Après l’attentat terroriste de lundi soir, de nombreuses questions restent sans réponse. Quels mécanismes n’ont pas fonctionné ? Quelle est la responsabilité du gouvernement dans cette affaire ? Thomas Gadisseux a discuté de ces sujets avec Vanessa Matz, députée fédérale belge (du parti Les Engagés).
“Je pense qu’il y a plusieurs points d’interrogation qui nécessitent encore des investigations. Nous avons pu identifier un certain nombre de lacunes, notamment l’absence de mise en œuvre des recommandations de la commission sur les attentats de 2016 concernant la création d’une banque Carrefour sécurité.”
Cette banque Carrefour devrait permettre à tous les acteurs concernés, tels que la police ou la commune, de partager les informations dont ils disposent et que chacun pourrait consulter. “Cette banque Carrefour n’existe toujours pas. Or, c’était l’une des recommandations phares de la commission en 2016.”
“On se rend compte qu’ils travaillent à l’âge de la pierre”
La députée souligne également que la commission devait accorder des moyens suffisants aux services travaillant contre le terrorisme. “La DR3, la police judiciaire antiterrorisme, est venue encore il y a quelques mois au Parlement exprimer son désespoir quant aux moyens humains, mais aussi informatiques.”
“On se rend compte qu’ils travaillent à l’âge de la pierre. Ils le reconnaissent eux-mêmes : ils ne peuvent pas rivaliser. Or, nous savons qu’il existe des réseaux tels que Telegram ou le darknet sur lesquels il y a des informations qui leur seraient très utiles et qu’ils doivent décrypter”, lance encore Vanessa Matz.
En plus de cela, elle affirme que d’autres éléments ont dysfonctionné, comme le fait que la cellule locale n’ait pas été activée alors que la commune de Schaerbeek avait des informations provenant de l’Office des étrangers.
Même problème de communication du côté de l’Office des étrangers, qui théoriquement a accès à la base de données de la police.