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Comment Châteaudun veut faire face au désert médical ?

Comment Châteaudun veut faire face au désert médical ?
Châteaudun a été auditée pour faire le point sur son projet de santé de territoire. (©Illustration Pixabay)

Construire un « vrai projet de santé », c’est la volonté de la ville de Châteaudun (Eure-et-Loir). Vendredi dernier, le 8 juillet 2022, elle a fait le point, quelques jours après un audit réalisé par des membres de l’EHESP.

La santé à Châteaudun étudiée

La réunion s’est tenue en présence de Fabien Verdier, le maire de Châteaudun, Sofiane Sohbi-Bellag, adjoint au maire en charge de la Santé, Arthur Moinet et Garance Lion-Dagouat, représentants de l’équipe EHESP Conseil.

Cette équipe, composée de quatre élèves directeurs et directrices d’hôpital venus de Rennes, a rendu un audit et accompagnement du projet de santé du territoire pour la Ville de Châteaudun. Cet audit, fort de 35 pages, fait l’état des lieux de la situation sanitaire dunoise… Ses faiblesses, ses forces, et des solutions pour aller de l’avant.

Ces solutions sont au nombre de seize, et proposent notamment la création d’équipes mobiles de gériatrie, le recrutement d’adjoints aux médecins généralistes ou d’une infirmière en pratiques avancées du centre de santé municipal, ou encore la création d’un comité de pilotageformé de citoyens et professionnels qui se réuniraient 2 à 3 fois par an pour suivre l’état de santé du système dunois.

Le rapport commandé par la mairie devait « identifier des pistes de moyen terme et des actions opérationnelles pouvant être mises en places rapidement par la collectivité ». En effet, Châteaudun et son territoire font face à différentes problématiques sur le thème de la santé, comme le manque de nouveaux médecins généralistesd’internes et d’étudiants en médecine, un taux de fuite de l’hôpital trop élevé, ou encore un manque de communication entre les différents acteurs de la santé, entre autres.

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Des problèmes à régler

Arthur Moinet soulève que des choses sont faites dans ce sens, et « qu’il y a un besoin et une demande de santé à Châteaudun ». D’autant plus que 7% de la population est exposée aux nitrates présents dans l’eau potable à cause de la distribution d’une eau non conforme, l’utilisation de pesticides, de perchlorates et de chlorure de vinyle monomère. En parallèle, les urgences vont être refaites en 2023, et l’hôpital va se doter d’une IRM, alors que les deux blocs opératoires ont été modernisés il y a peu et qu’un radiologue interne est maintenant présent.

Malgré des efforts certains, notamment au niveau des infrastructures -même si l’EHPAD est dans un état catastrophique, alors que la ville compte 13,6% de 75 ans et plus contre 9,3% en France-, « certaines faiblesses restent présentes ». En tête de liste, le manque d’attractivité du territoire.

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Tous les moyens sont à disposition, il faut qu’on se réveille

Sofiane Sohbi Bellag

Structurellement et intrinsèquement, Châteaudun part de loin. Pas de TGV, liaison avec Orléans très compliquée, proximité avec Paris plutôt relative, surtout sans liaison ferroviaire digne de ce nom. Ceci étant dit, il faut désormais trouver des solutions, pour, par exemple fidéliser les internesau nombre de quatre ce semestre, ce qui n’a pas toujours été le cas, loin de là. Il n’y a actuellement pas d’externes.

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Comment attirer les professionnels de santé ?

Les ophtalmologues vont bientôt être au nombre de 9 -ils sont 7 pour le moment-, certains habitent à Châteaudun d’autres font la navette, mais les médecins généralistes manquent.  Les arrivants ont le droit à une prime d’installation et à une exonération, mais le problème, c’est que ces aides existent aussi ailleurs. Choisir entre Châteaudun et une grande métropole, avec des conditions similaires, le choix est rapidement fait… il faut donc « penser à plus de facteurs d’attractivité » selon la municipalité.

Sofiane Sohbi-Bellag en est persuadé, beaucoup repose sur le « bouche-à-oreille ». Un médecin installé à Châteaudun, qui s’y sent bien, va faire passer le mot à sa communauté professionnelle. À partir de là, d’autres praticiens vont recevoir le message et pourraient avoir envie de s’installer, ce qui améliorerait la réputation de la ville. Et c’est un cercle vertueux qui s’engage.

Une fois arrivé, les jeunes praticiens ont besoin de deux choses selon les représentants de l’EHESP : une communauté médicale afin de ne pas se sentir esseulé, avoir des collègues sur qui compter en cas de patient plus complexe, ainsi qu’un accompagnement de la part de la collectivité, en matière de logement par exemple.

Si vous arrivez en face de deux restaurants, un vide et l’autre plein, vous allez choisir le plein. C’est pareil avec la santé à Châteaudun, on ne va pas attirer avec du vide. Il faut mettre des choses en place pour être attractif

Fabien Verdier

Même chose du côté des étudiants et internes, pour qui la recherche de maîtres de stage est active dans le but de les accueillir. « Même si un étudiant ne reste pas à Châteaudun, s’il a aimé son passage à l’hôpital là-bas, il va en parler dans sa promotion » selon Garance Lion-Dagouat.

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La ville tente d’ailleurs de garder au bercail les étudiants des I.F.S.I et I.F.A.S, qui, en l’échange de la prise en charge des frais de formationpourraient exercer à Châteaudun pendant une certaine durée…

« Il y a des raisons d’espérer même si la situation est compliquée, il y a des atouts à faire valoir » assure Arthur Moinet.

Un autre projet

La question de la création d’une maison de naissance est aussi revenue sur la table. C’est un projet d’entre deux, entre relancer et abandonner la maternité. La situation actuelle est une « mise en danger de certaines femmes » selon une spectatrice présente, alors que la santé est la « préoccupation numéro un » des dunois.

Une maison de la naissance, c’est une maternité sans gynécologue, qui permettrait aux dunoises d’accoucher à proximité, et non pas d’être obligé de faire des kilomètres et des kilomètres avant un heureux évènement…

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