Un attaquant enfonce un véhicule chargé d’explosifs dans un convoi d’ingénieurs chinois à Khyber Pakhtunkhwa, quelques heures après que les rebelles baloutches ont attaqué une base navale.
Islamabad, Pakistan – Cinq ressortissants chinois et un chauffeur pakistanais ont été tués après qu’un kamikaze a percuté leur convoi avec son véhicule chargé d’explosifs près de la ville de Besham, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan.
L’incident s’est produit mardi alors que le convoi se dirigeait d’Islamabad vers Dasu, site d’un important barrage hydroélectrique en cours de construction par une entreprise chinoise, à environ 270 kilomètres de la capitale.
“Notre équipe de secours a réussi à récupérer les corps de quatre personnes tandis que la récupération de deux autres personnes est toujours en cours”, a déclaré à Al Jazeera Bilal Faizi, porte-parole du groupe Rescue 1122 à Khyber Pakhtunkhwa.
Le véhicule est tombé dans cette gorge après l’explosion suicide [Courtesy: Rescue 1122]Les responsables des secours ont déclaré que le véhicule transportant les ressortissants chinois était tombé dans une gorge après l’explosion et qu’au moins deux corps avaient été gravement brûlés, rendant leur identification difficile.
Aucun groupe armé n’a pour l’instant revendiqué cette attaque. L’ambassade de Chine à Islamabad et le ministère chinois des Affaires étrangères à Pékin n’ont pas encore commenté l’incident.
La Chine est un proche allié du Pakistan et a investi massivement dans divers projets dans ce pays d’Asie du Sud. Mais la sécurité des ressortissants chinois travaillant sur ces projets est souvent menacée par plusieurs groupes armés présents dans la région. En 2021, l’attentat à la bombe contre un bus à Dasu avait fait 13 morts, dont neuf Chinois.
Dasu se trouve à environ 80 km (49 miles) plus au nord-ouest de Besham, où s’est produit l’attentat suicide de mardi – le troisième incident de ce type en une semaine.
Vue d’un pont avec les drapeaux de la Chine et du Pakistan sur le fleuve Indus, sur le site du projet hydroélectrique de Dasu, dans le district du Kohistan de la province de Khyber Pakhtunkhwa [File: Akhtar Soomro/Reuters]Lundi soir, des combattants séparatistes ont attaqué une base aérienne navale dans la région de Turbat, dans la province du Baloutchistan (sud-ouest), tuant au moins un soldat paramilitaire. Les autorités ont indiqué que les cinq assaillants avaient également été tués dans des tirs de représailles.
L’Armée de libération baloutche (BLA), qui a été à l’origine de plusieurs attaques contre les intérêts pakistanais et chinois dans la région et ailleurs, a revendiqué la responsabilité de l’attaque de Turbat.
La semaine dernière, une autre attaque de la BLA à Gwadar, une ville portuaire du Baloutchistan, a tué deux soldats et huit combattants du groupe. Gwadar est la pièce maîtresse du projet de corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) de 62 milliards de dollars, le projet d’infrastructure et d’investissement le plus ambitieux du Pakistan ces dernières années.
Dans un communiqué, le président Asif Ali Zardari a condamné l’attaque contre des ressortissants chinois. « Les éléments anti-pakistanais ne parviendront jamais à nuire à l’amitié entre le Pakistan et la Chine », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Intérieur, Mohsin Naqvi, a déclaré que les « ennemis » avaient ciblé les citoyens du « pays ami extrêmement fiable » du Pakistan.
« Il ne s’agissait pas d’une attaque contre des citoyens chinois mais aussi contre le Pakistan », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Shehbaz Sharif, qui a accédé au pouvoir pour la deuxième fois au début du mois, devrait se rendre en Chine le mois prochain.
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