2023-04-27 22:12:00
Partout en Europe, on entend le même argument : accepter d’être plus pauvre. Et pourtant, la vérité est que seuls les groupes qui acceptent d’être plus pauvres deviendront effectivement plus pauvres.
L’économiste en chef de la Banque d’Angleterre est sorti pour informer les grévistes britanniques qu’ils doivent accepter qu’ils sont maintenant plus pauvres et qu’il n’y a rien à faire. Selon ce responsable, l’inflation ne peut être stoppée que si les gens acceptent l’appauvrissement sans chercher à récupérer le pouvoir d’achat perdu.
Partout en Europe, on entend le même argument : accepter d’être plus pauvre. Et pourtant, la vérité est que seuls les groupes qui acceptent d’être plus pauvres deviendront effectivement plus pauvres.
Les commerçants qui augmentent les prix en répercutant l’inflation sur les consommateurs, les fabricants qui répercutent les nouveaux coûts dans leurs prix de vente, les travailleurs qui parviennent à ajuster les salaires à l’inflation, ne s’appauvriront pas. Seuls ceux qui acceptent leur sort sans chercher à le contredire s’appauvrissent.
L’appel du chef économiste s’inscrit dans ce jeu où chaque groupe essaie de faire passer la patate chaude, c’est-à-dire l’inflation, aux autres. Ce qu’il en vient à dire, c’est que la patate chaude doit finir entre les mains des travailleurs. Naturellement, ils pensent autrement et la vague de grèves se poursuit dans toute l’Europe (Royaume-Uni, France, Allemagne, etc., etc.).
Au Portugal, cet appauvrissement se fait par le biais des salaires, les commerçants et les industriels parvenant à sauvegarder leurs positions. Les grèves sont peu nombreuses et les travailleurs préfèrent apparemment suivre les conseils de l’économiste en chef et les accepter. Le résultat est un pays de plus en plus vieillissant et appauvri. Vieillissement dû à l’émigration des jeunes et des adultes en âge de travailler, paupérisation due au pouvoir d’achat toujours plus faible des salaires.
Les causes de cette poussée inflationniste résident dans l’augmentation du coût de l’énergie, causée par le refus des pays européens d’acheter du gaz à la Russie, et par la dissociation avec la Chine qui implique la fabrication de produits en Occident. Ce sont deux décisions politiques désastreuses, à l’instigation des Etats-Unis, qui conduisent les Européens à l’appauvrissement.
L’économiste en chef de la Banque d’Angleterre lui-même a identifié la hausse du prix du gaz comme l’une des principales causes de l’inflation.
Les couches à faible revenu sont celles qui sont de plus en plus touchées. Comment savons nous? Parce que ces couches dépensent une grande partie de leurs maigres revenus en nourriture et que l’inflation alimentaire est beaucoup plus élevée que l’inflation générale.
Mais il y a aussi une inflation provoquée par la spéculation. Inflation créée par la hausse des prix bien supérieure à la hausse des coûts.
Les économistes ont récemment inventé un nouveau terme : la “greedflation”, c’est-à-dire l’inflation causée par la cupidité des entreprises qui augmentent les prix en plus de l’augmentation des coûts qu’elles ont eues. Comme le terme ne semble pas encore avoir atteint le vocabulaire des décideurs au Portugal, je propose qu’il soit traduit par greedflation.
Zéro TVA n’a pas fonctionné. Deco l’a déjà confirmé. Il faut agir contre la cupidité et l’inflation. Pour que quelques-uns ne s’enrichissent pas encore de l’appauvrissement et de la faim des autres.
#Appauvrissement #cupidité
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