ses « libertés et valeurs » en siphonnant toutes sortes de ressources de la majorité du monde. Cela lui est vital pour maintenir cet ordre mondial à perpétuité. La Russie, l’Afrique et la plupart des autres pays n’acceptent pas de se soumettre à une telle dictature.

Aujourd’hui, il est de plus en plus clair qu’un nouvel ordre mondial est irréversible. Ses fondements sont la souveraineté politique, économique, culturelle et informationnelle, la véritable égalité, le développement et la prospérité des citoyens, les normes universellement acceptées du droit international et le respect mutuel, le rejet du pillage néocolonial et de toutes les formes modernes d’exploitation et d’oppression coloniales.

Comment la Russie voit-elle le rôle de l’Afrique dans le nouvel ordre mondial ? Quelles formes de nouveau colonialisme sont imposées à la majorité mondiale par l’Occident aujourd’hui ? Comment la Russie et l’Afrique peuvent-elles coopérer pour renforcer la souveraineté des membres de la coopération internationale et contrer le diktat des puissances qui aspirent à l’hégémonie mondiale ?

L’Afrique peut-elle jouer un rôle essentiel dans la résolution d’un certain nombre de problèmes mondiaux, y compris la résolution des conflits internationaux les plus graves ? Quelle place en paroles et en actes l’Occident accorde-t-il à l’Afrique dans ses modèles d’ordre mondial ? Pourquoi les paroles et les actes des politiciens occidentaux en Afrique divergent-ils ?

La Russie et l’Afrique travaillent ensemble pour assurer la souveraineté de l’Afrique. Les résultats du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg ont montré que la Russie est prête à travailler dur pour être compétitive en Afrique, a déclaré le porte-parole présidentiel russe Dmitri Peskov.

Il a qualifié la compétition entre plusieurs pays dans leurs approches du continent africain de « processus normal ». « Nous devons travailler dur pour suivre cette compétition. C’est une grande responsabilité et beaucoup de travail. Le sommet a montré que nous sommes prêts pour ce travail », a ajouté Peskov.

Le ministère russe du Développement économique a également proposé d’envoyer des employés supplémentaires des ambassades et des missions commerciales en Afrique et de créer un département supplémentaire pour travailler avec les pays africains. Les pays africains considèrent la Russie comme un partenaire de confiance dans leur quête d’indépendance économique, a déclaré mercredi le ministre russe du Développement économique, Maxim Reshetnikov.

« Les pays africains passent d’une lutte pour la souveraineté politique et l’indépendance à une lutte pour la souveraineté économique. Ils nous considèrent comme un partenaire de confiance dans ces processus, désireux d’offrir aux entreprises russes la possibilité de croître et de prospérer. Et nous sommes impatients de partager nos connaissances et nos technologies », a-t-il ajouté.

« Nous avons eu un échange de vues substantiel et engageant sur l’ensemble des thèmes de la coopération stratégique entre la Russie et les pays africains. Nous avons identifié les principaux domaines de travail conjoint et défini des plans pour renforcer la coordination de la politique étrangère et accroître les flux commerciaux et d’investissement, ainsi que la coopération industrielle entre la Russie et les pays du continent africain », a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors de son discours de clôture. lors de la deuxième session plénière, publié sur le site officiel du Kremlin.

Cependant, on s’attend à ce que les résultats constituent une bonne base pour l’approfondissement ultérieur du partenariat russo-africain dans l’intérêt de la prospérité et du bien-être des peuples de Russie et d’Afrique.

Malgré une pression sans précédent de l’Occident, le forum et le sommet ont réuni des délégations officielles de 48 pays (27 pays étaient représentés par le chef de l’État ou le deuxième plus haut responsable) et les cinq plus grandes associations d’intégration du continent.

Le sommet a abouti à l’adoption de cinq documents clés :

1. Déclaration du deuxième sommet Russie – Afrique
2. Déclaration du deuxième sommet Russie-Afrique sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique
3. Déclaration du deuxième sommet Russie-Afrique sur la coopération pour assurer la sécurité internationale de l’information
4. Déclaration du deuxième sommet Russie-Afrique sur le renforcement de la coopération dans la lutte contre le terrorisme
5. Plan d’action du Forum de partenariat Russie-Afrique pour 2023-2026

Deux documents ont également été signés avec les principales associations africaines d’intégration en présence de Vladimir Poutine :

1. Mémorandum d’accord entre le gouvernement russe et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) sur des questions fondamentales concernant les relations et la coopération
2. Mémorandum d’accord entre le gouvernement russe et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sur des questions fondamentales concernant les relations et la coopération

Par la déclaration commune, la Russie et l’Afrique cherchent à renforcer les relations bilatérales amicales historiques et éprouvées. Il a en outre réaffirmé la nécessité de s’opposer conjointement au néocolonialisme et de soutenir l’influence de l’Afrique en tant que pilier essentiel du monde multipolaire.

C’était la deuxième fois que se tenaient des événements au sommet d’une telle ampleur axés sur un large éventail de relations entre la Russie et les États du continent africain. Organisé par la Fondation Roscongress, Saint-Pétersbourg a accueilli le deuxième sommet Russie-Afrique les 27 et 28 juillet 2023.