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Bataille d’anciens diplomates à l’élection présidentielle chypriote

Bataille d’anciens diplomates à l’élection présidentielle chypriote

NICOSIE, Chypre (AP) – Un ancien ministre des Affaires étrangères qui a fait campagne en tant qu’unificateur non contraint par des lignes idéologiques et partisanes désuètes affrontera un diplomate vétéran avec un large attrait électoral lors du second tour de dimanche pour la présidence de Chypre ethniquement divisée.

Comme les sondages d’opinion l’ont constamment indiqué à l’approche du premier tour du 5 février, l’ancien ministre Nikos Christodoulides, 49 ans, est arrivé en tête avec 32 % des voix.

Andreas Mavroyiannis, 66 ans, a décroché la deuxième place avec un pourcentage étonnamment élevé de 29,6 %, quelque 3,5 points de pourcentage au-dessus d’Averof Neophytou, chef du plus grand parti du pays, le Rassemblement démocratique (DISY).

L’échec de Neophytou, 66 ans, à atteindre le second tour a choqué les supporters, jeté le doute sur son avenir à la tête de DISY et menacé une profonde fracture au sein du parti de centre-droit.

Membre de longue date de la DISY, Christodoulides a été qualifié d ‘”apostat” pour sa décision de se présenter contre Neophytou à la présidence, de nombreux cadres du parti s’engageant à ne jamais voter pour lui.

À l’inverse, le soutien de Mavroyiannis par le rival de DISY, le parti AKEL d’origine communiste, a rebuté de nombreux fidèles du parti qui craignent qu’il ne donne un pied à AKEL au gouvernement.

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Christodoulides et Mavroyiannis ont tous deux rencontré Neophytou pour solliciter le soutien officiel de DISY lors du second tour, dans l’espoir d’exploiter un énorme bassin de voix. Mais après une réunion tumultueuse du comité exécutif mardi, DISY a décidé de ne pas officiellement soutenir l’un ou l’autre des candidats, demandant aux membres de voter comme bon leur semblait.

Le résultat du premier tour a été un coup dur pour la DISY, qui a effectivement formé le gouvernement pendant le mandat d’une décennie du président sortant et ancien dirigeant de la DISY, Nicos Anastasiades.

Le nouveau président devra relever le défi difficile d’essayer de relancer les pourparlers de paix dans l’impasse avec les Chypriotes turcs dissidents, qui ont déclaré leur indépendance près d’une décennie après l’invasion turque de 1974 qui a suivi un coup d’État visant à l’union avec la Grèce. La réunification a déconcerté les politiciens pendant plus d’un demi-siècle de négociations, malgré les progrès réalisés sur la forme d’un accord global.

La situation est devenue beaucoup plus compliquée à la suite de l’échec des pourparlers en 2017 dans une station balnéaire suisse qui, selon beaucoup, s’était rapprochée de manière tentante d’une percée. La Turquie – le seul pays à reconnaître l’indépendance de la minorité chypriote turque – a depuis tourné le dos à un arrangement soutenu par les Nations Unies pour une Chypre fédérée. Il préconise plutôt un accord à deux États, que l’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et d’autres pays ont rejeté.

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Christodoulides et Mavroyiannis étaient des initiés clés lors de l’échec des pourparlers de 2017, respectivement en tant que porte-parole du gouvernement et négociateur en chef. Tous deux ont reproché à l’insistance de la Turquie de maintenir une présence permanente de troupes et des droits d’intervention militaire dans une Chypre réunifiée comme principale raison de l’échec des négociations.

Christodoulides a déclaré qu’il tirait la ligne à ces deux demandes turques, tandis que Mavroyiannis a assoupli sa position pour séduire les électeurs de gauche qui pensent que davantage aurait pu être fait pour parvenir à un accord en Suisse.

Les deux candidats ont également préconisé une discipline budgétaire stricte sans mettre en danger le filet de sécurité sociale du pays, dans un contexte d’intense inquiétude du public face à la flambée de l’inflation.

Mavroyiannis a repoussé les suggestions selon lesquelles il façonnerait les politiques économiques selon les directives de son principal soutien, l’AKEL d’origine communiste, qui est blâmé pour les dépenses démesurées qui ont amené Chypre au bord de la faillite il y a dix ans sous la présidence de son ancien, feu le chef Dimitris Christofias.

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L’attention recentrée sur les gisements de gaz naturel récemment découverts au large de la côte sud de Chypre alors que l’Europe est aux prises avec une pénurie d’énergie a figuré en bonne place dans la campagne. Tirer parti de ce potentiel énergétique pour faire avancer le processus de paix est en jeu depuis des années. Mavroyiannis a évoqué la possibilité de fournir une partie de ce gaz aux Chypriotes turcs et à la Turquie pour relancer les pourparlers de paix.

Les inquiétudes suscitées par la migration ont incité les deux candidats à s’engager à accélérer les demandes d’asile et à freiner le flux de migrants qui arrivent dans le nord, traversent une zone tampon contrôlée par l’ONU et demandent l’asile dans le sud membre de l’UE, plus riche. La petite Chypre figure parmi les premiers pays de l’UE par habitant en matière de demandes d’asile.

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