De plus en plus de jeunes oiseaux se trouvent en difficulté lorsqu’ils cherchent à se rafraîchir en se tenant au bord de leur nid, ce qui entraîne une multiplication des accidents : étant trop jeunes pour voler, nombreux sont ceux qui tombent. Certains spécimens vont même jusqu’à se précipiter dans le vide.
Afin de remédier à cette situation, Valérie Ramseyer, biologiste, dépose délicatement un jeune martinet auprès de sa nouvelle famille sur la nacelle d’un camion de pompiers, située à 25 mètres de hauteur. En plein cœur de la ville de Genève, le Centre ornithologique de réadaptation de Genthod organise une opération d’adoption. Son équipe place les oiseaux tombés du nid dans l’un des 2000 nichoirs artificiels du canton.
Ces dernières années, ce travail s’est intensifié. Suite à plusieurs jours de températures dépassant les 28 degrés, certains oisillons décident de sauter du nid, affirme Patrick Jacot, président du Centre Ornithologique de Réadaptation. Les couvées qui se trouvent en danger sont notamment celles qui nichent dans des stores ou sur des tuiles. “En raison de l’ensoleillement, la température y augmente fortement et ces endroits ne sont pas adaptés pour cela. Les jeunes oiseaux se sentent oppressés et, pour se rafraîchir, se positionnent à l’extrémité du nid. S’il fait encore trop chaud, ils se jettent dans le vide”, explique l’ornithologue.
Ces chutes sont fatidiques pour certains oiseaux, en particulier les martinets noirs, car ils ne peuvent pas se poser pour nourrir leur progéniture. La survie des jeunes dépend donc des interventions humaines.
Les ornithologues redoublent d’efforts pour sauver les jeunes oiseaux qui tombent du nid. Les nouveaux nichoirs ne sont pas choisis au hasard. Les oisillons de la nichée ont le même plumage et les mêmes ailes que le nouvel arrivant. Cette similarité, identifiée grâce à des caméras, est nécessaire pour que cette adoption forcée passe inaperçue.
Ce jour-là à Genève, seuls une dizaine d’oisillons trouvent une place, car les nids sont déjà trop pleins pour en accueillir davantage. Le centre ornithologique prévoit donc d’autres opérations. Récemment, une mission à l’aéroport de Genève a permis de replacer 25 petits oiseaux.
Mais comment agir si l’on trouve un oisillon en détresse ? Il est possible de le prendre délicatement avec les mains et de le mettre au frais dans une boîte en carton dotée de trous d’aération. Pendant une courte durée, ces jeunes oiseaux n’ont pas besoin d’eau ni de nourriture. Il ne faut donc jamais essayer de les nourrir et il est préférable de contacter immédiatement une association ornithologique.
Il est important de noter que toutes les espèces n’ont pas besoin d’intervention. En cas de doute, il est préférable de demander l’avis d’un expert.