Nouvelles Du Monde

Avec la mort de l’écrivain John Barth, la manière de raconter les histoires a changé – Corriere.it

Avec la mort de l’écrivain John Barth, la manière de raconter les histoires a changé – Corriere.it

2024-04-03 22:31:02

De MATTEO PERSIVALE

L’auteur américain avait 93 ans. En 1973, il remporte le National Book Award avec «Chimère»

“Dans les dernières années du XVIIe siècle, on pouvait rencontrer, parmi les dupes et les fous des cafés de Londres, un homme dégingandé nommé Ebenezer Cooke.” C’est l’un des grands incipits de la littérature américaine (Le fermier du Marylandmerveilleusement traduit, comme toujours, par Luciano Bianciardi, pour Rizzoli), et les incipits étaient l’un des mille talents de John Barth, décédé le 2 avril à l’âge de 93 ans. Les nécrologies parleront du génie « postmoderniste » et de la « mort du roman » qu’il – trop subtil et intelligent – n’a jamais annoncé, se limitant à constater une réalité simple et effrayante : à l’ère de l’atome qui avait ouvrait la perspective concrète de l’anéantissement de la vie humaine sur Terre, un outil aussi vieux que Cervantès, le roman, avait besoin de nouveaux langages, de nouvelles règles, de nouvelles idées. Pour explorer de nouvelles possibilités.

Lire aussi  du début au reportage de guerre, la mémoire d'un des derniers grands correspondants - Corriere TV

Jazzman raté, il arrive dans le panorama très vivant de la littérature américaine en 1956 avec son premier roman, L’œuvre flottanteimmédiatement nominé pour un National Book Award, une autre nomination en 1968 pour La maison de la joie (Rizzoli) et enfin la victoire en 1973 avec le triptyque des nouvelles Chimèrequi croise les mythes grecs avec Les mille et une nuits.

Écrivain très américain traduit dans les années 1960 en Italie par les plus grands — Bianciardi précisément, Aldo Buzzi, Pier Francesco Paolini — n’a pas eu un grand succès éditorial dans notre pays ces derniers temps : le minimum de fax lui a justement redonné vie L’œuvre flottanteles histoires sélectionnées e La fin de la route, mais il est bizarre que si nous pouvons lire la liste de courses de David Foster Wallace dans notre langue, au lieu de son maître proclamé, il manque des textes fondamentaux.

Ces mauvais garçons avaient avant tout en commun l’habileté monstrueuse, la maîtrise absolue de la technique car c’est ce qu’il faut pour écrire un roman dans lequel les protagonistes de leurs livres précédents dialoguent entre eux et avec leur auteur, comme le faisait Barth dans Des lettres (1979). Très fin classiciste (comme tous les plus grands démolisseurs), il indiquait ne Les mille et une nuits le livre de sa vie car plus Barth slalome entre les conventions du roman, plus il nous montre qu’il est tout simplement amoureux des histoires et de leur pouvoir mystérieux. Vladimir Nabokov, qui n’aimait pas du tout la vision de la scène littéraire contemporaine, il était un grand admirateur de Barth. Et si aujourd’hui on admire les acrobaties de Joshua Cohen et les excentricités de Donald Antrim et les fondements tremblants de la réalité qui caractérisent le meilleur Bret Easton Ellis (de Glamorama un Parc lunaire), c’est aussi grâce à Barth et ses frères, qui trouvèrent la palette de couleurs héritée des nobles pères de la génération précédente, Hemingway et Fitzgerald, trop limitée et répondirent “pourquoi pas ?” à la vieille objection “ça ne peut pas se faire comme ça”. Le pire hommage que l’on puisse rendre à Barth est de le considérer comme un écrivain « à la mode » dans une période historique désormais révolue, un théoricien du « faisons étrange » dans le noble art du roman. Le meilleur cadeau ? Ouvrez un de ses livres et écoutez sa voix.

Lire aussi  Ljubomir parle du baiser avec Manzarra : "Nous sommes deux hommes sans peur ni préjugés, sans honte"

3 avril 2024 (modifié le 3 avril 2024 | 21h30)



#Avec #mort #lécrivain #John #Barth #manière #raconter #les #histoires #changé #Corriere.it
1712261274

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Un F16 s’est écrasé à Halkidiki, le pilote est sain et sauf

F-16 ©Eurokinissi ” )+(“arrêter\”> “).length); //déboguer contenttts2=document.querySelector(“.entry-content.single-post-content”).innerHTML.substring( 0, document.querySelector(“.entry-content.single-post-content “).innerHTML.indexOf( “” )); contenttts2=contenttts2.substring(contenttts2.indexOf( “fa-stop\”> ” )+(“arrêter\”> “).length);

ADVERTISEMENT