Ce mercredi, la salle des pas perdus du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) était pleine à craquer pour rendre un dernier hommage à Robert Badinter, décédé le 6 février à l’âge de 95 ans. Plus de 200 magistrats, avocats et personnels du palais de justice se sont réunis dans un même élan collectif. « C’est toute la communauté judiciaire qui est présente », insiste Peimane Ghaleh Marzban, président du tribunal judiciaire.
Dans le second tribunal le plus dynamique de France, le legs laissé par l’ancien garde des Sceaux ne se résume pas à l’abolition de la peine de mort. Il a eu à cœur de dépoussiérer l’institution et de la rendre plus proche des justiciables. Un des leitmotivs à Bobigny.
« Son œuvre et son apport restent gravés et nous pouvons continuer à nous en inspirer, poursuit le président. Il transcende toutes les générations, c’est une conscience et un modèle. » Loïc Pageot, vice-procureur, enchaîne : « Sa démarche a toujours été empreinte d’humanité. Il a octroyé des droits aux victimes, en les plaçant notamment au cœur du procès pénal, indiquant qu’à l’heure qu’il est nous pouvons nous en inspirer. »
La figure de Robert Badinter est aussi une référence pour les avocats du barreau de Bobigny. « C’est un avocat qui a transcendé la profession, salue la pénaliste Clarisse Serre. Avec Henri Leclerc, ils nous ont donné l’envie de faire ce métier. Tous deux sont restés d’infatigables battants. »
À Bobigny, l’empreinte laissée par Robert Badinter se glisse dans les détails les plus anodins. Lorsqu’il s’est agi de construire le futur tribunal, « c’est lui qui a choisi le bleu », indique le président. L’édifice a ouvert ses portes en 1986, un an après son départ du ministère de la Justice.
2024-02-14 20:15:00
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