Même si la radio reste un média puissant, son écoute continue de s’effriter. Les audiences annoncées par Médiamétrie, jeudi 18 avril, le montrent. De janvier à mars, la radio a enregistré 69,1 % d’audience cumulée, soit 38,7 millions d’auditeurs quotidiens, contre 71,4 % un an plus tôt, soit près de un million d’auditeurs en moins.
Loin de ces soucis, France Inter reste la première radio de France, avec 12,8 % d’audience cumulée, soit 7,18 millions d’auditeurs chaque jour, avec 144 000 paires d’oreilles supplémentaires sur un an. La station signe ainsi son record historique. « Cela valide notre stratégie et montre bien que les polémiques sont déconnectées de ce que pensent les Français » se félicite la directrice, Adèle Van Reeth, en référence aux critiques accusant régulièrement la radio de service public d’être trop à gauche.
France Inter signe d’autant plus une performance que les radios généralistes sont en baisse et perdent près de 250 000 auditeurs en l’espace d’un an. RTL (du groupe M6), deuxième à 9,6 % d’audience cumulée, en fait les frais en perdant 0,5 point et se refuse à tout commentaire.
« Alternative populaire à la société du défouloir »
Autre station sur le podium, mais en baisse sensible, Franceinfo perd 0,4 point (-165 000 auditeurs) en un an, en atteignant 8,5% d’audience cumulée. « On maintient un socle important de 4,76 millions d’auditeurs » tempère Jean-Philippe Baille. Selon le directeur de la station, « l’actualité lourde et anxiogène depuis plusieurs mois, notamment sur la scène internationale » peut expliquer que certains auditeurs se soient détournés de l’antenne d’information en continu.
Du côté des musicales, NRJ, dont l’animateur vedette Cauet a été suspendu car visé par trois plaintes pour viol et agression sexuelle, reste quatrième (7,9% d’audience cumulée, mais 0,3 point en moins). Nostalgie, radio du même groupe, fait un bond de 0,8 point, pour atteindre 6,3% d’audience cumulée.
RMC reste à 5,6% d’audience cumulée, même si la direction de la radio du groupe Altice préfère noter que sa durée d’écoute gagne dix minutes. Même philosophie chez France Bleu, stable à 4,9%, où l’hémorragie semble s’arrêter. « Nos bons résultats démontrent que nos antennes sont une alternative populaire à la société du défouloir » insiste Sibyle Veil, PDG de Radio France, saluant également le niveau record de France Culture sur cette période, à 3,4%.
« Liberté de ton »
Enfin, Europe 1 confirme, pour la troisième fois de suite, qu’elle poursuit sa lente remontée, après plusieurs saisons de chute libre. « On fait ça pas à pas, mais c’est une croissance constante et robuste » vante Constance Benqué, la présidente de Lagardère News.
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