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Bruxelles envisage de restreindre les investissements européens dans les pays tiers pour les technologies avancées | International

Bruxelles envisage de restreindre les investissements européens dans les pays tiers pour les technologies avancées |  International

2023-06-20 06:40:00

De gauche, le président de la France, Emmanuel Macron, celui de la Chine, Xi Jinping, et celui de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en avril dernier.PISCINE (REUTERS)

La Commission européenne ne veut pas que la technologie la plus avancée développée dans l’Union européenne tombe entre d’autres mains sans passer par son contrôle. Par conséquent, un certain type de restriction ou de limite est envisagé pour les investissements que les entreprises européennes peuvent réaliser dans des pays tiers dans des secteurs tels que “la technologie quantique, les semi-conducteurs avancés, l’intelligence artificielle, la 6G, la biotechnologie et la robotique”, selon un document que le Collège des commissaires analysera ce mardi et présentera à l’issue de la réunion, officiellement baptisée la stratégie européenne de sécurité économique.

“La pandémie mondiale, la guerre illégale et non provoquée de la Russie en Ukraine, les actions économiques hostiles, les cyberattaques et les attaques contre les infrastructures, l’ingérence étrangère et la montée mondiale des tensions géopolitiques ont exposé des risques et des vulnérabilités dans nos sociétés, économies et entreprises qui n’existaient pas seulement il y a quelques années », commence par dire le projet de communication conjointe du Haut Représentant pour la politique étrangère de l’UE et de la Commission européenne auquel EL PAÍS a accédé. Pour faire face à ce risque, l’UE s’est dotée ces derniers mois de quelques outils juridiques pour contrôler les investissements directs étrangers (une règle avec un destinataire clair : la Chine) et un autre pour contrer la coercition économique, un mécanisme de réponse aux agressions commerciales telles que les tarifs imposés par l’administration américaine de Donald Trump sur l’acier et l’aluminium européens.

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Le moment est venu, selon le document conjoint, d’augmenter ces ressources lorsqu’« il est nécessaire de faire face à de nouveaux risques, par exemple, en ce qui concerne les exportations ou les investissements à l’étranger dans un ensemble réduit de technologies clés à application militaire (par exemple, dans le domaine quantique, semi-conducteurs avancés, intelligence artificielle, 6G, biotechnologie ou robotique) ».

Au cours des 16 pages du document, il n’y a aucune mention de la Chine, ni le pays pointé du doigt comme un défi ou sa rivalité suggérée. Mais force est de constater que l’ombre du géant asiatique se cache derrière la communication. Cependant, des sources communautaires, qui alertent sur l’omission et la présence sournoise de la deuxième puissance mondiale, soulignent également que s’il y avait une nouvelle administration aux États-Unis comme celle sous Donald Trump, elle pourrait aussi être utile si nécessaire.

Le texte auquel ce journal a eu accès contient de nombreuses parties barrées et modifications. Cela montre, entre autres, le débat interne qui se déroule au sein de l’exécutif européen au cours de ces semaines sur le contenu de cette proposition de débat, qui est maintenant transmise au Conseil et au Parlement européens. Dans ce domaine, la discussion sera également animée. Il ne sera pas facile pour certains pays comme l’Allemagne d’accepter que Bruxelles jette un œil et ait son mot à dire sur la destination des investissements des entreprises allemandes les plus avancées. Un précédent, quoique dans le sens inverse, existait déjà il y a quelques mois avec l’autorisation d’investissements chinois dans le port de Hambourg : le gouvernement de Berlin était prêt à laisser le géant asiatique reprendre un pourcentage très important ( 35 %) depuis le principal port du pays ; Bruxelles ne l’a pas vu avec de bons yeux ; 25% a finalement été autorisé.

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En justifiant les propositions qu’il lance, le projet explique que d’autres pays et zones géographiques sont déjà en avance : « L’UE n’est pas seule dans ce processus : des pays du monde entier ont déjà fait face aux défis de leur sécurité économique. Certaines économies avancées ont déjà adopté des stratégies à cet égard.

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La stratégie européenne indique deux priorités. “Promouvoir notre compétitivité, favoriser la résilience de nos économies et de nos chaînes d’approvisionnement, et promouvoir l’innovation et la capacité industrielle”, indique la communication comme premier objectif. La seconde serait de « s’associer à des pays qui partagent [con la UE] leurs soucis de sécurité économique, ils ont aussi des intérêts communs et souhaitent coopérer ».

Pendant une bonne partie du texte, la Commission et le Haut Représentant passent en revue certains des outils qui ont déjà été déployés, comme le règlement sur le contrôle des investissements étrangers. Ce règlement “a créé un mécanisme de coopération permettant aux États membres et à la Commission d’échanger des informations, de soulever des préoccupations liées à la sécurité et d’identifier des solutions spécifiques en vue d’assurer la protection de la sécurité”. Bruxelles donne même quelques informations sur le fonctionnement de ce mécanisme ces dernières années : “Depuis octobre 2020, la Commission et les États membres ont examiné plus de 1 000 transactions.” Et enfin, elle avance ses intentions en précisant qu’elle évalue le cadre actuel et pourrait proposer sa révision avant fin 2023. Enfin, il demande aux « États membres qui n’ont pas encore mis en place de mécanismes nationaux de contrôle de le faire sans plus tarder ».

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L’initiative fait également référence à l’instrument anti-coercition économique, dont la forme finale a été convenue entre le Parlement européen et le Conseil de l’UE le 6 juin. “Leur principal objectif est de dissuader [terceros] pays à restreindre ou à menacer de restreindre le commerce ou l’investissement pour forcer des changements dans les politiques légitimes de l’UE, mais prévoit également la possibilité que l’UE prenne des contre-mesures en dernier recours », explique-t-il, notant qu’il s’agit d’une réponse à « des pressions délibérées sur le l’UE et ses États membres ces dernières années ». L’une de ces pressions serait les sanctions que la Chine a appliquées contre la Lituanie, après que Taïwan a ouvert une représentation dans le pays balte. La réaction du géant asiatique a été portée par l’UE devant l’Organisation mondiale du commerce, mais ces différends mettent des années à se résoudre.

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