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Cienciaes.com : Les machines ont-elles de l’intelligence ? alan turing

Cienciaes.com : Les machines ont-elles de l’intelligence ?  alan turing

2011-06-10 17:07:03

Alan Mathison Turing (1912 – 1954) était un être humain doté d’un esprit extraordinaire. Considéré comme l’un des fondateurs de l’informatique, il était un mathématicien, un philosophe, un habile décodeur, un visionnaire, et bien que cet aspect ne doive pas apparaître ici comme quelque chose de spécial, vu le traitement vexatoire qu’il en a reçu, je dirai ça, il était homosexuel. Nous n’allons pas nous plonger dans le malheur, la biographie que nous vous invitons à écouter aujourd’hui est très éloquente.

Parmi les nombreux travaux de Turing figurait un article, publié dans le magazine Mind en 1950, qui provoqua un tel émoi que les effets de son onde de choc se font encore sentir aujourd’hui. Il portait par titre Machines informatiques et intelligence et il y proposait pour la première fois un moyen de déterminer si une machine est capable de penser ou non, en d’autres termes, si elle est intelligente au sens humain du mot “intelligence”. Cette proposition est connue sous le nom de “test de Turing”.

Le texte de Turing étant trop long pour être exposé ici (ci-dessous je fournis le fichier original en pdf, en anglais) je vais vous traduire les premiers paragraphes afin que vous ayez une idée des propositions qu’il a faites :

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Le jeu des imitations.
Je propose d’examiner cette question : les machines peuvent-elles penser ? Nous devrions commencer par des définitions de termes comme « machine » et « penser ». Ces définitions pourraient être ajustées de manière à refléter, autant que possible, l’usage normal de ces mots, mais cette attitude est dangereuse. (…)

Une nouvelle façon d’aborder le problème peut être décrite en termes de jeu que nous appelons le “jeu d’imitation”. Elle se fait entre trois personnes, un homme (A), une femme (B) et un interrogateur © qui peut être de l’un ou l’autre sexe. L’interrogateur est dans une pièce différente des deux autres (et ne peut pas les voir). Pour l’interrogateur, le but du jeu est de savoir lequel des deux autres est l’homme et la femme. Il les identifie avec les étiquettes X et Y , et à la fin du jeu décide si « X est A et Y est B » ou « X est B et Y est A ». L’interrogateur est autorisé à poser des questions à A et B de cette manière :

C (interrogateur) : X peut-il me dire la longueur de vos cheveux ?

Supposons maintenant que X est réellement A, alors ce doit être A qui répond. L’un des objectifs du jeu est d’essayer de confondre C en faisant une mauvaise identification. Votre réponse pourrait alors être :

“Mes cheveux sont coupés en couches et les cheveux les plus longs mesurent neuf pouces”

Pour que le ton de la voix ne puisse pas aider le questionneur, les réponses doivent être écrites ou, mieux encore, dactylographiées. L’idéal serait d’avoir une imprimante reliant les deux pièces (…) L’objectif du jeu pour le troisième joueur (B) devrait être d’aider l’interrogateur. La meilleure stratégie pour elle serait probablement de donner des réponses véridiques, comme « je suis une femme, ne t’en fais pas », mais ce serait inutile car l’homme peut faire des commentaires similaires.

Maintenant, nous posons cette question : que se passera-t-il lorsqu’une machine prendra la place de A dans le jeu ? L’interrogateur se trompera-t-il aussi souvent que lorsque le jeu se joue entre un homme et une femme ? Ces questions remplacent notre question initiale : les machines peuvent-elles penser ?

C’est ainsi que débute l’article d’Alan Turing en 1950. A cette époque, les premiers ordinateurs commencent à être construits. C’étaient des machines énormes, chères, lourdes et lentes (voir ici une chronologie très intéressante ), cependant, Turing avait déjà prévu tout son potentiel.

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Fondamentalement, la question que Turing a soulevée avec son test était de décider si une machine pense réellement. Lorsqu’au lieu d’un homme et d’une femme, c’est un ordinateur et un être humain qui sont cachés à la vue d’un interrogateur perspicace, décider lequel des deux est la machine n’est pas facile. Surtout si dans ce cas c’est l’humain qui peut donner des réponses sincères mais, au contraire, c’est l’ordinateur qui peut être programmé pour mentir et donc capable de tromper l’interrogateur.

La proposition de Turing a été le début d’une révolution qui a créé des fleuves de pensée parmi les scientifiques, les philosophes, les psychologues et les écrivains de fiction et de science-fiction. En gros, l’article Machines informatiques et intelligence c’était la vengeance d’Alan Turing contre ceux qui l’avaient condamné ; des êtres qui, comme les machines les plus primitives, avaient peu d’intelligence et manquaient de sentiments.



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