Bras de fer politique autour de la stratégie environnementale en Belgique

Ces différends pouvaient jusqu’à peu se lire en filigrane dans les interviews des bleus et des verts, chacun reprochant à l’autre avec des mots feutrés d’aller dans la mauvaise direction sur la stratégie environnementale. Mais dernièrement – est-ce l’approche de la campagne électorale ? – les filtres semblent levés. “Nous sommes régulièrement au bras de fer avec David Clarinval”, nous confiait Rajae Maouane, coprésidente d’Ecolo, début décembre.

Dimanche, nouvel épisode de bras de fer. “Contrairement à ce qu’a annoncé la ministre Khattabi sans l’aval du gouvernement à Dubaï, le gouvernement ne mettra pas un terme aux politiques de soutien aux énergies fossiles” tweete le vice-Premier libéral, en référence à l’action diplomatique de la ministre à la COP 28.

Au nom de la Belgique, Zakia Khattabi a rejoint une coalition à la COP 28 qui appelle à organiser la fin du soutien aux subsides aux énergies fossiles. Selon son cabinet, le montant des “subsides” aux énergies fossiles était estimé en Belgique en 2020 à près de 13 milliards d’euros, principalement des exonérations fiscales et des taux réduits d’accises ou de TVA. Le cabinet Ecolo précise que l’appel réclame notamment de faire un inventaire, “ce que le fédéral fait déjà”.

Le ministre MR estime que les déclarations de la ministre Ecolo sont contraires à l’accord de gouvernement et problématiques à plus d’un titre.

Pour David Clarinval, « stopper ce soutien reviendrait à arrêter le tarif social pour des centaines de milliers de Belges, supprimer les voitures de société (y compris électriques) et le salaire poche qu’elles représentent et arrêter le diesel professionnel pour des milliers de créateurs d’emplois”. Il promet de tout faire pour bloquer les propositions de sa partenaire de coalition.

“Vous pouvez compter sur ma détermination pour [que les déclarations de Zakia Khattabi] demeurent lettre morte et poursuivre par contre les choix climatiques et énergétiques du gouvernement notamment en matière de prolongation du nucléaire”, envoie le Biévrois.

Sans surprise, une série de mandataires Ecolo sont montés au créneau pour qualifier ces propos d’anti-science et de climatosceptiques. Alain Maron, ministre bruxellois du Climat, s’est autorisé un calembour : “Le MR, ce parti (du) fossile…”