Attaque au Burkina Faso: 44 personnes tuées en représailles d’une tentative de vol de bétail

Le 6 janvier 2020, la communauté de Seytenga, dans la région de l’Est du Burkina Faso, a été le théâtre d’une double attaque meurtrière. Cette tragédie aurait été perpétrée en représailles à une tentative de vol de bétail quelques jours auparavant. Aujourd’hui, l’insécurité persistante dans la région est un sujet de préoccupation croissant pour les autorités et les populations locales. Cette double attaque est une illustration de la violence qui sévit dans cette partie du pays et de la complexité des enjeux liés à l’insécurité au Burkina Faso. Dans cet article, nous revenons sur les événements de Seytenga et tentons d’analyser les différents aspects de cette situation alarmante.


Deux villages du Burkina Faso ont été attaqués dans la nuit du 6 au 7 avril. Selon le gouverneur de la région du Sahel, 44 personnes ont été tuées en représailles à une tentative de vol qui a mal tourné. Deux hommes armés avaient tenté de voler du bétail dans le village de Kourakou, mais ils ont été confrontés à la résistance des populations et l’un d’entre eux a été tué. Bien que certains habitants aient décrit ces hommes comme des combattants de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), il est difficile de faire la part des choses dans cette partie du pays où les intérêts de réseaux criminels rejoignent ceux des hommes armés. Depuis plusieurs mois, les terroristes terrorisent les populations de la région de Seytenga et ont réquisitionné des villages entiers. Cette région présente un intérêt stratégique pour les terroristes, notamment pour sa proximité avec le Mali et le Niger, ainsi que pour ses ressources naturelles, dont une réserve forestière et un site minier. La ville de Seytenga avait déjà été attaquée en juin dernier, faisant 86 morts. Les groupes armés sont installés à quelques kilomètres de là et les populations ne jouissent que d’un calme relatif, car Seytenga est encerclée.