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Caltagirone editore et ces profits dopés par la grande finance

Caltagirone editore et ces profits dopés par la grande finance

2023-11-12 10:32:00

Mais pas moins de 11 millions proviennent des dividendes du jardin de titres de 257 millions d’euros. Rouge continu pour les journaux. En dix ans j’ai perdu plus de 300 millions d’euros

En ces temps, on ne peut que susciter un certain étonnement de voir un propriétaire de journal clôturer ses bilans avec profit. À de très rares exceptions près, presque aucun éditeur italien ne parvient à clôturer ses livres avec le moindre bénéfice, compte tenu de la crise structurelle des ventes qui dure depuis maintenant une décennie.

Et il est surprenant que l’éditeur « chanceux » soit effectivement l’un des Francesco Gaetano Caltagirone, l’un des hommes les plus liquides et les plus riches d’Italie, impliqué dans les conflits sur Mediobanca et Generali. Son Editeur Caltagirone, coté en bourse et qui publie Il Messaggero, il Mattino, il Gazzettino, ainsi que d’autres journaux locaux, a clôturé ses comptes pour le premier semestre 2023 avec un bénéfice net de 9,2 millions d’euros. Et toute l’année 2022 avait également vu un bénéfice de 7 millions supplémentaires pour la maison d’édition dirigée par sa fille Azzurra Caltagirone.

Un cas scolaire presque positif, dans cette mer de budgets rouges qui caractérisent la majeure partie du secteur de l’édition quotidienne et périodique.

LES TITRES DE L’ASSAUT CONTRE LA GRANDE FINANCE DANS LE VENTRE DE L’ÉDITEUR DE CALTAGIRONE

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Mais il s’agit simplement d’une erreur optique. Ces bénéfices ne proviennent pas du secteur de l’édition, qui continue à être déficitaire, mais de la passion effrénée de Caltagirone pour la finance. À l’intérieur de la boîte de Caltagirone editore se trouvent des morceaux de ses avoirs financiers en titres. De Generali à Mediobanca ; à l’Azimut le plus récent ; Bureau de poste; Italgas et Popolare di Sondrio. Un petit jardin de titres valant 257 millions d’euros. Les investissements dans les rachats de Generali et Mediobanca s’élèvent à eux seuls à 210 millions d’euros. Eh bien, ce petit trésor financier dans le ventre d’une entreprise qui fabrique des journaux produit chaque année un joli flux de dividendes, qui, au cours des seuls six premiers mois de 2023, s’élevaient à plus de 11 millions. Les coupons qui arrivent à l’éditeur Caltagirone valent en réalité plus que les bénéfices réalisés, étant donné que les journaux, au contraire, perdent constamment de l’argent.

DES BÉNÉFICES POUR 9 MILLIONS, MAIS 11 MILLIONS PROVENENT DU JARDIN DES VALEURS MOBILIÈRES TANDIS QUE LES JOURNAUX SONT EN ROUGE POUR 2 MILLIONS

Sans ces revenus financiers, rien que des entreprises rentables. Il suffit de déballer le bilan pour s’en rendre compte : l’entreprise typique, celle éditoriale avec les trois grands journaux (Messaggero ; il Mattino et Gazzettini) plus le Corriere Adriatico et le journal Puglia, a réalisé un chiffre d’affaires total, au cours des six premiers mois de 2023, de 55 millions d’euros, mais l’activité, déduction faite des coûts, amortissements et dépréciations, devient déficitaire au niveau opérationnel pour 2 millions d’euros. En effet, le bénéfice déclaré d’un peu plus de 9 millions provient uniquement des 11 millions de dividendes perçus sur les titres en portefeuille. Et cela vaut également pour l’ensemble de l’année 2022. Le bénéfice de 7 millions cette année-là provient entièrement de la collecte des produits du jardin des valeurs mobilières, 18 millions collectés. Sans ces revenus, l’année 2022 se serait également clôturée sur une perte étant donné que les journaux ont réalisé un chiffre d’affaires de 110 millions mais se sont soldés par une perte de 13 millions au niveau de la gestion opérationnelle.

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SÉRIE DE PERTES DE PLUS DE 300 MILLIONS EN 10 ANS

Après tout, comment éviter de se retrouver dans le rouge avec les journaux, étant donné que chaque année, comme en moyenne pour l’ensemble du secteur, les revenus des copies sont perdus dans des pourcentages proches de 10 %. Et si l’on remonte dans le temps, le fait d’être propriétaire des journaux a provoqué un certain mécontentement économique chez l’un des promoteurs immobiliers les plus riches d’Italie. Sa société holding dédiée à l’édition a accumulé des pertes constantes depuis au moins une décennie pour une valeur bien supérieure à 300 millions d’euros. Peu de choses sont sûres pour l’entrepreneur-financier romain de quatre-vingts ans, de plus en plus occupé à tenter de conquérir la grande finance italienne avec ces importants paquets de titres Mediobanca et Generali. Et en fin de compte, le bénéfice indirect de l’existence de médias d’information dépasse de loin les coûts à supporter.

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Ce qui est sûr, c’est qu’au fil du temps, Caltagirone editore a non seulement engendré des pertes, mais a dû fortement dévaluer la valeur de ses publications. Aujourd’hui, les marques à partir de Messaggero valent 91,8 millions d’euros. Une valeur réduite de moitié par rapport à il y a seulement quelques années.

AVEC DES BUDGETS RENTABLES, CALTAGIRONE DEMANDERA TOUJOURS UNE AIDE PUBLIQUE POUR LES RETRAITES ANTICIPÉES ?

Il reste une question à clarifier. Caltagirone, comme de nombreux autres éditeurs, a bénéficié depuis 2010 de différents plans de crise ayant entraîné des restructurations et des départs anticipés à la retraite des journalistes. Payé en partie par l’État. États de crise motivés par des pertes de budgets. On peut se demander si, à l’avenir, Caltagirone demandera encore la béquille publique pour mettre à la retraite anticipée d’autres journalistes. Les bilans déficitaires (bien que grâce aux dividendes substantiels sur les actions qu’il a en poche d’une valeur de 257 millions) ne sont plus là. Un alibi qui échoue. Nous verrons.

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