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COVID 19. La leçon | Santé internationale

COVID 19.  La leçon |  Santé internationale

2023-06-05 01:21:17

Stagiaires UNIFI

L’impréparation face à la pandémie de COVID-19 aurait dû servir de leçon : les grandes puissances mondiales doivent mettre de côté leurs rivalités géopolitiques en travaillant ensemble pour se préparer à d’éventuels événements pandémiques futurs et faire face à d’autres crises mondiales, par le renforcement du multilatéralisme en toutes ses dimensions cruciales (politique, sanitaire, culturelle, institutionnelle et financière).

Le 4 mai 2023, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a officiellement déclaré la fin de l’urgence sanitaire de COVID-19, a éclaté un peu plus de trois ans plus tôt. Mais le coronavirus Sars-CoV-2 – après avoir fait environ 20 millions de morts – continue de circuler dans le monde, et de faire des morts ; il reste donc un problème de santé publique important à gérer avec une surveillance attentive et constante.

S’inspirer du rapport de la Commission Lancet sur la pandémie de COVID-19 (The Lancet Commission sur les leçons pour l’avenir de la pandémie de COVID-19) nous avons publié deux articles au cours des dernières semaines.

Il premier – COVID-19 et systèmes de santé – en examinant la répartition de la mortalité dans différentes régions du monde, mis en évidence le paradoxe flagrant de cette pandémie: les niveaux de mortalité les plus catastrophiques sont survenus dans les zones les plus riches et les plus développées de la planète, en Europe et dans les Amériques (Figure 1), dans des systèmes de santé dotés d’énormes ressources et de technologies sophistiquées, en premier lieu les États-Unis d’Amérique. Des systèmes qui se sont retrouvés non préparés (car ils ne pouvaient pas et ne devaient pas) à faire face à une pandémie respiratoire, notamment parce qu’ils avaient auparavant démantelé les structures de santé publique et de soins primaires nécessaires pour représenter la première barrière indispensable à la propagation du virus.

Figure 1. Décès cumulés par million d’habitants, dans le monde au 24 mai 2023. Source Our World in Data

Le deuxième – Une pandémie inégale – a dénoncé les profondes inégalités de santé documentées par de multiples études épidémiologiques: une pandémie qui frappe les couches les plus fragiles de la population : les personnes âgées polypathologiques, les plus démunis, les femmes, les minorités ethniques, les enfants et les adolescents

Les conséquences catastrophiques (non seulement sanitaires, mais aussi économiques et sociales) de la pandémie sont aussi à attribuer à l’échec du système multilatéral fondé sur l’ONU et ses agences, en premier lieu l’OMS. Un système multilatéral fragilisé depuis des années par des politiques néolibérales hostiles au financement et à la protection des biens publics mondiaux, par des nationalismes à outrance et par des tensions entre les grandes puissances. L’échec de la réponse mondiale au COVID-19 est similaire à celui d’autres défis mondiaux urgents, tels que l’urgence climatique, la perte de biodiversité mondiale, la pollution de l’air, des sols et de l’eau, la persistance de l’extrême pauvreté dans la moitié du monde et la grande déplacements massifs de personnes dus aux conflits, à la pauvreté et au stress environnemental.

La troisième partie du Rapport de la Commission Lancet est consacrée aux recommandations pour prévenir la répétition d’une nouvelle catastrophe épidémique, qui peuvent être résumées dans les points suivants :

  1. Suivi du développement d’éventuelles nouvelles variantes. Vaccin accessible à tous.

Des systèmes solides de suivi et de surveillance doivent être mis en place coordonnés dans le monde entier pour évaluer les risques de nouvelles vagues de COVID-19. Le système des brevets doit être assoupli pour garantir que tous les pays aient accès aux vaccins anti-Covidprocéder à des vaccinations de masse et combler l’écart intolérable de couverture vaccinale entre les pays riches et les pays faiblement et moyennement développés.

  1. Renforcement de l’OMS

Depuis 1980, le budget de l’OMS est gelé, se dépréciant en raison de l’inflation, et parallèlement les financements extrabudgétaires des gouvernements mais aussi du secteur privé (ex : Bill Gates) sont devenus de plus en plus prépondérants. Ce mode de financement a généré des programmes « verticaux », basés sur des pathologies individuelles (ex : Sida, Tbc, Paludisme), générant des priorités établies « ailleurs » et fragilisant les systèmes de santé locaux. Tout cela a réduit les capacités stratégiques, la qualité technique et finalement l’autorité de l’OMS, comme on l’a clairement vu au cours de la pandémie.

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Une augmentation substantielle du budget de base de l’OMS est nécessaire et des dispositions permettant de puiser dans un financement d’urgence à grande échelle en cas d’urgence sanitaire mondiale. La commission soutient fermement la création d’un Fonds mondial pour la santé intégré et flexible qui devrait être financé avec 60 milliards de dollars par an (équivalent à 0-1% du PIB des pays à revenu intermédiaire supérieur) avec 3 fenêtres de financement principales :

  • 15 milliards pour la création du plan pandémie, c’est-à-dire le plan de préparation et de réponse à la pandémie ;
  • 20 mld per le Produits médicaux (outils de lutte contre la pandémie), tels que médicaments, EPI, outils médicaux ;
  • 25 milliards pour le renforcement des soins de santé primaires dans les pays moins développés.

Il convient également de renforcer gouvernance dell’OMS de lui donner un plus grand pouvoir politique, avec la création d’un nouvel organe, le Conseil de la santé mondialequi devrait être composé de chefs de gouvernement représentant chacune des six Régions de l’OMS et élus par les États Membres de ces Régions.

  1. Prévention des débordements (la transmission de virus de l’animal à l’habitat humain).

La prévention primaire des pandémies est nécessaire par la mise en place de mesures préventives tant contre les retombées naturelles que contre les retombées issues des activités liées à la recherche. La prévention des retombées naturelles nécessite une approche One Health, une approche intégrée et fédératrice qui vise à équilibrer et optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes — y compris le renforcement des services vétérinaires, la réglementation du commerce des animaux de compagnie et des animaux sauvages et l’élevage d’animaux sauvages et de bétail, la prévention de la déforestation et le renforcement des systèmes de surveillance des agents pathogènes chez les animaux domestiques et les humains.

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4. Renforcement des systèmes de santé. Plans nationaux de préparation à la pandémie

Les gouvernements devraient renforcer les systèmes de santé nationaux sur la base de la santé publique et de la couverture sanitaire universelle, fondées sur les droits de l’homme et l’égalité des sexes. Des systèmes de santé publique solides devraient inclure plusieurs aspects tels que : des relations solides avec les communautés locales et les organisations communautaires ; les systèmes de surveillance et de notification ; des chaînes d’approvisionnement médical robustes ; des projets structurants et des stratégies opérationnelles en faveur de la santé ; investissement dans la recherche en sciences comportementales et sociales pour élaborer et mettre en œuvre des interventions plus efficaces; promotion d’un comportement prosocial; une solide éducation sanitaire pour la promotion de la santé, la prévention des maladies et la préparation aux situations d’urgence; stratégies efficaces de communication sur la santé; des efforts actifs pour lutter contre la désinformation sur la santé publique sur les médias sociaux ; résumé des preuves constamment mises à jour.

Les systèmes de santé devraient inclure une couverture sanitaire universelle, axée sur les soins de santé primaires, en veillant à ce que les patients aient accès à des soins de qualité pour les problèmes de santé liés ou non à la pandémie, y compris la santé mentale. Les agents de santé communautaires doivent être bien formés et les organisations auxquelles ils appartiennent convenablement soutenues.

En plus de renforcer les systèmes de santé, chaque pays devrait définir et étendre des plans nationaux de préparation aux pandémies pour prévenir et répondre aux nouvelles maladies infectieuses émergentes. Les plans de préparation devraient inclure : une surveillance et un suivi améliorés ; la définition et la protection des groupes vulnérables ; notifications internationales; coopération au sein des groupes régionaux de l’OMS ; financement d’urgence; des lignes directrices sur les interventions comportementales, sociales et environnementales, les protocoles de voyage et la sécurité à l’école et sur le lieu de travail ; des chaînes d’approvisionnement solides de produits de santé (par exemple, équipements de protection individuelle, diagnostics, thérapeutiques et vaccins) ; une communication efficace sur les risques et une opposition active à la désinformation et à la mésinformation ; la formation des opérateurs de santé publique et la disponibilité du personnel adéquat.

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En conclusion, l’impréparation face à la pandémie de COVID-19 aurait dû servir de leçon : les grandes puissances mondiales doivent mettre de côté leurs rivalités géopolitiques en travaillant ensemble pour se préparer à d’éventuelles futures pandémies et faire face à d’autres crises mondiales, à travers le renforcement de multilatéralisme dans toutes ses dimensions cruciales (politique, sanitaire, culturelle, institutionnelle et financière).

Ce poste est le résultat du travail collectif d’un groupe de médecins en formation spécialisée (de la première année de la spécialisation en Hygiène et Médecine Préventive à l’Université de Florence) sur le rapport de la Commission Lancet sur les leçons pour l’avenir du COVID- 19 pandémie

Ce travail a impliqué l’analyse et la réélaboration du Rapport, la présentation en classe avec discussion et la production de 3 posts. Le troisième et dernier article de la série, publié aujourd’hui, a été précédé de “COVID-19 et les systèmes de santé” (2 mai 2023) et de Une pandémie inégale (10 mai 2023)

Le groupe est composé de : Simone Baldacci, Manjola Bega, Andrea Benincampi, Raffaele Caldararo, Ludovica Costantini, Erika Del Prete, Debora Fontana, Veronica Gironi, Elena Morelli, Giulia Napoli, Neda Parsa, Concetta Francesca Rosania, Gianluca Pollasto, Francesco Toccafondi , Marcello Settembrini, Lediana Spaho, Elvis Vassallo.



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