Le 17 mai en appel à Paris, Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme à exécuter sous bracelet électronique, pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire des écoutes. Son avocate a immédiatement annoncé qu’elle allait former un pourvoi en cassation. La cour d’appel de Paris a confirmé la peine prononcée en première instance le 1er mars 2021 contre l’ancien président de la République, aujourd’hui âgé de 68 ans.
Ironiquement, le même jour, Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban, est formellement mis en cause pour son patrimoine européen et la juge d’instruction française chargée de l’enquête a délivré un mandat d’arrêt international à son encontre après son refus de se présenter à un interrogatoire à Paris. On se demande pourquoi notre gouverneur, qui se proclame innocent, ne le prouve pas et ne se plie pas à la justice internationale ou, du moins, n’accepte pas le bracelet électronique comme l’a fait Sarkozy, un ex-président de la République.
La réponse pourrait être simple. Si M. Salamé accepte ce « cadeau » de bracelet, combien d’ordonnances de placement sous bracelets électroniques seront adressées à d’autres responsables libanais, présidentiables, ex-ministres, ministres, députés ou anciens députés, et surtout à certains directeurs de banques libanaises qui ont causé et continuent de causer du tort au peuple libanais en bloquant son argent de sang-froid et en refusant de rembourser et en ouvrant de nouvelles banques pour oublier le passé ?
N’est-il pas temps, avec tout ce laxisme concernant une grande partie de nos juges, de changer cette mentalité où chaque chef de tribu confessionnelle est intouchable, tout comme ses partisans, et où le chantage des armes permet de devenir juge et arbitre, alors qu’il incombe au président de la République intègre tant attendu d’être l’arbitre, et aux juges honnêtes, armés de foi, d’être les seuls défenseurs du droit ?
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.