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Covid19-Pérou, 4ème année : confusion, retard et indéfinitions

Covid19-Pérou, 4ème année : confusion, retard et indéfinitions

Vous vous sentez épuisé par la situation du COVID-19 ? C’est compréhensible. Il est toutefois crucial de ne pas baisser la garde face au virus, comme le démontre la récente augmentation des cas. Profitons de cette situation pour évaluer dans quelle mesure nous sommes prêts à faire face à cette menace.

En effet, nous sommes confrontés à une augmentation rapide des cas de COVID-19 dans le monde entier, y compris au Pérou. Au-delà des débats sur la question de savoir s’il s’agit d’une sixième vague, d’une résurgence ou d’un rebond, ce qui est pertinent est de reconnaître la hausse des infections.

Ne minimisons pas ce phénomène. Même si notre système de santé ne s’est pas effondré et que le taux de mortalité n’est pas alarmant, nous ne devons pas faire preuve de complaisance ou de complaisance. L’absence de crise évidente ne justifie pas un relâchement des précautions. Maintenons notre vigilance et notre responsabilité collective pour préserver la santé publique dans un contexte mondial incertain et difficile.

En janvier 2020, le manque de diligence a entraîné l’erreur stratégique la plus importante dans notre lutte contre la pandémie. La ministre de la Santé de l’époque, Elizabeth Hinostroza, a minimisé la gravité du problème et a soutenu, par la résolution ministérielle n° 039-2020-MINSA, un plan de confrontation allouant un montant insignifiant de 3,5 millions de soles. Les résultats de cette décision sont du domaine public.

La pandémie, bien que moins meurtrière, reste complexe et dynamique, marquée par l’incertitude. La réponse est structurée en quatre stratégies : prévention des infections, surveillance épidémiologique, réduction des cas graves et leadership efficace. Chaque stratégie comprend environ 20 éléments, tous de nature complexe.

Ces stratégies, leurs composantes, leurs activités et leur budget doivent être intégrés dans un plan minutieusement structuré, sujet à une révision et une mise à jour constantes pour s’adapter au dynamisme inhérent au phénomène auquel nous sommes confrontés.

Malheureusement, il nous manque cet élément fondamental : le plan ! Les signes de son absence sont évidents et se reflètent dans l’épidémie actuelle que nous vivons.
Même sans plan, nous pouvons examiner l’état des quatre stratégies déjà mentionnées.

Prévention des infections. Dans ce domaine d’action, l’initiative et le leadership ont été perdus. Bien que le Premier ministre ait exclu les mesures d’isolement ou de distanciation sociale, en particulier au milieu de la récession actuelle, l’absence d’une approche plus globale suggère davantage une réaction ponctuelle qu’une décision au sein d’un ensemble articulé de mesures.

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L’isolation, bien qu’importante, n’est qu’une option parmi plusieurs. Par exemple, quelle est la position officielle sur le port obligatoire du masque ou les périodes de repos au travail ? Malheureusement, rien n’a été dit sur ces aspects.

Dans le domaine de la surveillance épidémiologique, nous sommes confrontés à un désordre évident. Dans certaines zones de Lima, aucun test antigénique ou moléculaire rapide n’est disponible. Le Ministère de la Santé (MINSA) attribue ce problème à des défauts de coordination, mais il est aussi le résultat de pénuries.

L’acquisition de ces tests est gérée à travers deux entités différentes du MINSA. Alors que le CENARES est en charge des tests antigéniques, l’INS est responsable des tests moléculaires. Étonnamment, les tests antigéniques ne seront disponibles que bien avant 2024, c’est-à-dire pour la prochaine épidémie, tandis que les tests moléculaires sont limités à des fins de recherche uniquement.

Réduire les formes graves et les décès grâce à la vaccination et à des services adéquats présente des défis supplémentaires.

Concernant les vaccins, après une première période d’incertitude et un démarrage lent, nous avons rapidement réussi à atteindre une couverture proche de 100 % dès la première dose. Malheureusement, à chaque dose ultérieure, ces couvertures diminuaient.

Actuellement, le MINSA propose le vaccin bivalent ; Cependant, plusieurs sources indiquent que ce vaccin a déjà expiré à la mi-décembre 2023, bien que son utilisation se poursuive grâce à une extension approuvée par la DIGEMID. Ce vaccin est non seulement périmé ou sur le point d’expirer, mais il est également en passe de devenir obsolète, car il est remplacé à l’échelle mondiale par un nouveau : le vaccin monovalent XBB.1.5, connu sous le nom de vaccin COVID-19 mis à jour.

Ce changement est soutenu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Center for Disease Control (CDC) et la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, ainsi que l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Quand le nouveau vaccin sera-t-il mis en œuvre ? Nous ne le savons pas. Quelle sera la position du MINSA concernant son acquisition ? C’est aussi une inconnue.

En plus de disposer du vaccin, du personnel et du soutien logistique, il est impératif de reconnaître que nos stratégies de vaccination ne connaissent plus le succès escompté. Dans ce contexte, il est crucial de rappeler la sage recommandation d’Albert Einstein : « si vous voulez des résultats différents, ne faites pas toujours la même chose ». Remédier à la faible couverture nécessite une approche différente.

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Pour y parvenir, nous devons répondre à des questions fondamentales : connaît-on avec certitude les raisons du manque de participation à la vaccination ? Est-ce un manque de connaissances, des contraintes logistiques ou simplement un manque de volonté ? L’Institut National de la Santé (INS) et les universités partenaires du MINSA devraient mener des recherches actives pour obtenir des réponses et ajuster nos stratégies en conséquence.

En ce qui concerne la fourniture de services, la situation précaire persiste sans amélioration significative, comme le reflètent continuellement l’actualité et les reportages spécialisés. Par exemple, selon un récent rapport du Contrôleur général de la République, la situation d’abandon au premier niveau de soins persiste. Au niveau hospitalier, selon Ojo-Público, la moitié des usines d’oxygène acquises lors des première et deuxième vagues sont inopérantes.

Le leadership et la gestion de la pandémie révèlent enfin des revers notables et des lacunes importantes dans deux domaines critiques : les systèmes d’information et les achats ponctuels, notamment de produits innovants.

Des systèmes d’information rapides et fiables sont essentiels. Des incidents tels que des oublis, des désordres et des défaillances dans les dossiers COVID, comme le scandale lié au SINADEF, compliquent le suivi précis de la couverture vaccinale et de la dynamique de la pandémie.

Il est déconcertant de constater une régression palpable au lieu d’améliorations. La plateforme REUNIS, auparavant saluée pour ses informations en temps réel, présente désormais les données sur la couverture vaccinale avec un décalage de deux semaines. Comment avons-nous perdu la capacité de nous mettre à jour en temps réel en pleine crise sanitaire ?

Il est impératif de remédier de toute urgence à ces lacunes, de mettre en œuvre des mesures correctives et de garantir que nos systèmes de gestion de l’information répondent aux normes d’exactitude et d’efficacité. Ce revers affecte non seulement la fiabilité des données, mais compromet également l’efficacité de nos stratégies face à la pandémie. Il est temps de réfléchir, de corriger et d’évoluer vers une gestion de l’information conforme aux défis actuels.

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L’acquisition de produits pharmaceutiques, y compris le vaccin, a constitué un défi permanent tout au long de la pandémie, notamment au cours de la première année. L’image fraîche dans notre mémoire est la rapidité avec laquelle le Chili s’est procuré des vaccins et a commencé sa vaccination deux mois avant nous. Cela met en évidence les capacités institutionnelles insuffisantes pour acquérir rapidement des produits innovants en raison, entre autres, des complexités juridiques, administratives, financières et politiques associées.

Une fois les multiples barrières surmontées, l’acquisition a été finalisée, avec le début de la vaccination le 9 février 2022, deux mois après le Chili.

Cependant, l’histoire se répète quatre ans plus tard. Il y a près de deux mois, le 17 novembre, le Chili a reçu du laboratoire Moderna 172.800 vaccins monovalents basés sur la souche XBB 1.5, alors que le Pérou est toujours en négociations. Dans la période post-pandémique, notre pays n’a pas été en mesure de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour améliorer la capacité de l’État à acheter en temps opportun de nouvelles technologies, en particulier dans les situations critiques.

En conclusion, serait-il exagéré de dire que la lutte contre le COVID prend une direction incertaine ? Certainement pas. Au contraire, le manque de définition sur le recours ou non aux mesures de prévention, les limitations d’accès aux tests de diagnostic, les faiblesses et incohérences des données sur le COVID19, le manque de connaissances sur les raisons pour lesquelles les gens ne se rendent pas dans les centres de vaccination, le fait Le fait que nous utilisions un vaccin déjà périmé et en voie d’obsolescence, ainsi que l’incapacité d’avoir effectué des achats de nouvelles technologies et l’abandon de services en sont une preuve fiable.

Reconnaître cette réalité, plutôt que de la minimiser, devrait inciter le ministre de la Santé à recomposer ses équipes de gestion, à revoir et à présenter une version actualisée du Plan COVID pour le Pérou, ainsi qu’à préciser clairement les délais et les personnes responsables de son exécution, mettant ainsi fin une fois pour toutes à des actions isolées, non coordonnées et tardives.

2024-01-15 04:46:55
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